Exposition Vigée-Lebrun Grand-Palais 2015-2016

La RMN et le Grand Palais annoncent pour 2015 une exposition consacrée à Élisabeth Vigée-Lebrun.

La Fosse, Gouthière, Vélazquez, Valentin, Poussin, JP Gaultier ... et maintenant Vigée-Lebrun, l'année 2015 va être particulièrement riche. Que de catalogues à éplucher !

23 Septembre 2015 - 11 Janvier 2016
Grand Palais, Galeries nationales.

Élisabeth Louise Vigée Le Brun est l’une des grandes portraitistes de son temps, à l’égal de Maurice-Quentin de La Tour ou Jean-Baptiste Greuze. Issue de la petite bourgeoisie, elle va trouver sa place au milieu des grands du royaume, et notamment auprès du roi et de sa famille. Elle devient ainsi le peintre officiel de la reine Marie-Antoinette. L’exposition, qui est la première rétrospective française à lui être consacrée, présente près de 130 oeuvres de l’artiste, construisant un parcours complet à travers un oeuvre pictural majeur et une grande page de l’histoire de l’Europe.

Commissaires : Joseph Baillio, historien de l’art, Xavier Salmon, directeur du Département des Arts Graphiques du Musée du Louvre

Exposition organisée par la Rmn-GP, le Metropolitan Museum of Art de New York et le Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa. L’exposition se tiendra à New York du 9 février au 15 mai 2016 et à Ottawa du 10 juin au 12 septembre 2016.

http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/elisabeth-louise-vigee-le-brun

J'aimerais beaucoup y retrouver un portrait d'enfant: celui de Marie-Reine Louise de Fouquet dite "Reinette" (1786) que j'ai découvert cet été en découvrant un charmant petit château lorrain: le château de la Grange à Manom

Le château possède l'avantage d'abriter une belle collection d'art décoratifs (belles porcelaines et intéressant mobilier). Pour les membres du forum qui y passerait c'est tout à fait intéressant.

Etait-ce court metrage sur Elizabeth Vigee Lebrun necessaire de montrer le roi Louis XVI et de la reine Marie Antoinette perdre leurs tetes? Etait-ce cense etre drole? Je trouve que pour etre de tres mauvais gout et franchement degoutant. Je ne trouve pas le massacre de personnes innocentes pour etre divertissant.

je vous recommande la lecture de ses mémoires qui sont extrêmement intéressantes .... sauf pour notre pauvre Lebrun qui en prend pour son grade !!!

On aurait effectivement pu mieux faire, vu la qualité des œuvres de Mme Vigée-Lebrun. Toutes ces têtes qui roulent sont très déplaisantes - c'est le moins que l'on puisse dire ...

Ouvrons le bal des prêts du musée de Versailles à cette expoostion graçe à une info de M. de Marigny :


Cmmentaire du site du chateau :

Est-ce pour rendre hommage à la grand-mère de Louis XVI, la reine Marie Leszczynska, que Marie-Antoinette se fit portraiturer par Élisabeth Vigée Le Brun en robe de velours rouge bordée de fourrure ?
En 1748, la reine d’origine polonaise s’était en effet déjà faite représentée par Jean-Marc Nattier dans une robe à la française de velours rouge garnie de fourrure (MV 5672).


Ce portrait de Marie-Antoinette devait apparaître en tant que pièce maîtresse au Salon de 1787 mais, lors de l'ouverture de l'exposition, il était absent.
L'affaire du collier avait ruiné la réputation de la reine et l'artiste, inquiète, n'avait pas osé envoyer la toile.
Finalement le tableau fut trouvé beau et d'une composition simple et bien groupée.
Mais la reine, soucieuse, semble plutôt montrer de l'affliction que la joie d'une mère rassemblée avec ses enfants.
Néanmoins les Français découvrent une femme humaine et majestueuse et non futile et écervelée.

Juliette Trey.

Robe de velours rouge bordée de fourrure reprise ensuite par Eugénie posant pour Winterhalter :

Voici une photo de la BBC. L'un des membres peut-il faire d'autres photos de l'expo ?

http://www.bbc.com/news/magazine-34340907

Très belle expo, visitée le premier jour.
pastelliste extraordinaire, il est même parfois difficile de différencier l'huile du pastel.
Mention particulière pour le " concert espagnol" et un autoportrait au fusain du début de la période d'exil.
En revanche ne soyez pas distrait....il y a un premier étage, que j'ai raté...toute la période Russe, immigration, et retour en France, quelques rares paysages au pastel réalisés pour " son propre plaisir".
Cordialement.

