Carte Blanche à Pierre et Gilles. Galerie des Gobelins

L'exposition les Gobelins au siècle des Lumières se double d'une exposition Pierre et Gilles sur le thème de Marie-Antoinette.

Galerie des Gobelins - Salon Carré - Paris
8 avril - 27 septembre 2014

Carte Blanche à Pierre et Gilles (pour information)

Cette nouvelle carte blanche propose à Pierre et Gilles de dialoguer avec le monde décoratif du XVIIIe siècle, magnifiquement représenté dans l'exposition Les Gobelins au siècle des Lumières - Un âge d'or de la manufacture royale.
Dans le Salon carré de la Galerie des Gobelins, ce couple artistique passionné de motifs iconiques apporte un souffle inimitable qui mêle comme à son habitude esprit baroque et scènes oniriques.
Leur art photographique rehaussé de peinture se déploie dans un cadre théâtral complexe en parfaite harmonie avec la puissance du Siècle des Lumières. Pierre et Gilles présentent une installation qui servira d’enveloppe richement parée à un portrait de Zahia Dehar, réalisée pour cette occasion.

Recréant un univers décoratif inspiré du film Marie-Antoinette de Sofia Coppola avec le Mobilier national mis à leur disposition, Pierre et Gilles ont choisi un ensemble mobilier du XVIIIe siècle de la Chaumière aux coquillages du château de Rambouillet .

Cet écrin esthétique telle une alcôve fait dialoguer objets anciens et photographie contemporaine.

Le XVIIIe siècle fut une apogée pour les arts décoratifs et la mode en France et en Europe. Le Garde-Meuble de la Couronne, devenu le Mobilier national, a été un acteur essentiel de ce rayonnement. Aujourd'hui, grâce à l'exposition sur l'âge d'or des Gobelins au XVIIIe siècle et à la Carte blanche à Pierre et Gilles, le Mobilier national célèbre l'excellence et l’intemporalité des savoir-faire artistiques.

Direction artistique : Marc Bayard
Commissaires : Marc Bayard et Jean-Jacques Gautier

http://www.mobiliernational.culture.gouv.fr/fr/expositions/actualites (cliq. s/ à venir - Carte Blanche à Pierre et Gilles)

Le mobilier exposé pour cette exposition a appartenu à Louis XVI.

L’ensemble des sièges fut réalisé par les Foliot pour la chaumière ou pavillon des coquillages de la princesse de la princesse de Lamballe, belle-fille du duc de Penthièvre.
Il comprenant 4 canapés, 8 chaises et 1 écran de cheminé, il est vendu au Roi avec l'acquisition du Château de Rambouillet en 1783.

La paire de chenets en bronze doré a été réalisé pour la Duchesse de Mazarin pour son Hôtel parisien. A sa mort, le Garde-Meuble de la Couronne s'en est porté acquéreur.

La paire de bras de lumière est frappée du "F" qui correspond au Château de Fontainebleau (Salon des jeux de la Reine en 1786).

La cheminée de marbre blanc. Aucun mot sur celle-ci. Je sais juste qu'elle vient de Versailles...

je pense que l'on ne peut pas ne pas rappeler l'accord intime de mobilier avec le pavillon, comme à Abondant.

La mise en scène "boîte de nuit" efface totalement le mobilier de Rambouillet que l'on voit dans la pénombre très mal.

Par contre le mérite de l'exposition est de dévoiler la paire d'appliques à la corbeille du salon des Jeux de Fontainebleau dont le Mobilier national possède à mon grand étonnement une paire bien marquée F 34 inédite !!
Aucune précision n'est apportée dans le texte de présentation de l'exposition de J.J Gautier.

Il me semblait que trois paires avait été réalisées et installées à Fontainebleau et sont bien localisées comme suit :

- une paire F 34 passée chez Sotheby's (coll. part.),
- deux paires F 34 à la  Wallace

d'ou sort cette quatrième paire marquée elle aussi N° F 34 !!! ? merci aux connaisseurs de me donner leurs avis et informations...  

