Les décors de la Chancellerie d'Orléans à l’hôtel de Rohan

A la fois magnifique et décevant - 8 années ? pourquoi ces horribles lustres dans l'entrée - Tout ça fait vide malgré la richesse des décors - pas de tapis - les serrures de portes sont manquantes me semble-t-il. Mais bon les décors sont enfin sauvés c'est déjà ça. Merci pour le reportage et les explications

Au passage, je relève un (nouveau) changement de parti quant à l'installation des décors. Dans l'antichambre servant également de salle à manger l'on a abandonné la mise en place d'une partie du décor du vestibule. Ces éléments de décor, plus des éléments fonctionnels que des éléments de décor à proprement parler d'ailleurs (boiseries diverses), devaient prendre la place de la chambranle de cheminée ainsi que de son trumeau de glace, dans le bâtiment d'origine, emplacement totalement occupé à l'hôtel de Rohan, dans cette présentation définitive, par des carreaux de miroir juxtaposés, configuration permettant de présenter plutôt de belle manière la console.

Projet figurant dans l'appel d'offre :

merci cher Lebrun pour l’illustration de ce lit dont j’avais donnée le texte idem page précédente.

https://www.connaissancesdeversailles.org/t6486p50-les-decors-de-la-chancellerie-d-orleans-a-lhotel-de-rohan?highlight=lits#146382

c'est beau morceau de sculpture mais peut-être d'un style antérieur au décor déjà très néo-classique ?

quand à l'applique sur le miroir de la chambre : https://i.servimg.com/u/f14/11/95/14/58/69ae3e10.jpg

elle est de style louis XVI et appartient à une importante série de 10 conservée au mobilier national

https://collection.mobiliernational.culture.gouv.fr/media/xl/BIDEAU%2F2021%2F01%2FGML-7848-003_9-2021.jpg

Dommages qu'avec le texte complet de la fiche intégrale du Mobilier national,
nous n'ayons pas eu la photo du lit au moment dudon avant la garniture adaptée à la Chancellerie d'Orléans.

effectivement,
le site des collections des MN est resté en version béta depuis sa mise en ligne,
il n'est donc que partiellement illustrée, même pour des pièces plus anciennes dans les collections.
on regrettera également que l'historique et l'emplacement des œuvres ne soient pas signalées,
et depuis quelques temps que les filtres croisés de recherche ne semblent plus fonctionner.
mais cela représente à la vérité une travail titanesque et méritoire de mise à disposition du public et des chercheurs.

Renseignement pris, c'est la banque de France de France, instiution de droit privée, qui a payé le lit et l'a offert au Mobilier national.

Autre façon de participer à cette opération qui leur incombait.

En effet, je me suis exprimé de façon raccourcie.

Le lit a été acquis pour le MN par la banque de France auprès d'une personne privée (il ne s'agit en aucun cas de nos décorateurs de la Marine qui ne peuvent fournir en lits tous les chantiers de Paris et de petite couronne)

Concernant les luminaires, il semble que la maison Mathieu Lustrerie ait commis quelques modèles dont les appliques semi-circulaires exécutées d'après photo.
Un responsable du projet à ses débuts me racontait qu'il avait lui-même sorti au moins une applique d'une caisse mais qu'elle avait disparu par la suite.
Au moins, ça ne trompe personne.




















(Photos : Mathieu lustrerie)

Dans le documentaire France 5 d’il y a plusieurs années l’on voit effectivement au moins l’un des demi-lustres sorti de l’une des caisses avec sa cristallerie ; l’on voit même M. Rondot opiner sur le parti à prendre pour compléter ce qui pourrait être lacunaire, au niveau des cristaux.

Incroyable que cela ait pu être volé ... ou alors l’artisan qui a été en charge de réaliser les éditions 21ème siècle a emprunté au moins cet original rescapé pour réaliser ses (médiocres) copies, ne restituant ledit original qu'après l'achèvement des travaux ? L’original sera-t-il l’un des éléments lapidaires exposés dans l’une des autres pièces de l'hôtel de Rohan ?

Bien retenu, cher Alexandre, on l’aperçoit sur cette image tirée du documentaire que vous citez à 41’50’’ :




Je place ici le lien vers le dit documentaire, c’est tout à fait passionnant et ça rafraîchit les mémoires :

https://www.youtube.com/watch?v=RyYb8Z2ZwOM

Au hasard de mes pérégrinations livresques, je retrouve la photo d'une chaise au dossier cabriolet qui doit être en suite avec les 4 fauteuils rachetés récemment pour le grand salon de la chancellerie d'Orléans (ABC du collectionneur les sièges français, 1976, p 49). Elle est estampillée J. B. Boulard.

