Exposition Sciences et curiosités à la Cour de Versailles

Bonjour à tous,

Lundi 14 juin, débutera le tournage des séquences 360°, qui seront projetées lors de l'exposition.

A partir de 6 heures du matin jusqu'à midi, le tournage aura lieu : une caméra enregistrant à 360° fixée sur un câble, partira de l'avenue de Paris et rentrera dans la chambre du Roi.
Ceci est une première mondiale, ce genre de tournage étant exceptionnel !!!!!!
Je n'en dévoile pas plus... Le résulat sera lors de l'expo !

Bonjour

Aurons-nous le plaisir d'y découvrir les instruments scientifiques de Louis XVI déposés au CNAM, entre autre ?

Cordialement

Voici le communiqué et le dossier de presse de l'exposition.
Le dossier de presse est assez intéressant car il présente les œuvres majeures et les thématiques des pièces.

http://www.chateauversailles.fr/resources/pdf/fr/presse/cp_versailles_sciences.pdf
http://www.chateauversailles.fr/resources/pdf/fr/presse/dp_versailles_sciences.pdf

Bonne lecture


Cordialement

Monsieur, frère du roi

Belle exposition à venir en effet !

Merci Monsieur frére du roi pour cette information.

J'ai noté que le pauvre rhinocéros va revenir à Versailles le temps de l'exposition ainsi que la lunette de Mme Sophie.

Je suis surpris cependant que l'on s'aventure à déplacer la pendule de Passemant, déjà mise à rude épreuve il y a une quinzaine d'années lorsqu'un charmant bambin s'est accroché au balancier...

Quand Versailles faisait rayonner les sciences
(AFP)

PARIS — L'exposition "Sciences et curiosités à la cour de Versailles" retracera du 26 octobre 2010 au 27 février 2011 le rôle du château de Versailles comme terrain d'expérimentation pour les scientifiques des siècles passés.

Sous l'impulsion de Colbert, une véritable politique scientifique se mit en place et l'Académie des Sciences, fondée en 1666 par Louis XIV, eut vocation à mener des travaux devant servir au bien du royaume.

Plus tard, si Louis XV fut féru d'astronomie, Louis XVI se passionna pour l'horlogerie, la mécanique et la marine.

Versailles fut aussi un lieu d'échanges : des savants fréquentaient la cour en tant que précepteurs des princes, officiers de santé, ingénieurs aux armées... Diderot, d'Alembert, l'abbé Nollet ou encore Benjamin Franklin arpentaient les couloirs du château.

La Ménagerie et ses animaux rares furent mis à la disposition des anatomistes, le domaine de Trianon à celle des botanistes, des zoologues et des agronomes. Les Grandes Écuries virent apparaître l'hippiatrie, prélude à la science vétérinaire.

Pour les scientifiques, la consécration était la présentation au roi de leurs inventions afin d'obtenir des financements et trouver des débouchés pour leurs trouvailles.

L'exposition rappelle que le domaine royal fut ainsi le théâtre de l'envol de la première Montgolfière en 1783, de l'expérience du miroir ardent - l'ancêtre du four solaire - devant Louis XIV ou celle, sous le règne suivant, de l'électricité dans la galerie des Glaces.

La scénographie laissera une place de choix aux nouvelles technologies avec la projection d'un film 360°, sans coutures et full HD, sur un écran en forme d'ellipse de 32 mètres de circonférence sur trois mètres de haut. Des vidéos 3D redonneront vie à des lieux aujourd'hui disparus, comme la Ménagerie exotique de Louis XIV.

Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés

J'apprends par ailleurs grâce aux liens donnés par Monsieur frère du roi que Madame Sophie avait une lunette astronomique , dont la gaine fut apparemment tournée par elle-même , peut-être dans le cabinet du tour qu'elle avait dans son appartement du RdC , côté cour de marbre .

On sait que cette discrète et effacée princesse possédait une important bibliothèque riche en ouvrages scientifiques , en partie léguée à son royal neveu en 1782 .

