Jeudi 1er janvier 20.40 - France 5
Les Trésors des hôtels particuliers
Pour les fêtes de fin d’année, France 5 propose deux soirées exceptionnelles dédiées aux lieux et aux objets patrimoniaux de prestige, qui font la renommée du savoir-faire à la française.
Après la découverte du Mobilier national, cette semaine les plus beaux hôtels particuliers parisiens ouvrent leurs portes.Du Marais aux Champs Elysées, de l’île Saint Louis à la plaine Monceau, de la Nouvelle Athènes au Faubourg Saint Germain... Les hôtels particuliers de Paris sont les plus précieux trésors de notre capitale.
Ouvrir ces portes généralement fermées au public, c’est partir à la découverte des richesses cachées de ces splendides demeures, véritables merveilles de luxe et d’architecture.
L’âge d’or de l’hôtel parisien commence au XVIe siècle, quand Paris redevient grâce à François Ier une capitale politique où l’État monarchique se centralise et se sédentarise ; il faut être à la Cour, près du roi… donc à Paris. Au cours de la Renaissance, l’hôtel parisien adopte la symétrie, ainsi que le nouveau langage architectural imité de l’antique et de l’art italien : ils développent des discours raffinés en façade, multipliant dans les intérieurs de nouveaux usages, dont témoigne l’apparition de l’antichambre, et décors plus soignés, soit des plafonds peints. Le quartier des Halles, puis le Marais concentrent les plus belles fleurs de cette époque, dont l’hôtel de Carnavalet demeure encore aujourd’hui le meilleur représentant.
Sous Louis XIII, l’hôtel connaît un extraordinaire essor, tant sur le plan numérique (un érudit, Henri Sauval, croyait en compter deux mille en 1650 !) que sur le plan architectural : nouvelle distribution, nouvelles pièces (le vestibule, la chambre à alcôve ou le salon à l’italienne), nouveaux décors et révolution des escaliers …
Au milieu du xviie siècle, les plus grands architectes rivalisent d’ingéniosité, comme Louis Le Vau au fameux hôtel Lambert, dans l’île Saint-Louis. Désormais, le Marais est au sommet de la mode, mais la fin du siècle, avec le départ du roi à Versailles (1682), marque un basculement qui conduit à l’essor de nouveaux quartiers, le faubourg Saint-Germain rive gauche, le faubourg Saint-Honoré rive droite.
Dans ces deux secteurs, où le terrain vide est plus important, l’hôtel connaît un troisième feu d’artifice au xviiie siècle, les jardins devenant de plus en plus grands (hôtel de Matignon). Ce phénomène concourt à hybrider l’hôtel avec la demeure campagnarde des environs de Paris, pavillons et folies.
Les hôtels de l’Elysée, ou encore le musée Rodin (hôtel du Maine) en témoignent encore aujourd’hui, sous d’autres usages...
À la veille de la Révolution, l’hôtel colonise le nord de Paris, quand triomphent la Chaussée d’Antin et les boulevards, où l’on s’amuse. La clientèle s’est diversifiée : aux aristocrates et aux banquiers s’ajoutent désormais des actrices, des écrivains, des artistes, des cocottes aussi. Revivifié par le goût pour l’antique et le néo-palladianisme venu d’Angleterre, l’hôtel devient un spectacle en soi, un petit monument urbain dont témoignent l’admirable hôtel de Thélusson (disparu, Cl-N. Ledoux, architecte) ou encore, heureusement conservé, l’hôtel de Salm, rive gauche (Légion d’Honneur), tant admiré par Thomas Jefferson.
Comme dans l’histoire du château, la Révolution ne marque une coupure qu’en apparence : le xixe siècle est en effet un nouveau siècle d’or des hôtels, particulièrement lors des derniers feux de la «République des notables».
Au vieux faubourg Saint-Germain, les nouvelles élites préfèrent la plaine Monceau et surtout le xvie arrondissement, qui gagne alors sa réputation de quartier le plus chic de Paris, et dont le plus beau joyau était le Palais-Rose, avenue Foch (détruit en 1969)...
(D.P. L’hôtel particulier, une ambition parisienne.)
Hôtel de Beauharnais, résidence de l’ambassadeur d’Allemagne
Tout au long de ce documentaire, Alexandre Gady, historien de l’architecture et professeur à la Sorbonne nous fera partager son expertise.
Dominique Leborgne, Michel Carmona , historiens de la ville de Paris raconteront le lien entre l’évolution de notre capitale et l’édification des hôtels particuliers.
Enfin, Clémentine Portier-Kaltenbach, journaliste passionnée par notre capitale, nous guidera sur les traces qu’ont laissées les plus grands noms de notre histoire à travers leurs demeures.
Hôtel de Beauharnais, bibliothèque
Documentaire. 91 mn
Présenté par Sophie Jovillard. Réalisé par Françoise Cros de Fabrique. Une production Martange Production. Avec la participation de France Télévisions. Année 2014.