Versailles festival 2012 - Le triomphe de Haendel

fêtes à versailles : versailles festival 8 juin-13 juillet 2012

FESTIVAL INTERNATIONAL DE MUSIQUE
LE TRIOMPHE DE HAENDEL

Après le succès de Venise Vivaldi Versailles, le château de Versailles propose un festival magnifiant les musiques baroques et classiques par une série de concerts et de spectacles dont le principal invité pour l'année 2012 est Haendel. Génial compositeur d’opéras, d’oratorios aux choeurs enthousiasmants, et de grandes musiques d’apparat,Haendel a marqué son époque et ses successeurs. Il reste de nos jours le compositeur baroque le plus accompli.
Versailles accueille ses oeuvres et ses interprètes de prédilection :
cinq opéras en version de concert, quatre oratorios, trois galas virtuoses, et les incontournables Feux d’Artifice Royaux en spectacle pyrotechnique dirigé par Groupe F.

Les grands interprètes Haendeliens sont au rendez-vous :
Marc Minkowski, Jordi Savall, Jean-Christophe Spinozi, Cecilia Bartoli, Christophe Rousset, Max Emanuel Cencic, Alan Curtis.

Les oratorios seront défendus par des ensembles anglais :
Paul Mac Creesh, Robert King, Harry Christophers, Dunedin Consort, Academy of Ancient Music.

Sir John Eliot Gardiner et Alexandre Tharaud seront également invités.

feux d'artifice royaux : Haendel sur le grand canal

22, 28 29 juin, 5 et 6 juillet à 22h
Spectacle pyrotechnique de Groupe F
Dans le cadre unique du château de Versailles, Groupe F revisite les deux chefs-d'oeuvre orchestraux de plein air de Haendel : Water Music interprété en 1717 sur la Tamise et
Musique pour les Feux d'Artifice Royaux composé en 1749.

La 9ème symphonie de Beethoven : 13 juillet, Terrasses du château de Versailles

Daniel Barenboim concluera le festival avec une 9ème Symphonie de Beethoven en plein air, associant le West Eastern Divan Orchestra et le Choeur de l’Orchestre de Paris.

Bonjour

J'aurai le plaisir d'y assister le vendredi 6 juillet avec un reportage photo à la clef.

Cordialement

Je demanderais à couvrir un certain nombre de concerts... Il faut dire que c'est vraiment un très beau programme, avec de nombreux concerts phares... et de belles distributions

Les musicologues avertis de notre forum peuvent-ils me dire si on a joué la musique de Händel à la Cour de Versailles avant 1789?

Cette question me rappelle une anecdote célèbre, que vous connaissez sans doute.
Pour célébrer en 1686 la guérison de louis XIV (opéré d'une fistule anale), madame de Brinon, supérieure de la Maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr (fondée par madame de Maintenon), écrivit un chant iinspiré des paroles du motet traditionnel, tiré du dernier verset du psaume XIX de David, « Domine, salvum fac Regem et exaudi nos in die qua invocaverimus te ». L'hymne de Saint Cyr fut exécuté en novembre de la même année, et Jean-Baptiste Lully le reprit dans son Te Deum, pour célébrer la réussite de cette opération chirurgicale et la guérison du roi...

Si l'on en croit une tradition conservée à Saint-Cyr jusqu'à la fin de cette maison, à chacune des visites du roi, les jeunes voix entonnaient cette prière à sa louange, dont les paroles étaient :

Grand Dieu, sauvez le Roi!
Grand Dieu, vengez le Roi!

Vive le Roi
Qu'à jamais glorieux,
Louis victorieux

Voye (sic) ses ennemis

Toujours soumis.
Grand Dieu, sauvez le Roi!
Grand Dieu, vengez le Roi!

Vive le Roi!

