L’Art de la Paix : Secrets et trésors de la diplomatie

Le ministère des Affaires étrangères et du Développement international et le Petit Palais consacrent une exposition ambitieuse et inédite à l’Art de la Paix du 19 octobre 2016 au 15 janvier 2017.

Quarante traités et une soixantaine de documents issus des archives diplomatiques choisis parmi les plus emblématiques de l’histoire des relations internationales de la France seront présentés au public pour la première fois. Ces pièces seront accompagnées par des peintures, des sculptures, du mobilier, des objets d’arts précieux et des archives filmées de façon à les replacer dans leur contexte historique, à mieux les comprendre en dévoilant le processus de leur négociation.

L’ambition de cette exposition est de susciter la réflexion des visiteurs sur l’idéal de paix porté par la France à travers les siècles et de redécouvrir des éléments déterminants de notre mémoire collective et individuelle.

Au total, ce sont près de 200 œuvres, du Moyen-âge jusqu’à nos jours, qui jalonnent le parcours de l’exposition autour de cinq sections thématiques. La scénographie alterne des moments spectaculaires d’un point de vue visuel et des sections plus historiques.

Après avoir évoqué en préambule l’effroi de la guerre, l’exposition s’ouvre sur de grands conflits et leurs résolutions par des alliances, souvent matrimoniales.
Des pièces d’archives exceptionnelles comme le traité d’Arras (1435) signé entre Charles VII et Philippe le Bon, sont accompagnés de tableaux comme celui de Sébastiano Ricci (Plaisance, Palais Farnèse) commémorant la réconciliation de François Ier et de Charles Quint sous l’impulsion du pape Paul III.

L’exposition se poursuit par une galerie de grandes peintures du XVIIe au début du XIXe siècle célébrant la Paix de manière allégorique avec des œuvres de Procaccini, Vouet, Marot, Coypel, De Matteis, Boilly …

La troisième section aborde la question des règles et protocoles à suivre pour faire la paix. En effet, le métier de diplomate se professionnalise avec le temps et diverses techniques de négociation apparaissent. Un certain nombre de rituels et de pratiques sont systématisés au XIXe  siècle : l’élaboration commune des documents, l’échange de présents et un art de la table au service de la diplomatie, avant l’émergence d’un
droit public international.

Des objets exceptionnels, comme la Table de Teschen dite Table de la paix récemment acquise par le Louvre, seront ici présentés ainsi que des tableaux de Philippe de Champaigne, de Troy....

Autre temps fort de l’exposition, la « chambre des trésors » qui dévoile ensuite un florilège de documents diplomatiques choisis pour leur exemplarité ou pour leur somptuosité.

Reliures de velours ornées avec des broderies de fils d’or et d’argent, décors d’enluminures, boîtes à  sceau  ouvragé, certains traités sont de véritables objets d’art telle la lettre du roi de Siam à  Napoléon III, gravée sur une feuille d’or.

Dans un ordre chronologique privilégié, avec le souci de mettre en avant le roman national français, il s’agit bien de rappeler que sont à l’œuvre, à travers ces trésors de notre diplomatie, les éléments constitutifs de notre mémoire collective et individuelle.

La dernière partie, après un rappel du rôle des penseurs de la paix depuis le XVIIe siècle, évoque l’émergence de l’opinion publique, les moments de paix illusoire (l’entre-deux guerres, la Société des Nations), le droit des peuples et la décolonisation, l’ONU puis, pour clore l’exposition et couvrir la période la plus récente, l’interdépendance irréversible de l’humanité : l’équilibre de la terreur nucléaire, les questions climatiques, la gouvernance mondiale.

Cette dernière section rassemble des œuvres des XIXe et XXe siècles : un corpus important d’affiches de 1914 aux années 1970, des caricatures de Daumier entre autres, la terrible Apothéose de la guerre (1871) de Vassili Verechtchaguine (Moscou, galerie Trétiakov), des œuvres de Monet (La Rue Montorgueil), Picasso (La Colombe de la Paix), mais aussi des objets historiques comme le bureau de la signature du traité de Versailles v. infra  ... (Sujet connexe :  Le Traité de paix signé à Versailles le 28 juin 1919)

Les archives sonores et audiovisuelles (extraits de films, archives et des interviews réalisés spécifiquement pour l’exposition) donneront la parole aux politiques, spécialistes des questions diplomatiques et permettront d’ouvrir sur les questions d’actualité.




Exposition organisée avec le ministère des Affaires étrangères et du Développement international.