C'est avec un immense plaisir que j'ai découvert les premières images des films tournés à 360° et le résultat est spectaculaire : jamais je n'ai vu notre château préféré filmé ainsi !!!!
Je vous encourage tous à aller découvrir cette exposition qui je l'espère sera à la hauteur de ce que j'ai déjà vu !

Bonjour

En espérant que ce lien fonctionne, nous aurons le plaisir de voir la Joueuse de tympanon

https://www.youtube.com/watch?v=pSxWmJLAaEg

Cela prend quelques minutes...Patience

source : château de Versailles

Cordialement

Un article récent sur le site du centre de recherche de Versailles en liaison avec la future exposition sur les Sciences à Versailles :

La flottille du Grand Canal de Versailles à l’époque de Louis XIV : diversité, technicité et prestige
The Flotilla of the Grand Canal at Versailles at the time of Louis XVI: diversity, technology and prestige
par Amélie Halna du Fretay

Résumé :
Si l’on a souvent parlé à Versailles, et à juste titre, de l’éclat et de la grandeur du Grand Canal, on a plus rarement évoqué l’impressionnante flottille qui y évoluait dès 1669, et l’importance du personnel qui y était affecté.
Il ne fait nul doute que la réunion de ces différents bâtiments participait à la manifestation de la grandeur du roi.
Cependant, elle ne saurait être étudiée sous ses seuls aspects esthétique, ludique, et festif, mais elle mérite d’être appréhendée également dans sa dimension scientifique.
En effet, la flottille de Louis XIV n’était pas uniquement constituée de bâtiments de plaisance de type chaloupes, gondoles et canots, mais réunissait aussi des vaisseaux de hauts bords (marine de guerre et marchande) avec des frégates, des galères, des heux, des brigantins...
Elle était, en cela, intimement liée à l’histoire de la Marine française.
D’autre part, pour répondre à une démarche encyclopédique, on fit venir des bâtiments typiques d’une région ou d’un pays donné (gondole, piote de Venise, yachts d’Angleterre...).
De plus, le Grand Canal servit de prétexte à des expérimentations techniques : des inventeurs proposèrent à la surintendance des Bâtiments du roi d’y tester leurs machines.
Enfin, la construction de ces prestigieux bâtiments suivait un processus bien défini.
Commandés dans les ports de France, ils étaient pour la plupart acheminés par voie fluviale et en pièces détachées. Des correspondants surveillaient le transport et l’approvisionnement des pièces pour le remontage.

A lire sur le lien suivant :
http://crcv.revues.org/10312

Un clin d'oeil au passage à M. de Sartine !!!

Pour répondre au clinc d'oeil, voici quelques photos de maquettes

La présentation de l'exposition sur le site du chateau (dossier de presse en pdf)

http://www.chateauversailles.fr/resources/pdf/fr/presse/dp_sciences.pdf

Un bel article dans le Figaro concernant les sciences à Versailles avec vidéos.

Versailles, expériences en Cour par Léopold Sanchez
Avec en exergue des objets présentés à l’expo :
- Le globle terretrre du dauphin
- L’andriode de Marie-Antoinette
- Le tour à guillocher du frère de Louis XVI
- Le premier vol habité de l'histoire
- La pendule qui donne l'heure jusqu'en 9999
- L'Indien du Cabinet de curiosités du roi
- Le défi hydraulique de la machine de Marly

http://www.lefigaro.fr/culture/2010/10/22/03004-20101022ARTFIG00611-versailles-experiences-en-cour.php

merci monsieur de Noisy pour ces lien et je suis impatient de pouvoir découvrir les photos de cette exposition que j'éstime trés intéréssante.

en attendant j'ai commandé le livre paru au édition galimard sur les sciences à Versailles .
cordialement

Les sémillants Bourcet, Falkenstein et Alain RR furent les parfaits compagnons pour cette visite inaugurale qu'en quelques photos (interdites ou tolérés selon le degré de férocité du gardien) je vais essayer de tracer les grandes lignes.
Ce compte-rendu ne prétend bien entendu pas à l'exhaustivité.






