Splendeurs des sacres royaux - Reims - Palais du Tau

De nouvelles images de l'installation de l'exposition dont on mesure chaque semaine les progrès :

Photos © Palais du Tau/CMN
(Merci à Benoît-Henry Papounaud, administrateur du Palais du Tau)

Le 12 mai : poursuite de l'aménagement de la salle du Tau :

Le 20 mai : intervention des restauratrices du patrimoine sur le manteau de sacre de Charles X...

...et sur les tabards des hérauts d'arme...

Question,

d’où vient le manteau du sacre, du palais du Tau ou du Musée de Sens ?

Au passage, on voit beaucoup de cape et fort peu d'épée, est-ce normal ?

Le manteau de sacre présenté pour l'exposition est effectivement l'original utilisé par Charles X, conservé au Palais du Tau. Tout le monde est d'accord!
Quelques précisions cependant quant au manteau delphinal de Sens, qui ne sera pas présenté à Reims :
Celui d'origine avait été déposé à Sens afin de recouvrir les cercueils delphinaux, dans le caveau aménagé au milieu du choeur de la cathédrale Saint-Etienne.
Toutefois, les chanoines avaient préféré le conserver dans la sacristie de leur chapitre afin de l'utiliser comme ornement du mausolée réalisé par Guillaume II Coustou, à l'occasion des cérémonies annuelles commémorant le décès du Dauphin et de la Dauphine.
De ce manteau original, détruit pendant la Révolution, on ne conserve que des pans et fragments incorporés (sous la Restauration) à des vêtements et décors liturgiques.
Le manteau actuellement conservé au trésor de la cathédrale fut déposé à titre permanent, à la demande du cardinal de la Fare, par le Mobilier de la Couronne, sous le règne de Charles X. Il faut effectivement imaginer que depuis le rétablissement sous la Restauration des cérémonies annuelles à la mémoire du Dauphin et de la Dauphine, les chanoines devaient faire pour chacune d'entre elles une demande formelle de prêt d'un manteau et d'ornements à l'administration. Les cérémonies terminées, il leur incombait de les renvoyer à Paris.
La procédure était laborieuse, comme on l'imagine aisément. Ils firent et refirent une demande de dépôt sur place du nécessaire pour ces célébrations. Le cardinal-archevêque l'obtint, grâce à une intervention du roi lui-même.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'on entend souvent au trésor de la cathédrale de Sens que le manteau fut déposé par Charles X, voire qu'il s'agit du manteau de Charles X !

Un grand merci Grande Mademoiselle, je ne parvenais pas à retrouver dans les sujets dédiés les précisions que vous nous rapportez.
Sauf erreur, encore une fois, Saint Denis conserve le manteau funéraire de Louis XVIII et celui fait pour un prince.
Celui de sacre de Charles X étant bien à Reims.
Le duc ce Bourbon avait du conserver le sien, comme son carrosse à Chantilly -mais le manteau?)
Même chose pour Louis-Philippe, mais je n'ai jamais entendu dire que son manteau avait conservé (politiquement un peu trop marqué par la Restauration et ses lys proscrits).
Aussi pouvez vous rappeler quelle est l'origine exacte du manteau de Sens (un autre manteau pour Prince? en plus de celui pour Elisabeth et Berry, aujourd'hui à Saint-Denis?)
C'est juste une question si vous avez la réponse sans perde trop de temps   

Cher Alain, il s'agit en fait d'une commande passée spécialement, destinée à être expédiée à Sens.
Transmise par le Mobilier de la Couronne, cette commande fut exécutée par la maison Dallemagne, Guibout et Cie, brodeurs passementiers du Roi et de la Cour, située 12 rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, sur un devis de 5200 francs.
"un manteau dit à la Royale, de velours violet, semé de fleurs de Lys et garni tout autour de fourrure blanche en façon hermine, doublé de taffetas violet".
Le manteau fut expédié à Sens le 24 novembre 1826 avec tous les autres objets demandés (sauf le collier du St-Esprit, expédié en 1827).

