Je reviens sur les photos de Robert Polidori.
Ce photographe a le mérite de nous montrer des lieux souvent difficilement accessibles et dans l'état que nous ne pouvons voir ; le désordre ou les travaux.
J'avais déjà reproduit cette photo
Il s'agit des salles de l'aile du Nord dans l'état Van der Kemp; on reprenait l'électrification des lieux.
Après avoir servi de bureau aux commissions du Sénat, les lambris bas avaient été peints en blanc, surmontés de toiles peintes en blanc pour les présentations de de Nolhac puis les besoins de plusieurs expositions "Les trois cents ans de la Comédie Française", une autre sur Lebrun, etc.
Des photos anciennes montrent ces boiseries encore en faux marbre, ce qui fut donc restitué par Vande Kemp. En revanche les toiles peintes de fond en couleur claire du temps de Nolhac furent remplacées par des velours frappés ou des damas à deux couleurs.
Les rideaux de croisées étaient démesurément longs pour rappeler qu'autrefois ils traînaient par terre pour éviter les courants d'air. La difficulté d'entretien quand on cire les parquets les a fait raccourcir à une longueur banale d'aujourd’hui et ils ne "cassent " même plus sur le sol.
Mais par souci d’économie on laissa ce que Louis Philippe avait faire faire une sorte de parquet mural peint en faux marbre pour encastre uniformément les tableaux d’Histoire.
C’est précisément l’intérêt de la photo. On distingue bien à la reprise des travaux d’électrification, la boiserie en faux marbre.
Maintenant que l’on a établi que certaines de ces boiseries avaient été faites en récupérant et en retournant des lambris sculptés, j’imagine que les salles de l’aile du nord pourront réserver des surprises au démontage précédant la « galerie d’introduction » du château.
A titre personnel, je pense que l’idée « d’atmosphère palatiale et princière », tels étaient les mots de Van der Kemp pour décrire ces lieux muséaux, n’était pas si bête, et je la préfère à des écrans tactiles à indications clignotantes qui ne s’intègrent pas toujours avec bonheur dans des lieux si chargés d’Histoire.
Je pense que la salle multimédia du Petit Trianon, dans les pièces d’office va vite dater. Elle offre des services documentaires précieux mais qui devraient trouver place dans des lieux sans caractère.
Quant à cet autre cliché elle aurait pu faire l’objet d’une photo mystère. En effet, on y voit, jeter des travaux de tapisseries qui garnissaient des baies de portes de la salle des Hoquetons. L’une des deux est redevenue une porte aux vitres claires, l’autre a reçu un décor d’accompagnement en suite du décor assez largement repeint de la pièce, mais montrant un petit détail d’origine.
Voici, sur une photo ancienne la salle des hoquetons dans un état intermédiaire où figurent ces portières de tissus surmontées d’un demi-cintre d’étoffe galonnée.
Quand cette salle fut cloisonnée pour former deux antichambres à l’intention de Mme de Pompadour la circulation se faisait à l’italienne, comme pour tout l’appartement. La baie de porte centrale fut murée.
Quant on restitua le volume de la salle des hoquetons en 1942, on était revenu sur cette circulation. Sous le conservatorat Van der Kemp, on voulut rouvrir la baie centrale et on découvrit la grille d’origine noyée dans la maçonnerie qu’elle contribuait à maintenir. On redora cette grille.
Quelques années plus tard on convint d’occulter à nouveau cette baie par une mince cloison mais en conservant la grille en place et visible. La circulation près des fenêtres fut rétablie côté Adélaïde, mais masquée par une fausse niche ouvrante côté hoqueton.