L'exposition est très complète et sans scénographie particulière ce qui permet une circulation aisée et sans cohue.
Certains tableaux sont signalés non photographiables avec une icône au bas du cartel. Il n'y a pas pas de logique outre celle que certains prêteurs veulent garder leur droit à la diffusion de l'image. Il y a donc des oeuvres photographiables qui côtoient de près d'autres qui ne le sont pas... Donc c'est un peu le bazar, d'autant que tout le monde photographie. Alors certains surveillants laissent faire car c'est sans espoir et d'autres essaient de faire respecter la règle et c'est aussi sans espoir...
J'ai moi-même pas trop respecté la règle, alors avis aux bons photographes avec zoom et trépied (pas comme moi), vous pourrez exercer sans problème.

A l'entrée du porche, place Clémenceau, le décor annonce déjà le ton Marie-Antoinette avec des tiges de rosiers en métal doré sur fond de miroir dans lequel les visiteurs peuvent se regarder, comme portraiturés en qq sorte...


L'expo a une logique chronologique mais aussi spatiale (Cour française, exil, Empire, cours étrangères, Russie)
J'ai pris en priorité en photos les tableaux de collections particulières, donc rarement visibles.

Le tout premier portait présenté est celui de l'artiste peignant la reine Marie-Antoinette


Le fameux portrait sculpté par Pajou


Le talent de dessinatrice à la pierre noire


Le tableau de MA et ses enfants est à hauteur d'homme et il parait gigantesque. On peut l'approcher réellement (sans bip... est-ce une bonne chose?...)  et voir le détail raffiné des plis de la robe de velours rouge ainsi que les expressions des visages




et voir les traits de ressemblance entre la mère et ses enfants



Le funeste portrait en Gaulle...


La même robe portée lascivement par la du Barry



Un tableau assez inattendu et qui rappelle beaucoup les scènes de genre de Fragonard. Il date de 1777 et fut commandé par Philippe IV, duc des Deux-Ponts. Le tableau se nomme Le Concert Espagnol (collection particulière, sans plus de détail), et les deux personnages sont deux portraits du couple Le Brun. Elisabeth ayant pris pour modèle son mari pour figurer le musicien. Il y avait à côté de moi, un petit groupe très érudit de conservateurs sans doute dont certains étrangers, qui dissertaient même de la patine de la dorure du cadre et qu'un jugeait pas d'époque... Le thème du Barbier de Séville de Beaumarchais n'était pas non plus étranger au tableau.


A côté, un tableau récemment attribué à l'artiste (de source sûre disaient mes voisins érudits qui assuraient aussi qu'il allait bientôt être décrassé de ses vernis)


Ce tableau n'est pas sans me rappeler un peu Mme de Senonnes d'Ingres (1814) dans la pose et la couleur de la robe


La période russe est un peu monotone et figée je trouve, il y quelques drôleries dont ce portait assis sur "fauteuil" en roche et accoudoir en gazon avec cascade à l'arrière...



C'était une petite sélection, il y a beaucoup d'autres choses très intéressantes dont des études de bébés endormis


A la fin du parcours vous pouvez même vous portraiturer "à la Vigée Lebrun" ce qui ferme la parenthèse ouverte par les miroirs du porche d'entrée...

Le portrait de la duchesse de Polignac est resté accroché aux cimaises de Waddesdon :

Quelques photos des portraits exposés :

Madame Le Sèvre, née Jeanne Maissin, mère de l'artiste :

Ce portrait fait la réputation de Louise-Elisabeth et lance sa carrière, alors qu'elle a à peine 16 ans.