Un grand merci.
On peut donc le nommer proprement le "manteau funéraire delphinal de Sens", pour faciliter comparaisons et mention des uns et des autres. C'est très clair.

Déjà disponible :


Sacres royaux
De Louis XIII à Charles X

Frédéric Lacaille, Alexandre Maral, Benoît-Henry Papounaud
Collection "Regards..."

Préface
Le sacre royal des Bourbons sous l’Ancien Régime
Le dernier sacre des Bourbons
Regards sur le sacre
La préparation du sacre
La journée du sacre
Le lendemain du sacre
Portraits et médailles commémoratives
Savoirs au-delà
Le musée des sacres au palais du Tau
Bibliogaphie

24 x 26 cm - 64 pages - 72 illustrations - broché avec rabats
12 €

   français ISBN : 978-2-7577-0387-8
   Prix : 12.00 €

Lien pour en feuilleter les premières pages : http://www.calameo.com/read/000450705032d423001a7

En effet, c'est bien parti !

C'est la vitrine dans laquelle était accroché, comme jeté devrait-on dire, le manteau du sacre de Charles X.

Il s'agit d'un des d'un des trois fauteuils utilisés pour le sacre de ce roi.

J'avais signalé un exemplaire déposé au Louvre par le Garde-meuble, pardon, le Mobilier national. Les deux autres dont le chef-modèle ayant servi à créer les deux répétitions sont toujours conservés au Garde-meuble, pardon, au Mobilier national (je suis incorrigible).

Quel est donc celui-ci ?
Réponse bientôt.

Inauguration hier soir de l'exposition (27 mai 2014)
Court reportage sur France3 Champagne-Ardennes


lien :
http://champagne-ardenne.france3.fr/emissions/jt-1920-champagne-ardenne
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Article de L'Union - l'Ardennais
Publié le 27/05/2014 - Par Valérie Coulet

REIMS (51). En partenariat avec le Château de Versailles, le Palais du Tau présente une très belle exposition sur les sacres royaux, de Louis XIII à Charles X.
Le reliquaire de la Sainte-Ampoule a été démonté pour laisser voir la précieuse fiole.

" Je suis heureux car beaucoup de pièces n’ont encore jamais été montrées à Reims ! " Frédéric Lacaille, le conservateur en chef au château de Versailles, ne cache pas sa joie de présenter « Sacres royaux, de Louis XIII à Charles X », une exposition temporaire qu’il a imaginée avec Benoît-Henry Papounaud, l’administrateur du Palais du Tau, dans le cadre d’un partenariat entre Versailles et le Centre des monuments nationaux (CMN).

« Nous avons décidé de nous unir pour faire découvrir au plus grand nombre des collections méconnues. Pour notre première manifestation organisée en région, nous avons choisi Reims, LA ville des sacres », explique Philippe Bélaval, le président du CMN qui était hier à Reims en compagnie Catherine Pégard, la présidente de l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles.

Cette exposition s’articule autour de plusieurs thématiques :
les origines du sacre,
les événements précédant et suivant le jour J,
le cérémonial
la représentation du roi en costume de sacre.

Une centaine d’œuvres, appartenant au Palais du Tau, au château de Versailles ou à d’autres structures comme la Bibliothèque nationale de France, évoquent le sacre des rois de la dynastie des Bourbons, de Louis XIII à Charles X.

Les visiteurs ont la chance de découvrir plusieurs « trésors », parfois sortis des réserves et restaurés pour l’occasion, comme une maquette présumée du carrosse de Louis XV. Elle est signée du joaillier Chobert.