Commissariat général :

Richard Boidin : directeur des Archives diplomatiques du ministère des Affaires étrangères et du Développement international
Christophe Leribault : directeur du Petit Palais

Commissariat scientifique :

Patrick Lemasson : conservateur en chef au Petit Palais
Isabelle Nathan : conservatrice générale aux Archives diplomatiques du ministère des Affaires étrangères et du Développement international
Isabelle Richefort : conservatrice générale, adjointe au directeur des Archives diplomatiques du ministère des Affaires étrangères et du Développement international
Gaëlle Rio : conservatrice au Petit Palais


Petit Palais
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
Du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturne le vendredi jusqu’à 21h
http://www.petitpalais.paris.fr/expositions/l-art-de-la-paix

Dossier de presse : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/dp_art_de_la_paix_fr_cle059f33.pdf

Historique : A Compiègne en 1863 ; déposé au Mobilier national en 1885 ; envoyé au Louvre en 1900. Affecté à Versailles en 1914. Ce bureau servit à la signature du traité de Versailles dans la galerie des Glaces, le 28 juin 1919.

L'origine exacte de ce bureau demeure pour l'instant indéterminée. Placé sous le Second Empire dans le grand salon de l'Impératrice à Compiègne, il fut envoyé à Paris en 1885. Exposé au Louvre en 1900, il fut déposé à Versailles en 1914. C'est sur ce bureau que, le 28 juin 1919, fut signé le traité de Versailles mettant fin à la première guerre mondiale. (EPV)

Liens connexes en rapport avec l'exposition :

Restitution & Remeublement du Cabinet du conseil : https://www.connaissancesdeversailles.org/t4290p250-restitution-remeublement-du-cabinet-du-conseil#101102
Louis XV et Marie Anne Victoire d'Espagne de Troy 1723 : https://www.connaissancesdeversailles.org/t7257-louis-xv-et-marie-anne-victoire-d-espagne-de-troy-1723#101118
Le Salon de Mercure Restauré : https://www.connaissancesdeversailles.org/t4612p375-le-salon-de-mercure-restaure#101115
Réouverture du musée chinois après le vol : https://www.connaissancesdeversailles.org/t6553-fontainebleau-reouverture-du-musee-chinois-apres-le-vol#101114
Cadres anciens, aux armes royales ou princières : https://www.connaissancesdeversailles.org/t4935p75-cadres-anciens-aux-armes-royales-ou-princieres#101113
La table de Teschen : https://www.connaissancesdeversailles.org/t3224-la-table-de-teschen#101111

Quelques photos de l'exposition.

1/ Louis XIV reçoit au Louvre, les ambassadeurs des treize cantons suisses, par Van der Meulen (1664) (prêt du château de Versailles) :





2/ Colbert, par Jean-François de Troy (1701) (prêt du château de Versailles) :



3/ Les fruits de la paix de Ryswick, par François Marot (1702) (prêt du musée des Beaux Arts de Tours) :



4/ Allégorie des conséquences de la paix d'Utrecht et de Rastatt, par Paolo de Matteis (1714) (prêt de la fondation Sarah Campbell Blaffer, Houston) :



5/ Double portrait de Louis XV et de l'infante-reine Marie-Anne Victoire, par Jean-François de Troy (1723) (prêt de la Gallerie degli Uffizi, Florence) :



6/ Louis XV offrant la paix à l'Europe, par François Lemoyne (réalisée en 1737, année du suicide de F. Lemoyne...) (prêt du musée des Beaux Arts de Strasbourg) :



7/ Ratification par Marie-Thérèse d'Autriche et l'empereur Joseph II du contrat de mariage signé le 14 avril 1770 de Louis, dauphin de France, avec l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche (archives du ministère des affaires étrangères) :







Original en latin et en français. Dessins à la plume de Nicolas Affel. Cahier vélin de 18 feuillets dorés sur tranche, reliés par un cordon de fils d'or et soie jaune dans un portefeuille de velours rouge, sceau pendant de cire rouge dans une boîte en vermeil aux armes du Saint Empire romain germanique.

8/ Le baron de Breteuil, par Mosnier (vers 1787) (prêt du musée du Louvre) :

Merci cher Dorset pour ce photo reportage qui nous permet de voir des tableaux pour la plupart loin de Versailles.
Le Double portrait de Louis XV et de l'infante-reine Marie-Anne Victoire, par Jean-François de Troy (1723) (prêt de la Gallerie degli Uffizi, Florence) nous montre un bien beau trône.

De rien, mon cher valmont, je suis toujours extrêmement flatté d'aller au devant de tout ce qui peut vous intéresser .    

La forme de ce trône est atypique  : très haut, avec des joues. Je me demande s'il représente la réalité.

Très touché  
Ce ne sont pas vraiment des joues je dirais, et puis sur le tableau, le siège est sur une estrade, tandis que le roi se tient une marche plus bas.

Voir celui de Louis XVI à la fête de la Fédération en 1790 qui montre une certaine analogie.

C'est pas très beau. On dirait une bergère atteinte d'une poussée de croissance précoce.