Passé le rhinocéros de Louis XV, je vous laisse la surprise de la salle d'introduction, il faut le vivre.

Le tableau par Testelin de Louis XIV au milieu des membres de l'académie des sciences nous accueille en suivant.


Ce détail annonce clairement le programme.


La première salle présente les portraits des scientifiques du XVIIIe siècle et deux somptueux instruments dont un éclipstomètre.


La ménagerie et ses animaux rares sont évoqués dans un dispositif reprenant son architecture.
Une animation 3D de haute qualité restitue les bâtiments, intérieurs et extérieurs.




La culture de plantes rares et leur usage dans le pharmacopée est présenté dans la salle suivante.


La navigation et les objets scientifiques de l'Abbé Nollet destinés à l'éducation des princes poursuivent la visite.






Les objets somptuaires font l'objet d'une présentation très réussie dans un décor de bibliothèque, c'est l'occasion d'examiner le revers de la pendule de Passement venue du cabinet éponyme.
Mes photos sont mauvaises, le prochain membre visiteur aura pour mission d'en faire de meilleures.










Et voici la lunette de notre bonne Mme Sophie, bonsoir Mme Sophie !




Evocation des expéditions de Lapérouse et de la haute technique navale française (merci à M. de Sartine pour ses précisions)


Reconstitution de la fameuse pendule de la bibliothèque de Louis par Antide Janvier avec restitution de la gaine et de la pendule s'articulant avec le baromètre conservé au Mobilier National et pour lequel on est en train de restituer la gaine d'acajou.
Cette image est d'autant plus précieuse qu'elle ne figure pas au catalogue.
Voilà qui devrait faire plaisir à un certain membre qui s'est attelé à cette tâche dernièrement.


Baromètres de Louis XVI, sphères équivalentes à celles ayant figurés dans sa bibliothèque (avec du marbre blanc ceux-là)


Instruments pour le travail manuel tel le tour du compte d'Artois, bloc-serrure, étau et diverses maquettes à l'usage des princes.






A la sortie, nous n'avons pas résisté et nous sommes jetés sur ces montgolfières proposées par la boutique.

Chapeau bas cher Lebrun, comme toujours avec vous ! Et merci à vous de partager votre avant-première exclusive.

[quote="Lebrun"]
Et voici la lunette de notre bonne Mme Sophie, bonsoir Mme Sophie !





url]

quote]

Merci cher Lebrun

Très bel objet dont je rappelle que Madame Sophie a tourné elle-même le "tube " , revêtu par la suite de galuchat frappé aux armes de la princesse .

Cette exposition a l'air fabuleuse , j'espère pouvoir me déplacer à Paris avant la fin .

J'imagine bien les bibliothèques et cabinets scientifiques du roi notamment , remplis de ces merveilles

Il y avait ce soir au journal " 19.45 " de M6 un petit reportage sur cette exposition avec l'intervention de Madame Saule : on y voyait des microscopes superbes , dont l'una appartenu à Louis XV je crois , avec une monture de Caffieri .

Ce reprotage est situé entre les minutes 16 ' et 17 ' 40 " : CLIQUEZ ICI

Cher Lebrun,

Quel creve-coeur de n'avoir pu profiter de ce vernissage pour cause de travail !!! Mais je porpose la visite au forum en décembre.
Merci pour ce reportage qui donne envie d'alors voir ses merveilles techniques et scientifiques
Et un hommage respectueux à la qualité et la muséeographie toujours impecable des expositions dirigées par M. Saule.

Il est assez rare qu'une exposition donne immédiatement envie de revenir. Les XVIII° siècle avait le goût de la connaissance et du beau. Parfois l'on est fasciné (on voudrait utiliser le terme d'aujourd'hui de "scotché", autant par le beauté de la monture rocaille en bronze doré d'une sphère que l'intérêt cartographique de la mappemonde.

