Secrets d’histoire à Eu. La Grande Mademoiselle (Fr.2 19/07)

Secrets d’histoire, le magazine de France 2, prépare une émission consacrée à la Grande Mademoiselle, propriétaire du château d'Eu au XVIIe siècle. Son animateur vedette était sur place samedi 9 janvier.

Publié le 10/01/2016 ANNE-MARIE QUÉMÉNER
http://www.courrier-picard.fr/region/eu-76-stephane-bern-tourne-au-chateau-pour-secrets-ia176b0n703069


Les promeneurs ont dû rebrousser chemin. La police municipale veille pour empêcher tout accès au parc du château d’Eu. Les équipes du magazine de France 2 Secrets d’histoire ont investi les lieux samedi 9 janvier. Le présentateur vedette, Stéphane Bern, tourne les plateaux d’une émission consacrée à la Grande Mademoiselle (lire en encadré), propriétaire du château au XVIIe siècle.

«  Je reviens en quelque sorte sur les lieux du crime, plaisante celui qui connaît bien la cité royale. Je suis membre de l’association des amis du musée Louis-Philippe depuis les années 80. Je suis venu aussi aux 70ans de la Comtesse de Paris. Je suis l’évolution, les transformations, les acquisitions du musée. Il mène une politique audacieuse pour enrichir ses collections  ».

« Un personnage qui nous emmène dans des lieux »

Le sujet sur la Grande Mademoiselle, cousine du roi Louis XIV, c’est son idée. Et elle colle très bien au principe de l’émission : «  trouver un personnage qui nous emmène dans des lieux que nous aurions envie de découvrir. Ils permettent de raconter l’histoire in situ  ». De ce personnage secondaire, l’animateur apprécie le «  côté romanesque  ». Cette riche héritière «  avait tous les prétendants à ses pieds. Mais elle s’amourache de Lauzun, un sale type qui l’a maltraitée. C’est une histoire dans laquelle on peut encore s’identifier aujourd’hui. Et c’est ça qui m’amuse : les passions humaines comme le pouvoir, l’amour… sont les mêmes d’une époque à l’autre. Je crois aussi que c’est ce qui accroche le public cette histoire humaine dans laquelle chacun peut se retrouver ». Secrets d’histoire (souvent au-dessus des 3millions de téléspectateurs) a d’ailleurs réalisé un de ses meilleurs scores une figure peu connue du grand public, la reine Hortense. «  Je ne suis pas historien, mon rôle est de proposer une forme plus divertissante. Sans vulgariser je n’aime pas ce terme. Je préfère populariser pour rendre l’histoire accessible à tous  ».

Six séquences ont été tournées à Eu. L’équipe a profité du soleil matinal pour filmer les extérieurs dans le parc du château : au pavillon Montpensier et dans les allées du jardin à la française. L’après-midi était consacré à l’intérieur de l’édifice : galerie de Guise, chambre, salon. Des images du manoir de Briançon - qui doit à la Grande Mademoiselle son expansion - seront également présentes dans le reportage. Comme des vues aériennes saisies grâce à un drone.

«  La ville d’Eu a beaucoup de mérite, souligne Stéphane Bern. C’est une petite ville avec un patrimoine riche. Les citoyens n’ont pas toujours conscience qu’il est important de faire vivre ce patrimoine. Beaucoup veulent que l’on construise des choses immédiates, comme des enceintes sportives. Mais le patrimoine, c’est l’or noir de la France. Notre pays est un musée à ciel ouvert. Il faut le préserver, l’enrichir, le mettre en valeur  ».

Après chaque émission, hausse de 30% des visiteurs

Spécialiste des têtes couronnées, Stéphane Bern anime Secrets d’histoire depuis 8 ans, à raison d’une douzaine d’émissions par an. Et il n’a pas l’intention de s’arrêter ! «  L’histoire est tellement riche de personnages que vous en trouverez partout dans le monde ». Revenir à Eu ? « Pourquoi pas, j’adorerais tourner sur Marie-Amélie  ».

L’émission sur la Grande Mademoiselle devrait être diffusée sur France 2 au cours du premier semestre 2016. La Ville espère bien avant l’été. «  On se rend compte qu’après chaque passage de Secrets d’histoire dans un lieu, sa fréquentation augmente de 30 %, signale l’animateur. C’est dire combien le patrimoine est important pour le dynamisme économique. Les gens s’arrêtent, organisent des week-ends, dépensent… Il faut le faire comprendre aux habitants  ».

Célèbres propriétaires

Le château actuel a été commencé en 1578 par Henri de Guise et Catherine de Clèves. Les travaux se sont poursuivis grâce à la Grande Mademoiselle, cousine du roi Louis XIV. Au XIXe siècle, il devient la résidence d’été du roi Louis-Philippe qui y reçut deux fois la reine Victoria. Longtemps demeure princière, puis royale, le château est maintenant propriété de la ville d’Eu et le domaine est classé Monument Historique depuis 1985. Depuis 1973, il abrite le Musée Louis-Philippe.

