La Comtesse de Ségur et sa descendance

https://www.connaissancesdeversailles.org/t6242p45-parutions-en-2015?highlight=winterhalter#87321

je me posais une question en revoyant le tableau de L'Impératrice et ses dames d'honneur: la baronne de Malaret n'est elle pas une des descendantes de la comtesse de Ségur chère à mes lectures d'enfant?

On ne peut décidément rien vous dissimuler, cher Pierre !
C'est l'une de ses filles.
Antoinette Nathalie Sophie de Ségur (1827-1910) épousa le 16 novembre 1846 (à Paris) Paul Martin d'Ayguesvives, baron de Malaret (1820-1886).

Pour l'anecdote, Camille et Madeleine (de Fleurville, dans Les Malheurs de Sophie) sont les prénoms de deux de ses petites-filles, Camille et Madeleine de Malaret.

Ghislain de Diesbach à publié le siècle dernier (oh la sensation troublante d'entrer dans l'histoire !) une biographie de la chère comtesse, née en 1799.

La comtesse de Ségur, née Rostopchine
Ghislain de Diesbach
Perrin1999

Petit extrait concernant Nathalie fiancée à Paul de Malaret qui est un ami de son frère Gaston.
Les Malaret sont de pieux toulousains, ralliés jadis à Napoléon. Joseph de Malaret, maire de Toulouse et pair de France, avait marié une des ses filles à M. d'Ayguesvives et le fils issu de cette union, avait obtenu par ordonnance royale du 6 septembre 1842 le droit de joindre à son nom, celui de son grand-père.
La comtesse écrit à sa fille le 19 décembre 1846, à l'occasion de son mariage, montrant un esprit opposé aux habitudes de l'époque où il est convenable de s'attendrir sur le sort de la jeune épousée, victime innocente abandonnée à cette espèce de Minotaure qu'est le mari.
" Surtout ne pleure pas demain. Il n'y a rien de plus ridicule et de plus embarrassant qu'une mariée larmoyante (...) c'est désagréable pour lui (le mari) et assommant pour les autres. Je te préviens pour ma part je ne pleurerai pas. Ainsi, compte là-dessus et ne va pas t'attendrir, car tu serais la seule. Je suis heureuse de ton bonheur ; j'ai confiance en celui qui va être ton mari. Je serais donc injuste et sotte de lui faire voir une émotion pouvant lui faire croire à de la méfiance de ma part sur ton bonheur futur"

Merci pour la création de ce nouveau sujet à partir de la digression ouverte dans celui-ci
https://www.connaissancesdeversailles.org/t6678-exposition-franz-xaver-winterhalter-fribourg-en-brisgau#89059

Quelques précisions sur la descendance de la comtesse de Ségur : En quinze ans (1820, 1835) Eugène de Ségur et Sophie Rostopchine eurent huit enfants, quatre garçons puis quatre filles : Gaston, Edgard, Renaud, Anatole, Nathalie, Sabine et Henriette, Olga.

Eugène de Ségur s’est rapidement lassé de l’amour trop exclusif que Sophie lui portait, des lettres passionnées qu’elle lui écrivait lorsqu’ils étaient séparés, des expressions tendres  qu’elle lui prodiguait, enfantillages plus propres à l’agacer qu’à l’émouvoir. Déçue, sa femme avait minimisé ses qualités et grossi ses défauts, et dans l’homme aimé jadis rien ne lui paraissait plus aimable ; aussi était-elle passée de l’adulation au dénigrement. (…)
Le bel Eugène, en dépit de ce refroidissement, continue néanmoins de remplir son devoir conjugal. (…) Après Edgard né en 1825, Sophie lui a donné le premier mai 1827, une fille Nathalie, la future baronne de Malaret, la première d’une série de quatre filles qui formeront le second volet de la postérité Ségur-Rostopchine. On pourrait comme au Moyen-Age imaginer un triptyque dont le panneau central serait le couple harmonieux, quoique désuni, des parents, avec, à droite les quatre fils dont l’un, Renaud, mort à quelques mois, représenté sous l’aspect d’un ange ; et à gauche les quatre filles, Nathalie, les jumelles Sabine et Henriette, puis en 1835 la dernière Olga.