On y reconnaît de nombreux objets connus, comme le baromêtre en marbre de la bibliothèque de Louis XVI, présenté à bonne hauteur, ou d'autres moins connus, la première carte d'Etat-Major qui fut réalisée pour Louis XV, ou le recueil de dessins de feux d'artifices qui réaffirme la richesse de la bibliothèque municipale de Versailles.

Voir de dos la pendule de Passemant dont le mécanisme ne parait alors pas si grand eut égard aux possibilités qu'il offre, apporte le privilège de la voir fonctionner sans les protections indispensables du salon de la pendule.

Merci Lebrun pour ces clichés.

La muséographie intégre des personnages découpés dans des gravures du temps, qui s'animent, des cartels animés montrant les objets en fonctionnement.
La présence d'animaux étudiés pour leur rareté, admirés pour leur beauté, immortaliss ans les peintures du salon octogone de la Ménagerie vous raviera.
Tout cela débute par un panorama à 360 ° qui est une merveille de suggestion de l'univers versaillais et de ses satellites.
Madame Saule était là pour vois comment ce dispositif "fonctionnait" pour la première fois avec le public.
Vraiment bravo.

Un grand merci à Lebrun pour ses photos.

Je "re-signale" au passage les deux baromètres présentés en "restauration" dans la revue du Louvre de 1976 et que je n'avais pas revus depuis.

Citation :

Sait-on à qui appartiennent les deux sphères du premier plan (en vente il y a "peu")?


Et sait-on si la gaine du baromètre rejoindra à terme la bibliothèque de Louis XVI pour sa présentation (dans un coin (!!!!) car impossible à remettre à son emplacement d'origine)?

Citation :

Cher Georges Jacob,
Pour les sphères, je peux vous répondre.
Après leur vente lors de la dispersion des collections du Time Museum chez Sotheby's NY en 1999, elles intégrèrent une collection privée américaine, où elles sont toujours.

Comme vous cher Georges Jacob, j'ai remarqué les baromètres du Dauphin dont on m'a assuré qu'ils sont en réserve pour des raisons de sécurité. Il est vraiment dommage qu'une protection permettant de les montrer au rez-de-chaussée ne soit pas recherchée.
La sécurité a souvent été invoquée d'ailleurs dans ce rez-de-chaussée.
Pourtant les fenêtres ont été équipées de vitres spéciales dans ce but, et la table de la Dauphine a fini par prendre sa place.
Espérons le même sort pour les baromètres.
En revanche la baromètre de Louis XVI ne serait pas plus en péril entre les fenêtres de la bibliothèque que le médailler dans le cabinet du Roi où il est protégé par un paravent de plexiglas.
Nous vivons une époque assez étrange ou l'abondance des retours créée des problèmes de sécurité des objets liés à leur abondance. Qui l'eut cru dans les années 50?

Voici un lien concernant l' exposition.

http://actu.orange.fr/une/sciences-et-curiosites-facette-meconnue-de-la-vie-de-cour-de-versailles_67111.html

Bonjour , les baromètres du Dauphin sont superbes , à quel prince étaient t ' ils destinés le fils de Louis xv ou le futur Louis XVI ? Dans quelle pièce de l ' appartement étaient ils présentés ?

Cher Tournemire, voici des éléments de réponse trouvés dans la revue du Louvre de 1976 (N°03).

Il s'agit en fait d'un baromètre et d'un thermomètre livrés (formant une paire) en 1775 pour le cabinet intérieur du Roi Louis XVI. Par cabinet intérieur, il était question du cabinet du conseil jusqu'à ce qu'on remette en doute cette affirmation pour l'étendre à tous les cabinets intérieurs du Roi (donc assez flou!).

