Louis de France (1661-1711), dit le Grand Dauphin
Auteur : Rigaud, Hyacinthe
© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin
Cinq des dix communications du colloque
Monseigneur le Dauphin, fils de Louis XIV - 24-25 mai 2013 - Meudon (Potager du Dauphin) et château de Versailles (salle de Marengo) sont publiées sur le Bulletin du CRCV (juillet 2014).
NB : La communication de
Claude Vigoureux, "Mlle de Choin, la Maintenon du Grand Dauphin" a été publiée dans le numéro 11 du magazine Château de Versailles (oct.-nov.-déc. 2013).
Monseigneur le Dauphin, fils de Louis XIV : introduction par Mathieu da VinhaLien : http://crcv.revues.org/12465Résumé : Brosser le portrait de Louis de France, dit « Monseigneur le Dauphin », ou plus simplement « Monseigneur », revient souvent à en faire un portrait en creux et à évoquer beaucoup plus Louis XIV. Il est vrai qu’être le fils de Louis le Grand constitue une gageure : comment – sans nécessairement le surpasser – égaler cet auguste père ? On peut dire, sans trop s’avancer, qu’il n’a sans doute pas eu assez de temps pour donner la pleine mesure de ses capacités, étant mort à quarante-neuf ans en 1711, soit quatre ans avant son père. La formation et le parcours qu’il a suivis voulaient toutefois qu’il succédât dignement au trône.
Pour se faire une idée aussi juste que possible de ce personnage, nous avons pris en compte les portraits faits de son vivant ainsi que ceux qui suivirent son décès. Nous avons retenu trois sources correspondant à trois périodes de sa vie : le portrait très complet dressé en 1690 par Ézéchiel Spanheim (l’envoyé de l’électeur de Brandebourg à la cour de France de 1680 à 1689), celui, anonyme, figurant dans le recueil Caracteres de la famille royale… édité en 1702 et, enfin, le portrait plus partial du duc de Saint-Simon au moment de sa mort en 1711.
Pascale Mormiche : Éduquer le Dauphin : exempla, image du père, éducation exemplaire ?
Lien : http://crcv.revues.org/12368Résumé : L’éducation du dauphin est indéniablement intégrée dans la culture politique de l’Ancien régime et dans le processus de représentation royale de la monarchie absolue. Cet article analyse le choix du personnel éduquant le fils du roi comme un choix essentiel pour le royaume, et tendant à l’équilibre des courants intellectuels dans la deuxième partie du xviie siècle. Ce choix fait apparaître les enjeux sous-jacents à la mise en œuvre d’un programme éducatif innovant depuis la petite enfance, les sept ans entre les mains des femmes suivis des sept ans entre les mains des hommes. Sont alors structurés pour le dauphin, les savoirs nécessaires à un prince qui, désormais, doit apprendre à régner. Dans le contexte de la réflexion sur les Anciens et les Modernes, se pose alors la question des modèles à proposer au dauphin, entre héros antiques, rois de la dynastie des Bourbons et image de son propre père.
L’éducation du dauphin entraîne une rupture dans l’histoire de l’éducation des élites, entre le prince que ses vertus aident à régner et le prince qui acquière des savoirs, par des pratiques éducatives qui sont autant de premières missions confiées par le roi à son fils auprès de la cour, de l’armée, des artistes… L’éducation du dauphin a un périmètre beaucoup plus large que le sous-entend l’enseignement scolaire des collèges, par exemple.
Ainsi créée, cette éducation devient un modèle pour les princes, ses contemporains, avant de déterminer un cadre pour l’éducation delphinale jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Elle se constitue également en modèle pour ses sujets en diffusant des outils pédagogiques et des ouvrages pour les éducations suivantes.
Matthieu Lahaye : Maison du dauphin : maison fantôme pour une fonction dans l’ombre ?
Lien : http://crcv.revues.org/12354Résumé : Le Grand Dauphin ne bénéficiait pas d’une maison séparée de celle du roi. Ce dernier avait la haute main non seulement sur la comptabilité, mais aussi sur la nomination des différents serviteurs et domestiques qui accompagnaient le prince dans son quotidien. Mais peu à peu, notamment au début du xviiie siècle avec l’agrandissement de son domaine de Meudon, le dauphin sut s’attacher des serviteurs grâce aux revenus de sa « cassette », mais aussi du domaine de Meudon. Autour de lui, une maison informelle se développa. Malgré tout, on est bien obligé de constater son extrême dépendance financière qui montre à quel point la fonction delphinale, durant le règne de Louis XIV, était vraiment une fonction sous contrôle.
Jean-Philippe Cénat : Monseigneur à la guerre
Lien : http://crcv.revues.org/12351Résumé : Monseigneur prit part à plusieurs campagnes militaires entre 1688 et 1694. Alors que son père plaçait beaucoup d’espoirs en lui et malgré la prise glorieuse de Philippsburg en 1688, il ne montra cependant pas de grands talents dans la gestion des troupes, que ce soit au niveau de leur discipline ou à celui de la direction stratégique. Bien encadré par les généraux, les hommes de confiance de Louvois tels que Chamlay et Saint-Pouange, et le roi lui-même, sa liberté d’initiative était en fait très réduite, car on craignait pour sa sécurité et on voulait éviter au maximum les risques. Ne cherchant guère à s’extraire de ce cadre contraignant, il ne put participer à aucune bataille, ne réussit jamais à s’imposer face aux chefs d’armée et se désintéressa assez vite du détail des opérations militaires.
Jean-Pierre Maget : Le rôle de Monseigneur dans l’accession de Philippe d’Anjou au trône d’Espagne
Lien : http://crcv.revues.org/12362Résumé : Le 1er novembre 1700, Charles II d'Espagne mourait sans descendance directe, en précisant par testament : « […] je déclare le Duc d’Anjou pour mon Successeur, & comme tel je l’appelle à la succession de tous mes Royaumes, sans nulle exception […] ». Anjou était le deuxième fils de Monseigneur, successeur légitime du feu roi d'Espagne : en effet, sa mère était la demi-sœur aînée de Charles II, l'infante Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV. En excluant le Dauphin et son fils aîné le duc de Bourgogne destinés l'un et l'autre à régner en France, Charles II proclamait son refus que France et Espagne puissent jamais être réunies sous un même roi. Or, bien que le choix du duc d'Anjou l’ait spolié de ses droits incontestables sur l'Espagne, Monseigneur fut d'avis, dès que le testament fut connu, de l'accepter car il espérait ainsi que serait évitée une guerre internationale.
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