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Histoire, description et guide du chateau de Versailles
Alain Roger-Ravily + Petite-Fille, Petit-Fils de France
Nombre de messages : 12919 Date d'inscription : 24/10/2011
Sujet: Re: Exposition Louis-Philippe, en 2018 à Versailles Lun 26 Nov 2018 - 18:28
Un eprécieurse carte postale montrant le foyer de l'opéra à l'époque de l'occupation des lieux apr le Sénat montre les torchèrs de Louis Philippe équipées de lampes Carcel.
Si Fontainebleau a pu faire copier en grand nombre les lampes Carcel, Versailles pour l'instant, et ce n'est pas rien, a seulement équipé lustres et torchères pour un grand nombre, avec des globes à cheminées de verre. Mais ceux-ci sont posés directement sur le support dà lampes Carcel...sans lampes Carcel.
Vidame du Hayreu-Hersay Invité
Nombre de messages : 3384 Age : 50 Localisation : Loin Date d'inscription : 14/03/2008
Quelques vues de ces globes carcels restitués pour l’exposition :
Clichés personnels
Dernière édition par Vidame du Hayreu-Hersay le Mer 12 Déc 2018 - 13:38, édité 1 fois
Alain Roger-Ravily + Petite-Fille, Petit-Fils de France
Nombre de messages : 12919 Date d'inscription : 24/10/2011
Sujet: Re: Exposition Louis-Philippe, en 2018 à Versailles Mar 11 Déc 2018 - 18:43
Beaux clichés cher Vidame. Laurent Salomé est parfaitement conscient du manque de réelles lampes Carcel sur les torchères les lustres et les appliques. Un subterfuge a consisté à poser des globes d'où sort une cheminée de verre. Le directeur juge que le résultat actuel est vraiment dommageable dans la galerie des Batailles. On imagine bien le nombre impressionnant de copies de lampes Carcel qu'il faudra acquérir pour équiper tous les éclairages qui en sont susceptibles. C'était trop coûteux pour la présente exposition.
Vidame du Hayreu-Hersay Invité
Nombre de messages : 3384 Age : 50 Localisation : Loin Date d'inscription : 14/03/2008
Je replace ici, mais en couple, la miniature postée plus haut par ce cher Alain :
Clichés personnels
Dernière édition par Vidame du Hayreu-Hersay le Mer 12 Déc 2018 - 13:39, édité 1 fois
Alain Roger-Ravily + Petite-Fille, Petit-Fils de France
Nombre de messages : 12919 Date d'inscription : 24/10/2011
Sujet: bureau du roi Louis-Philippe Mer 12 Déc 2018 - 9:39
Le bureau du roi Louis-Philippe aux Tuileries, œuvre de Louis-François-Laurent Puteaux (1784-1864). Dépôt du mobilier national au musée Carnavalet Forcé en 1848, il a la particularité de pouvoir accueillir deux secrétaires de chaque côté et en plus un secrétaire sur une troisième tirette à l'arrière. Chêne, loupe de frêne, amarante, velours de soie, miroir et bronze doré. 1819, livré sans affectation au Garde-Meuble. Choisi par Louis-Philippe pour son cabinet aux Tuileries, le roi fait remplacer les lions par des sphinx, par Denière Bronzier. Le catalogue n'est pass absolument clair, mais il semble qu'il contenait 700.000 francs or que Louis-Philippe ne pensa pas à emporter et que les émeutiers cherchèrent vainement à récupérer avec pieds de biche et scies.
belles photos du Vidame
Alain Roger-Ravily + Petite-Fille, Petit-Fils de France
Nombre de messages : 12919 Date d'inscription : 24/10/2011
Sujet: Re: Exposition Louis-Philippe, en 2018 à Versailles Lun 24 Déc 2018 - 11:06
C'est l'hiver ! Profitez-en pour faire un petit tour en Laponie en compagnie de Louis-Philippe. Ici, "Le duc d'Orléans descendant le grand rapide de l'Eijanpaikka sur le fleuve Muonio (Laponie), août 1795", peint par François-Auguste Biard en 1840. #LouisPhilippeVersailles
Nombre de messages : 12989 Localisation : Entre le comté d'Eu, les Tuileries, Versailles, Fontainebleau, et la principauté de Dombes Date d'inscription : 13/02/2012
Commandé par Louis-Philippe en 1840 ; Salon 1841 ; coll. Louis-Philippe ; mentionné au musée du Luxembourg ; dépôt à Versailles 18 août 1874
Le duc d’Orléans, futur roi des Français, est au centre de l’embarcation, vivant cette situation « périlleuse » dans une attitude presque indolente. Ses compagnons semblent plus préoccupés par le danger que le jeune prince.