Parmi les autres pièces rares, le tableau de Pierre Denis Martin « Cavalcade, le lendemain du sacre de Louis XV à Reims » et le fauteuil du sacre de Charles X.
A titre exceptionnel, le reliquaire de la Sainte-Ampoule a été démonté pour que l’on puisse voir la précieuse fiole contenant le saint chrême…

Jusqu’au 2 novembre au Palais du Tau. Tous les jours sauf le lundi.

Sur le site du château de Versailles, on peut voir tout ou partie des œuvres prêtées à l'occasion de cette exposition.

http://collections.chateauversailles.fr/#e2726e6d-633c-48d1-9a28-8336af01da19

En revanche, contrairement à l’exposition sur la Chine à Versailles, il n'y a aucune notice explicative attachée à ces œuvres.
Dommage

Ajoutée le 30 mai 2014

bonjour

le dossier de presse trouvé sur le site du Château

http://www.chateauversailles.fr/resources/pdf/fr/presse/dp_sacres.pdf

Cordialement

Anne-Charlotte

Etienne Royez a écrit:

Citation :

Si sous le second empire les pierres furent enlevée la monture fut préservée. Malheureusement lors de la vente de 1887 la monture sera détruite par un fonctionnaire et envoyée a la monnaie au grand désespoir de Germain Baspt qui voulait la récupérer pour l'orner de fausse pierre et en faire don au Louvre pour montrer un chef -d’œuvre de joaillerie .

Dans ces conditions, que penser de cette photo issu du catalogue de l'expo en cours à Reims ?

Elle est datée de 1971, j'avais cru à une coquille mais le photographe est né en 1932.

Cela signifie t-il que les éléments de la couronne de Charles X ont échappé à la fonte de 1887 ?
Le catalogue est, hélas, muet sur le destin de cet objet.

Cher Lebrun, Charles X n'at-il pas utilisé pour son sacre, en sus de la "Couronne de Charlemagne", deux couronnes :

- une dite "d'or" et pierreries, dont votre cliché présenterait les débris;
- celle toute en pierreries mentionée par Etienne Royez, et dont la monture fut effectivement brisée et envoyée à la fonte en 1887 ?

Il me semble que c'était l'usage depuis Henri IV.

Cette photo est étonnante, on dirait les éléments en bronze de la couronne funéraire de Louis XVI ou Louis XVIII volée et retrouvée en pièces dans un égouts à Reims, mais pas celle du Dauphin, toujours perdu. Je ne sais plus où j'ai mis cet article. Je cherche à le retrouver. Sans doute celui qui se nommait je crois "les regalia des dernières funérailles royales" et qui fut écrit au moment de leur installation à Saint-Denis avec les manteaux funéraires.

Cher Alain, cette couronne funéraire ne présentait pas de bandeau fleurdelysé, comme vous pourrez voir ici :

https://www.connaissancesdeversailles.org/t2447p75-representations-des-rois-lors-de-leur-sacre?highlight=sacre

Je me rappelle les clichés que vous aviez postés des couronnes tordues et veuves de leurs camées après leur vol.

Par contre, les débris de cette couronne sont proches de la couronne d'or et pierreries représentée sur ce portrait de Louis XVIII :

http://www.histoire-image.org/photo/zoom/ses1_gros_001f.jpg

Merci cher Vidame
j'ai donc confondu celle du Roi, sur le modèle de celle de Charles X avec celle de droite dans la vitrine, celle de al reine , sans doute.

Cher Alain, vous n'étiez pas loin, il s'agit bien de la couronne funéraire de Marie-Antoinette, photographiée dans l'état post-vol de 1952 :


La légende du catalogue postée par Lebrun serait donc erronée, et ma tentative d'explication plus que capillotractée.

La CNM a posté cette photo aujourd'hui où figure un modèle en plâtre de la couronne "modèle Charles X" (en possession du fabricant?).
Est-ce pour la réalisation de la couronne funéraire ou un modèle récent pour effectuer sa restauration à partir des éléments retrouvé épars?


Je n'ai pas encore vu l'exposition ni reçu le catalogue.