Je peux vous répondre,cher Marigny, tenant l'information de M. Gautier.
Cette paire a été retrouvée dans les sous-sols du ministère de l'intérieur !
L'historique de ces bras est à retracer depuis la Révolution jusqu'à aujourd'hui.
M. Gautier tente de rassembler des éléments en vue d'une communication à ce sujet .

Imaginons ce qui pourrait être encore identifié si des fouilles poussées étaient entreprises.

Quelle découverte !!! Quels numéros portent-elles F. 34.1 ou 34.2

car en relisant attentivement les bronzes dorés de Pierre Verlet (page 274), seule l'une des paires de la Wallace collection (F 370-F 371) porte le N° de Fontainebleau 34.3. La deuxième paire au même modèle n'en porte pas.
Voir mon commentaire (modifié) sur les bras de la Wallace :

https://www.connaissancesdeversailles.org/t3001p60-mobilier-et-objets-royaux-a-la-wallace-collection-londres?highlight=bras+fontainebleau#34324

Nous voila donc bien avec les trois paires retrouvées :

- L'un à la Wallace Collection F 34.3
- L"autre en main privée (vente Sotheby"s) F 34. ?
- La derniere retrouvé par le Mobilier Natilonal, F 34. ?

Je me doutais très cher Lebrun que vous sauriez nous éclairer   
Mille mercis
C'est une excellente nouvelle.

Grâce à vous cher Noisy, nos idées sont plus claires puisque l'une des deux paires de la Wallace n'est donc pas marquée : donc nous retombons sur nos pieds.

C'est une bonne chose que cette paire soit dans les collections nationales, j'ai voulu évoquer cette question car j'ai été surpris de les découvrir étant totalement inédites et pas du tout mises en valeur dans le laïus de M. Gautier.

Si l'on rachete un jour celle en coll. part., on aura alors deux paires sur trois pour les replacer à Fontainebleau  

... Cher M.de Noisy, après vérification, ceux en coll. part. sont aussi marqués F 34-3 comme sans doute ceux du Mobilier national.

La cheminée vient de Versailles et a été prêtée pour l'occasion.
Elle proviendrait des appartements Harcourt (c'est-à-dire l'appartement de la Dauphine cloisonné), probablement du salon. Elle fut remonté sous la restauration pavillon Dufour.
Aujourd'hui en réserve.



Les feux aux aigles furent commandés pour la duchesse de Mazarin et réalisés par Gouthière. Vendus en 1781 à la mort de la duchesse, achetés par Vaudreuil puis vendus par lui en 1787, ils furent acquis par le Garde-meuble pour la salon de jeux de la reine à Saint-Cloud. Mobilier national.



Quant à la paire de bras, le modèle a été répété à plusieurs reprises au XVIIIe siècle.
C'est le modèle de Compiègne pour le salon du conseil et la chambre du roi.
Les deux paires de la chambre du roi plus une troisième qui lui était destinée furent envoyées à Fontainebleau en 1786 et y sont inventoriées en 1788.
C'est une de ces paires, saisie révolutionnaire puis envoyée au ministère de l'intérieur, qui est actuellement exposée aux Gobelins.

(Photos Lebrun)

CQFD, merci à tous


en supposant qu'il s'agit de cette même cheminée du salon de la Conservation du pavillon Dufour

Ce que la scénographie "boîte de nuit" ne dévoile pas aisément à l'oeil, c'est le dos des sièges qui sont peints faux-marbre. Ce que j'ignorais.
Cette Carte Blanche aura eu ce mérite supplémentaire.


(Photos Lebrun)

P.-S. J'en ai profité pour enrichir en images mon post précédent.

Un dépôt des chenets Mazarin au Louvre seraient du meilleur gout !!!
d'autant que si mes souvenirs sont bons le comte d'Artois en posséda de semblables à Bagatelle.

Et ce qui est agréable de nos jours, c'est que l'on peut émettre ce genre de vœu avec la possibilité de le voir exaucé, devant les relations nouvelles entre les institutions muséales et le Mobilier national.



On remarquera que la cheminée du salon de Mme d'Harcourt, remontée à la Conservation, puis à nouveau déposée, est également du modèle de celle remontée dans le billard de la Reine (là aussi par équivalence, il me semble).