Sur les traces de la Grande Mademoiselle

Anne Marie Louise d’Orléans, dite la Grande Mademoiselle a acheté le comté d’Eu à la famille de Guise en 1660. «  En plus de Paris, deux châteaux ont marqué son histoire, Saint-Fargeau (ndlr  : dans l’Yonne) et Eu  », relate Alban Duparc, attaché de conservation du patrimoine. Elle préférait Eu, plus agréable et plus proche de Paris  ». Elle y fera donc des séjours réguliers, notamment pendant les périodes d’exil. Elle aménage, décore et meuble le château.

Les lieux conservent encore les traces de son passage : dans le premier appartement, la chambre dorée avec ses boiseries, dans un second – brûlé en 1902 – un cabinet de toilette. «  Quand Louis-Philippe a récupéré le château deux siècles plus tard, il s’est inspiré de ce qui restait de la Grande Mademoiselle pour refaire des aménagements, indique Alban Duparc. Les portraits de la galerie de Guise sont censés venir de la Grande Mademoiselle  ». C’est aussi elle qui a eu l’idée du jardin à la française, reprise également par Louis-Philippe. Quant au pavillon Montpensier, au bout du parc et toujours propriété de la famille d’Orléans, «  elle a voulu sa construction pour voir la mer  ». On lui doit aussi la fondation de l’hôpital Sainte-Anne, qui accueille désormais le centre des impôts. Comme les ducs de Guise, la Grande Mademoiselle a donné aux bonnes œuvres locales : hôtel-dieu et collège des jésuites. Son amour, Lauzin, viendra la voir quelquefois à Eu. Mais à sa compagnie, il préférera les parties de chasse, d’autres plus volages…

La cousine de Louis XIV décède à Paris le 5 avril 1693, à l’âge de 65ans. Elle laisse derrière elle ses mémoires – écrites en partie à Eu – considérées comme un précieux témoignage sur la vie royale par les historiens.[/b]

Cela va être intéressant car, le château étant fermé l'hiver, on a pu retirer passage de moquette et cordons de sécurité de la galerie des Guise.

Stéphane Bern a dit :

Grande Mademoiselle a écrit:

Je suis l’évolution, les transformations, les acquisitions du musée. Il mène une politique audacieuse pour enrichir ses collections

Cela est bien vrai , nous le constatons ici même grâce à vos infos : la politique d'acquisitions et de restauration de ce château-musée est ambitieuse et donne ses fruits.

Je suis curieux de découvrir ce pavillon Montpensier " au fond du parc toujours propriété de la famille d'Orléans".

Le voici


Madame, comtesse de Paris, se l'était réservé quand le château fut vendu et en fit son pied à terre en y apportant le confort pour de courts séjours.

Voir également dans le sujet Vues du Château d'Eu, ici : https://www.connaissancesdeversailles.org/t5964-vues-du-chateau-d-eu?highlight=montpensier#72945

Alain Roger Ravily a écrit:

Cela va être intéressant car, le château étant fermé l'hiver, on a pu retirer passage de moquette et cordons de sécurité de la galerie des Guise.

Voici une autre photo prise lors du tournage (qui s'est poursuivi samedi dernier à Saint-Fargeau).

Ce parquet est superbe, il ne faudrait pas le cacher autant.
L'idéal serait de poser un tapis passage imprimé du motif qu'il recouvre.
A l'image de ce qui avait été fait pour la présentation temporaire du boudoir de la reine à la galerie Aveline : il s'agissait d'une impression photographie sur moquette.

Une crêpeline sur laquelle l'on peut marcher, en quelque sorte !

C'est vrai qu la gravure ou l'aquarelle montre le parquet d'origine fort bien reconstitué de nos jours.

La fréquentation du château d'Eu n'est actuellement pas si importante et la magnifique galerie ne connaîtra jamais la fumée des bougies ou de la cheminée pour se patiner un peu.



Peut-être pourrait-on, avec une surveillance quotidienne pendant les six mois d'ouverture, surveiller si des signes d'usure apparaissent, tant la présence du tapis rouge prive l'œil d'une vision générale dégagée.

Notre Versailles, partout où il est restauré à neuf, chauffé, éclairé, indemne de fumées des bougies et des âtres, fait lui aussi un peu neuf. Mais je ne suis pas sûr que de nos jours nous en soyons bien conscients.

L'idée du passage en moquette au motif serait un moindre mal.

Je me réjouis qu'Alban Duparc n'ait pas conservé le tapis de passage dans la galerie et opté pour des meubles et des sièges de chaque côté.


La salle à manger avec quatre consoles dessertes et les chaises de celle, d'apparat,  du rez-de-chaussée a grande allure. On regrettera que la vaisselle présentée soit toute d'équivalence moderne offerte par des cristalleries et porcelainiers d'aujourd'hui, au temps où les collections balbutiaient.
Ce n'est plus le cas.

J'ai regardé "Secrets d'histoire" hier, et ce nouveau numéro fut plaisant, hormis quelques entorses à l'Histoire (comme d'habitude)... Concernant le décor, il fut souvent inapproprié. j'ai également noté cette abondance de mobilier Louis XV, pour autant l'émission ne manque pas de charme.