L'anecdote voudrait que ce chant eût une singulière fortune : le compositeur Handel l'ayant entendu à l'occasion d'une visite qu'il fit à Saint-Cyr en 1721, l'aurait copié pour le roi d'Angleterre, Georges I, et il serait devenu le fameux God save the King.
(Heandel aurait fait traduire les paroles par un dénommé Carrey et se serait approprié la musique de Lully !)
Les Anglais ne reconnurent pas cette origine de leur chant national et dirent même que c'est la maison de Saint-Cyr qui a emprunté l'air de Handel pour en faire un chant à la louange du roi!!

Une autre version de cette histoire dit qu' Haendel entendit chanter à la chapelle royale de Versailles le cantique en 1714, accompagné d'un brillant orchestre et qu'il fut ravi de son effet puissant et majestueux, produit toutefois par des moyens bien simples.

Haendel aurait alors obtenu de la supérieure de Saint-Cyr la permission de copier l'œuvre musicale, et, de retour en Angleterre, il l'eût offert au roi Georges Ier et, du cantique des demoiselles pensionnaires de la maison de Saint-Cyr on aurait fait le chant de bravoure, l'air national de l'Angleterre le God save the king !!!

...

J'irai même plus loin, non seulement le " Dieu sauve le roi " de Lully a donné l'hymne national britannique ( bien que ceux-ci soient trop fiers pour admettre que leur hymne est né d'un royal et français abcès anal ..; ) , mais figurez-vous qu'il a aussi inspiré l'hymne impérial russe en vigueur jusqu'en 1917 , " Dieu sauve le tsar " , composé par le prince Alexeï Feodorovitch Llov entre 1833 et 1840 et dont voici la version officielle ( ici chantée par un choeur de cosaques ) :



suivie d'une version plus lyrique par le compositeur d'opéra Charles Gounod en 1886 :



Comme quoi , de Lully à Haëndel en passant par le prince Llov pour finir chez Gounod   , les problèmes de santé du fondement de Louis XIV sont universels  

Fin de l'apparté  

Anecdotes que j'avais mises au conditionnel, comme vous l'aviez certainement remarqué puis que certains réfutent toujours l'hypothèse même de sa venue en France !!!


Materializing religion: expression, performance and ritual - Page 164

Le Messie was not performed in Paris until 1 873 and when Roman Rolland tried to promote Handel in France with his 'La vie de Haendel' (1906),


Du baroque aux lumières. Rougerie, 1986.p. 241

En fait, Haendel fut seulement connu des Français au 19e siècle, par Le Messie joué sous la Restauration, puis en 1873, au moment du développement des grands concerts symphoniques. D'ailleurs Haendel, lui-même, ne vint jamais en France...

...

Ces anecdotes légendaires sont bien connues, mais elles n'ont aucun crédit auprès des musicologues universitaires.
Très franchement, chère Sophie, l'hymne russe est bien éloigné du God save the King, en revanche le Kaiserhymne (Heil dir im Siegerkranz- Hail to Thee in Victor's Crown) en est très proche
https://www.youtube.com/watch?v=wFwgUVyvkCU

Bref, il sera bien difficile de répondre à votre question, cher voyageur.
Haendel n'avait pas le "style français", comme l'on disait à l'époque qui vous intéresse.
Sa musique n'était certes pas inconnue en France, notamment les oratorios.
Toutefois il est bien difficile de dire s'il fut joué à la Cour. Papillon de la Ferté ne mentionne pas ses opéras...

...

Voyageur a écrit:

Très franchement, chère Sophie, l'hymne russe est bien éloigné du God save the King,

Musicalement parlant oui , mais la rythmique et surtout la paroles qui sont quasiement identiques , c'est-à-dire aussi ampoulées , emphatiques voir " cucu" .

Haëndel n'a de toute façon pas besoin de ces anecdotes pour être un fabuleux compositeur :

l'Alleluïa ici interprété par le choeur du King's College de Cambridge

Et l'usage exige que tout le monde se lève et écoute debout !!! (...à l'imitation de George II depuis le 23 mars 1743, et en Angleterre, bien sûr!)

Alors levons-nous !!

De toutes les interprétations glanées sur le net , je dois avouer que celle du King's College Choir of Cambridge est l'une des plus remarquable