Cher Alain le modèle d'origine en plâtre fut réalisé par la maison bapst pour que Charles X puisse donner son approbation pour la réalisation de la couronne de vermeil ornée des joyaux de la couronne .la monture de cette derniére sera détruite en 1887par un fonctionnaire républicain avant la vente et les restes seront vendu au prix de l'or .Germain bapst se désolera de la perte de cette monture car il voulait la conserver et remettre des copies des pierres pour qu'elle soit exposé avec celle de Louis XV au Louvre pour ainsi montrer le savoir faire des joailliers Français .

Cordialement .

Louis-Philippe, roi du recyclage ?
On a vu qu'il a utilisé les regalia funéraires pour son portrait officiel.

Il ne s'est pas privé d'utiliser un des trois fauteuils ayant servi pour le sacre de Charles X pour ce portrait en pied non moins officiel, exécuté par Nicolas Gosse en 1836.
La scène semble se tenir dans une salle du trône.



Huile sur toile conservée en réserve au château d'Eu.
(Photos Lebrun)

Il s'agirait en l'occurrence de la réplique livrée en 1829, exposée actuellement à Reims, (GMT 1294-3).

Trois fauteuils en bois doré furent effectivement réalisés pour le sacre de Charles X :
les deux premiers pour le roi, l'un pour prendre place dans le choeur de la cathédrale, sous le dais,
l'autre, pour être placé sur le jubé,
le troisième, pour l'archevêque consécrateur, Mgr de Latil.

Si les informations données sont exactes, revenus au Garde-Meuble, deux furent détruits dans un incendie en 1828 et remplacés l'année suivante par des répliques à l'identique. (A l'origine, les fauteuils avaient une garniture de velours de soie brodé d'un semis de fleur de lys dorées, changées sous Louis-Philippe).
A Reims serait exposé la réplique du fauteuil destiné au choeur.

Ajout lié à l'actualité des ventes aux enchères :


26 nov. 2014 KAPANDJI MORHANGE

128. EXCEPTIONNEL BÂTON DE SERVICE DE HÉRAULT D'ARME PORTÉ AU SACRE ET AUX DIVERSES CEREMONIES OFFICIELLES DU REGNE DU ROI CHARLE X.

Bâton de Hérault d'arme dont le corps en bronze dorée est recouvert de 88 Fleurs de Lys gravées. Sur la partie supérieure figure l'ordre des Rois sous couronne royale et surmontée des armes de France.
Les hérauts d'armes serviront lors du sacre de Charles X mais aussi lors de toutes les diverses cérémonies officielles jusqu'à la chute de Charles X en 1830.

Ce bâton est d'une extrême rareté. En effet les dernières grandes cérémonies où les Hérauts d'Armes furent représentés seront pour la mort du roi Louis XVIII et surtout le couronnement du roi Charles X. Les rares objets restants du couronnement et du règne de Charles X se trouvent actuellement en la cathédrale de Reims.
Dimension : Longueur : 53,5 cm Diamètre : 2,4 cm.
Estimation : 8 000 - 15 000 €

Provenance: Souvenirs historiques dépendant de la Succession de S.A.R. Monseigneur le Duc de Nemours et appartenant à Madame la Duchesse de Nemours, 10 et 11 mars 1971, Ader-Picard, Drouot salles 10 et 11, lot n° 301.
Catalogue et facture originale joints décrit comme un sceptre.

26/11/2014 : Acquis pour le palais du Tau par le CMN

Au détour d'un article de presse sur le CMN,

on apprend que le partenariat passé avec le château de Versailles, il a fait grimper de 80 % la fréquentation du palais de Tau, à Reims, avec l"exposition consacrée aux Sacres royaux, exposition qui devrait s'exporter au musée Pouchkine de Moscou.

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20150220/lec2_industrie_et_services/0204168646997-les-monuments-nationaux-creent-levenement-1095117.php?5OkWMaJaKylflaAl.99#