Madame du Barry-Cérès (alias "Mme de Merteuil") :





La duchesse de Chartres :


Calonne, dont la poudre tombe sur les épaules :





La comtesse de Mailly :





Autoportrait :


La comtesse de Provence :


Madame Grand :


La Paix ramenant l'Abondance :

Suite de la visite :

Julie, fille de l'artiste :



Madame de Montesson, maîtresse du duc d'Orléans (le "Gros Duc") (détail) :



Le Gros Duc, père du futur Philippe Egalité (détail) :



La duchesse de Guiche ou "Guichette" :





Madame Adélaïde :





Madame Victoire :





Lady Hamilton :



Et pour terminer, ce portrait de la duchesse d'Orléans, qui n'était pas exposé au Grand Palais mais chez Sotheby's au même moment (vente des Orléans) :

Magnifique exposition à voir et re-voir.

En résonance à l'exposition, ce documentaire Arte : http://www.arte.tv/guide/fr/061836-000/le-fabuleux-destin-d-elisabeth-vigee-le-brun-peintre-de-marie-antoinette?autoplay=1

Ce documentaire est évoqué dans un sujet dédié sur ce forum.
En voici le lien  : Arte : Le fabuleux destin d'Elisabeth Vigée Le Brun
Le lien Youtube a été mis à jour, Arte Pluzz ne diffusant plus l'émission après le 11/10.

Mme Vigée-Lebrun se fait rhabiller pour l'hiver sur france culture :
http://www.franceculture.fr/emission-la-dispute-arts-plastiques-elisabeth-louise-vigee-le-brun-1755-1842-fragonard-amoureux-gala

Les critiques pleuvent tant sur l'exposition elle-même, que sur Mme Vigée-Lebrun : la femme et l'artiste. Florilège :  

1/ L'exposition

- "ratage du point de vue de l'histoire" au motif que l'on ne sent pas "souffler le vent de la révolution" sur ce "trombinoscope royal".
-  Exposition "politiquement inconsciente", qui "caresse le bon goût français pour la monarchie".

2/ La personne de Mme Vigée-Lebrun

- "Mme Vigée-Lebrun n'aurait jamais intégré l'Académie si Marie-Antoinette n'avait pas poussé derrière".
- "Mme Vigée-Lebrun est la meilleure publicitaire d'elle-même".

3/ La peinture de Mme Vigée-Lebrun

- "La touche de Mme Vigée-Lebrun ne change quasiment pas du début jusqu'à la fin. Etre en exil ne lui fait même pas changer sa peinture : il y a une manière de se dire qu'elle ne rencontre rien".
- "La seule qualité que l'on peut attribuer à Mme Vigée-Lebrun c'est d'avoir inventé la typologie : le tableau avec le chapeau de paille, avec l'ombre sur le visage, le regard vers le haut ... c'est l'art de la cosmétique et de la typologie."
- "Mme Vigée-Lebrun n'est qu'une technicienne. Il n'y a rien : ses portraits n'exultent pas d'une individualité, d'une singularité".
- "Elle fait des ciels intéressants, mais les paysages sont ratés".

Certaines critiques me paraissent injustes. Certes Mme Vigée-Lebrun a su se "marketer" mais elle n'est pas la seule . Picasso était également un très bon publicitaire de lui-même. Et que dire des artistes actuels (Jeff Koons etc..). Ce n'est pas, en tout cas, un critère déterminant pour juger de l'oeuvre d'un artiste.

Quant à sa peinture, je ne comprends pas qu'on lui reproche de n'avoir été qu'une technicienne. L'art n'est-il pas qu'une technique d'expression ? Que lui reproche-ton au juste ? De n'avoir rien créé de nouveau ? Ce serait oublier qu'à l'époque, elle fait oeuvre créatrice en peignant ses modèles de façon plus naturelle, moins "hiératique" qu'un Van Loo ou un Drouais par exemple. Lui reproche-t-on alors de ne faire que de l'art figuratif ? Si tel était le cas, la critique serait anachronique. Mme Vigée-Lebrun ne fait pas du Picasso, ce n'est pas une grande nouvelle. Pour être touché par l'art de Mme Vigée-Lebrun, encore faut-il être touché par son époque, qu'elle fait revivre à travers ses portraits, notamment ceux de Guichette, de la duchesse d'Orléans, de Mme de Polignac, de la comtesse de Mailly.. il ne s'agit pas que d'un trombinoscope royal.