A partir de 1775, leur présence disparait en raison d'un inventaire beaucoup trop succinct des baromètres du Roi. Ils réapparaissent en 1837 dans le Billard du Grand Trianon où ils demeurent jusqu'en 1855 de manière sûre. A partir de ce moment ils rentrent dans l'ombre et étaient donnés en restauration en 1976 sans plus de détails.


Voici le mémoire de Lemaire en 1775 - Arch. Nat. O1 3047, n°412 (Extraits):
"Année 1775 - Dépenses imprévues. Mémoire des ouvrages ... faits... par Lemaire sculpteur.
Sçavoir
La sculpture d'un Baromètre et d'un Thermomètre pour le Cabinet du Roy. Lesquels sont ornés d'une tête d'Apollon qui jette des rayons à l'Entour d'Elle qui ornent le haut des deux Susdts Baromètres à 20 l. pour chaque tête d'Apollon fait pour les deux .......... 40 l. / 36 l.

Les deux susdtes têtes sont ornées de guirlandes et chutes de difftes fleurs groupées par paquets interrompus et Enveloppées de rubans attachés par quatre clouts portant Les fleurs de chaque Baromètres 3 pieds 2 po à 12 l. Le pied fait pour les deux 6 pieds 4 po .......... 76 l / 50 l.



Source:
Article de G.Kuraszewski - Revue du Louvre 1976-3

Ne trouvant pas sur le forum d'espace propre aux annonces presse de l'exposition,
je poste ici deux article que j'ai trouvé sur le net :

Site : http://www.larecherche.fr/
EXPOSITION : Les sciences, une facette méconnue du château de Versailles

L’exposition Sciences et curiosités à la cour de Versailles révèle une facette méconnue de la vie à la cour du château.
Banquets, jeux, courtisanes : on pourrait penser que le château de Versailles n’était qu’un lieu de pouvoir et de loisirs libertins. A tort. Ouverte du 26 octobre 2010 jusqu’au 27 février 2011, l’exposition Sciences et curiosités à la cour de Versailles prouve au visiteur que le « sérieux et l’instruit » occupaient une place tout aussi importante dans le quotidien du château.

La muséographie, particulièrement originale, commence par emmener le visiteur dans une salle de projection vidéo à 360 °. A la manière d’un oiseau survolant le site, on découvre des lieux de science, parfois insolites, comme les canaux du parc qui ont accueilli des expérimentations navales grandeur nature. Le parcours est ensuite découpé en cinq sections, de l’application des techniques aux démonstrations devant la cour, honneur suprême de l’époque.

Versailles était un laboratoire pour de nombreuses disciplines. Une reconstitution de l’ancienne ménagerie royale montre le travail des zoologues et des hippiatres, précurseurs des vétérinaires. Dans une salle inspirée des anciennes serres de Trianon, on plonge dans l’univers des herboristes et des botanistes, occupés à acclimater le riz ou l’ananas. La médecine est également présente, avec par exemple un scalpel mis au point pour opérer Louis XIV ou encore la « machine » de Madame de Coudray, un mannequin d’un fœtus de sept mois dans sa matrice, destiné à enseigner l’art de l’accouchement. En tout ce sont plus de 400 objets et œuvres d’art qui sont réunis.

L’enseignement des sciences n’était pas en reste et les plus grands scientifiques éduquaient les princes. On apprend ainsi que malgré son penchant pour les plaisirs charnels, Louis XV était féru d’astronomie et de géographie. Louis XVI, souvent qualifié de « roi serrurier », possédait aussi une quinzaine de cabinets scientifiques dans lesquels il passait ses journées. Il y réalisait des expériences, étudiait des modèles réduits de navires, ou des cartes du globe.

La fin du parcours revient sur les expérimentations publiques, très en vogue au siècle des Lumières. Le caractère spectaculaire de certaines d’entre elles, comme la démonstration de la propagation de l’électricité entre les corps en 1746 ou le décollage de la première montgolfière en 1783, a suscité l’engouement du public.
Facilement accessible, Sciences et curiosités à la cour de Versailles est une exposition qui satisfera également les visiteurs les plus exigeants, un rendez-vous à ne pas manquer.