Vient de paraitre :


LA CHANCELLERIE D'ORLÉANS
Renaissance d’un chef-d’œuvre (XVIIIe-XXIe siècles)
Collectif
ÉDITIONS FATON
Format : 30 x 26 cm
Pagination : 256 pages
Illustrations : 250 environ

Date de parution : Févr. 22
ISBN : 978-2-87844-283-0
Version en français
59,00 €

La Chancellerie d’Orléans : peu d’hôtels particuliers parisiens ont fait couler autant d’encre que ce bijou du début du XVIIIe siècle, redécoré dans les années 1760 par l’architecte Charles De Wailly pour le marquis de Voyer, l’un des plus grands collectionneurs et mécènes de son temps. Malgré de vives polémiques, les décors de cet hôtel voisin du Palais-Royal furent démontés pièce par pièce en 1923 pour faciliter l’agrandissement de la Banque de France. Depuis lors, ils attendaient en caisses leur remontage, tout en alimentant la plume nostalgique des amoureux du Vieux Paris et de l’art français. Ce remontage est aujourd’hui une réalité. Minutieusement restaurés au long d’un chantier de huit années, les décors ont trouvé leur place au rez-de-chaussée de l’hôtel de Rohan, dans le magnifique quadrilatère des Archives nationales, et sont désormais visibles par tous. Sous la plume des meilleurs spécialistes, le présent ouvrage détaille l’ornementation et l’histoire de la Chancellerie d’Orléans, concentré d’arts décoratifs auquel collaborèrent les plus grands artistes (Boffrand, Pajou, Lagrenée…), et raconte aussi les péripéties d’une aventure à la fois tragique et heureuse : c’est tout un pan de l’histoire du patrimoine français, du XVIIIe au XXIe siècle, qui renaît sous nos yeux.

La chancellerie ne semble pas ouverte à la visite ...

C'est ouvert le 1er samedi du mois pour un groupe constitué et le 2e samedi pour les individuels. Donc pour Juillet c'est fini et en août c'est fermé, et les deux premiers samedis de septembre sont déjà pleins. Les visites ne sont pas autorisées en semaine à cause du chantier sur le site qui n'est pas terminé, et le dimanche non plus car les guides internes aux AN ne travaillent pas. Il semblerait qu'on songe à externaliser le service des visites, mais rien de concret pour l'instant.
Un nouvel arrivé François Bouquet, chartiste médiéviste, vient d'être nommé adjoint à la conservation auprès de Pierre Fournier.
Peut-être que cette jeune recrue apportera un peu de dynamisme à cette grosse machine de fonctionnaires que sont les AN...

on peut toujours réver

Visite ce jour lors des Journée du Patrimoine

La cour de l'Hôtel de Rohan ... avant / après



Nouvelle salle d'introduction à la visite qui présente des copies en plâtres d'éléments architecturaux de la Chancellerie










A remarquer la similitude de la console peinte par Lagrenée pour le plafond de la salle à manger et celle qui se trouve dans le vestibule





Corridor avant le vestibule dans lequel est présenté des reproductions du cabinet passé en vente ren 1994

illustration nouvelle au dossier :


Provenance : The property of a gentleman: Sir Francis Watson ; Christies Londres, 10 juillet 2014, lot 163.

Bibliographie :
La Chancellerie d’Orléans : renaissance d’un chef-d’œuvre : XVIIIe-XXIe siècles ; sous la direction de Emmanuel Pénicaut et Arnaud Manas ; Éditions Faton, 2022. p.56

L’attribution à de Wailly a été confirmée dans une lettre adressée à Sir Francis Watson par Monique Mosser le 1er mai 1990. Elle a noté que certaines des caractéristiques réapparaissent dans d’autres dessins de l’artiste, comme la console qui est similaire à celle dans les dessins de Wailly pour l’Hôtel d’Argenson, où le globe qui est lié à l’un des plans de Wailly pour l’Hôtel de Gave (L’Ermitage, Saint-Pétersbourg).

Notre dessin se rapproche du projet du salon principal du Palazzo Spinola à Gênes.
Bâtie par Germain Boffrand à la demande du duc d’Orléans, ornée d’un somptueux plafond d’Antoine Coypel, elle est, dans les années 1760, mise au goût du jour par un mécène hors-pair, le marquis de Voyer, et par un architecte de génie, Charles De Wailly.Edifiée au début du XVIIIe siècle, la Chancellerie d’Orléans, hôtel particulier parisien, a été redécoré dans les années 1760 par l’architecte C. De Wailly.
En 1923, son ornementation est démontée pièce par pièce pour faciliter l’agrandissement de la Banque de France. Restaurés au XXIe siècle, les décors ont désormais trouvé leur place au rez-de-chaussée de l’hôtel de Rohan.

27 octobre 2023 à 11h00, 75009 Paris
Proposé par Coutau-Bégarie & Associés
Lot 216, Estimation : 20 000 € - 30 000 €