Au final, si je peux comprendre la critique "politique" de l'oeuvre de Mme Vigée-Lebrun (après tout, chacun a le droit de penser ce qu'il veut de l'Ancien Régime), je trouve dommage que cette critique fasse "tâche d'huile" (sans jeu de mot) sur sa peinture et qu'on s'attaque à l'artiste elle-même, sans doute l'une des plus grandes portraitistes si ce n'est la plus grande portraitiste du XVIIIème siècle.

Simple exercice de masochiste national courant sur France Culture et ailleurs. Certains en vivent (et c'est souvent l'Etat qui paye)...

En complément de l'exposition, cette présentation nouvellement éditée sur le site "l'Histoire par l'image" : Caroline Murat l’ambitieuse, dont le portrait présenté au Grand Palais appartient aux collections du château (voir ci dessous).

Lien : http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=1381&li=1


Historique : commandé par Napoléon Ier pour la galerie de Diane au palais des Tuileries, 1806 ; exécuté à Paris, 1807 ; collection Napoléon Ier ; mentionné au palais de l'Elysée ; entré à Versailles sous Louis-Philippe ; exposé en salle 171, vers 1965 ; restauration, 1969

Commentaire : De retour d’exil après la Révolution, Vigée Le Brun fut appelée en 1807 à peindre le portrait de Caroline Bonaparte (1782-1839) sœur cadette de Napoléon et épouse de Joachim Murat, futur roi de Naples par décret impérial à partir de 1808. L’empereur souhaitant constituer une galerie des princesses au palais des Tuileries et le peintre Gérard ne pouvant honorer toutes les commandes, Dominique Vivant Denon fit appel à Vigée Le Brun, l’ancienne portraitiste de Marie-Antoinette, malgré les réticences des Bonaparte qui s’inquiétaient des liens qu’elle avait entretenus avec les Bourbon. L’élaboration de ce tableau fut marquée par des relations tendues entre les deux femmes. Dans sa correspondance, Vigée Le Brun raconte comment Caroline Bonaparte se faisait attendre lors des séances de pose, ou comment elle l’obligea à modifier à maintes reprises le tableau. En présence de Caroline, Vigée Le Brun confia à Denon : « J’ai peint de véritables princesses qui ne m’ont jamais tourmentée et ne m’ont jamais fait attendre. » Caroline et son mari partageaient un certain goût pour le faste, perceptible dans ce portrait. La princesse est représentée en grande duchesse de Clèves et de Berg, titres qu’elle reçut en 1806 après la campagne victorieuse de son mari en Allemagne. Son attitude contraste avec le naturel touchant de sa fille Laetitia. (Sources EPV)

Merci, chère Grande Mademoiselle. La voici in situ au Grand Palais :



Cher Ragondin : peut-être est-ce du "masochisme national" en effet. Je le vois également comme une critique politique plutôt qu'artistique de l'oeuvre de Mme Vigée-Lebrun.

Les couleurs de votre cliché sont superbes.
La cote du cliché RMN est 89-000913-01. donc un travail photographique déjà ancien. Les progrès des matériels sont étonnants, reste qu'il faut avoir le bon goût des meilleurs angles, un grand merci.

Pour la pauvre Vigée-Lebrun, il faut laisser dire. Le beau et l'art ne sont plus convoqués obligatoirement en même temps aujourd'hui pour tenir la main des praticiens.

A la soie on préfère le plastique, à l'or la rouille, à la difficulté plus souvent la facilité. Beaucoup de résultats sont néanmoins très intéressants et très esthétiques (dans le sens de provoquer une émotion).
Mais pourquoi faut-il alors comparer des productions artistiques qui n'ont rien à voir, comme si le dénigrement des œuvres d'autrefois rendait plus belle, plus dignes d'exister les productions actuelles?
On peut d'ailleurs renvoyer dos à dos les contempteurs de ce qui s'expose à la FIAC, au nom de tous les critères de jugement de la peinture ancienne; c'est d'un autre ordre.

Nous contraindre à la comparaison sur le tapis vert de Versailles tous les ans, n'est peut-être justement pas le signe d'une tolérance que les uns et les autres, tenants du contemporains ou du classiques, pouvont exprimer séparément ou pourquoi pas, en aimant les deux, chacun à leur place

Pas facile à expliquer, mais comme le dit Ragondin, certains vivent de l'exploitation de ces contradictions.

Le commentaire de Ragondin me semble juste. Débat très français. Impensable ou peu probable ailleurs en Europe.