Fabien Goubet

Le Point : Publié le 26/10/2010
"Sciences et curiosités", facette méconnue de la vie de cour de Versailles

Objets d'art comme la pendule de la "Création du monde" ou matériel pour l'éducation des princes: l'exposition "Sciences et curiosités à la Cour de Versailles" présente une facette méconnue de la vie au château.

Louis XV figurait parmi les princes les plus instruits de son temps avec une culture surtout scientifique et une "passion pour la géographie et l'astronomie". Quant à Louis XVI, qualifié de "roi serrurier", c'était en fait "vrai ingénieur" s'intéressant beaucoup à la marine, relève Béatrix Saule, commissaire de l'exposition ouverte du 26 octobre au 27 février 2011.
Mais il "s'agissait d'occupations privées" : Louis XVI a eu douze à quinze cabinets scientifiques privés, abritant maquettes de vaisseaux, expériences d'électricité, de physique ou de chimie, précise-t-elle.

Sans pratiquer les sciences lui-même, Louis XIV avait créé en 1666 l'Académie des sciences de Paris qui deviendra en 1699 l'Académie royale, "bras armé du pouvoir pour l'exercice de la tutelle sur les sciences au 18e siècle", selon Mme Saule, directeur général du musée et du domaine de Versailles.

Arpentage, nivellement, travaux d'adduction d'eau, Versailles a été un lieu d'application de techniques scientifiques, mais également d'expérimentation : jardin royal des plantes médicinales, ménagerie du Trianon, croisement de mouton mérinos à Rambouillet. Planches botaniques, rhinocéros naturalisé, maquette de la machine à eau de Marly, lunette de visée de l'abbé Picard en témoignent.

La médecine est aussi présente, de "l'abrégé de l'art des accouchements" au scalpel ayant servi pour une opération de Louis XIV en 1686.

L'enseignement des sciences aux jeunes princes se fait avec un matériel pédagogique : jeu de solides géométriques, jeu de cartes pour apprendre les provinces, vis d'archimède, pompes à eau, machine à faire le vide de l'abbé Nollet, maquettes, globe terrestre représentant aussi reliefs sous-marins et voûte céleste.

Dans cette exposition destinée au public de 7 à 77 ans, selon Mme Saule, de courtes vidéo expliquent le fonctionnement des instruments créés par l'abbé Nollet, nommé maître de physique et d'histoire naturelle en 1758, qui voulait "rendre visibles les choses invisibles".

"L'instruction des princes est extrêmement scientifique, ils ont les plus grands maîtres, ce sont les académiciens", explique Mme Saule. En mathématiques, seule la géométrie est enseignée, "surtout pas l'arithmétrique qui est une affaire de commerçant".

L'astronomie est estimée digne des rois. Témoin d'une éclipse solaire à l'âge de 14 ans, Louis XV restera passionné. Prouesse scientifique et technique, la pendule astronomique de Passemant présentée au roi en 1750, indique mouvement des planètes, phases de la Lune, éclipses, heure et date avec précision.

Superbe objet d'art, la pendule de la "Création du monde" a également été conçue par Passemant : un rayon de Soleil pointe le méridien terrestre où il est midi, la ronde des planètes se déroule en direct.

La jolie joueuse de tympanon, automate où sont condensées toutes les études sur le mouvement du corps, visait déjà à créer une sorte de robot avec "l'idée de soustraire l'homme aux tâches répétitives".

Alors que les "capitaux sont à la cour", rappelle Mme Saule, Versailles est aussi un lieu de démonstration : miroir ardent en cuivre, cartes géographiques des Cassini, expériences d'électricité dans la galerie des glaces...
En 1783, l'envol depuis Versailles d'une montgolfière avec pour la première fois êtres vivants (mouton, canard et coq) assure à son inventeur le soutien du roi.