La composition repose tout entière sur l’atmosphère dégagée par le paysage, la violence des rapides dont les eaux tourbillonnantes s’opposent à la verticalité des sapins, masse sauvage à l’extrême. On remarquera à quel point la composition et les attitudes des personnages de cette peinture se rapprochent du tableau de Delacroix, la Barque de Don Juan (musée du Louvre). C’est bien encore l’esprit romantique qui préside à cette œuvre de Biard, peintre réputé pour ses tableaux sur le Grand Nord, qui se rendit en Laponie et au Spitzberg à bord de la corvette La Recherche.
Ce voyage, qui dura de 1835 à 1839, lui inspira plusieurs toiles dont Magdalena Bay, vue où il a représenté un extraordinaire effet d’aurore boréale (1841, Louvre), et dont il reprit le sujet pour un grand décor au jardin des Plantes à Paris. Ce fut sans doute l’exemple de l’Allemand Caspar David Friedrich (La Mer de glace, 1823-1824, Hambourg, Kunsthalle) qui incita Biard à peindre ces vues polaires.
_________________ « Il n’y a pas d’endroit à Versailles qui n’ait été modifié dix fois, et souvent il arrive que c’est tant pis. » Élisabeth-Charlotte, princesse Palatine, duchesse d'Orléans (1652-1722)
G.M. co-Admin
Nombre de messages : 12989 Localisation : Entre le comté d'Eu, les Tuileries, Versailles, Fontainebleau, et la principauté de Dombes Date d'inscription : 13/02/2012
Sujet: Louis-Philippe Versailles Frédéric Lacaille visite Mer 23 Jan 2019 - 11:40
[Visite privée] Louis-Philippe et Versailles
Scribe Accroupi. Ajoutée le 22 janv. 2019 Durée 24:22
Louis-Philippe transforma l’ancienne résidence royale de Versailles en un musée dédié à l’histoire de France, inauguré en 1837. Découvrez l'exposition "Louis-Philippe et Versailles" avec Frédéric Lacaille, conservateur en chef au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, en charge des peintures XIXe. Exposition du 6 octobre 2018 au 3 février 2019
_________________ « Il n’y a pas d’endroit à Versailles qui n’ait été modifié dix fois, et souvent il arrive que c’est tant pis. » Élisabeth-Charlotte, princesse Palatine, duchesse d'Orléans (1652-1722)
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Nombre de messages : 12989 Localisation : Entre le comté d'Eu, les Tuileries, Versailles, Fontainebleau, et la principauté de Dombes Date d'inscription : 13/02/2012
Sujet: Auguste Vinchon Louis-Philippe famille Jeanne dArc 1848 Jeu 12 Nov 2020 - 10:54
Un tableau, une histoire : aux pieds de Jeanne d'Arc Histoire(s). 10 novembre 2020 par Bastien Coulon
Louis-Philippe et la famille royale visitent les Galeries Historiques de Versailles, par Auguste Vinchon, 1848. Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin.
Derrière son apparente sobriété, ce tableau commandé par Louis-Philippe a une double portée : à la figure de Jeanne d’Arc, redécouverte en ces temps de réconciliation nationale, se superpose celle de la propre fille du Roi, décédée prématurément. Quand l’histoire personnelle se mêle à l’histoire collective.
Inaugurées par Louis-Philippe en 1837, les Galeries historiques de Versailles formèrent une institution muséale unique en leur temps, un musée de l’histoire de France où les collections prirent la forme d’un récit national dédié « à toutes les gloires de la France », comme l’indiquent encore aujourd’hui les frontons du pavillon Dufour et de l’aile Gabriel.
Recueillement autour de Marie d’Orléans, fille du Roi
C’est ainsi qu’en 1848, le roi commande à Auguste Vinchon une toile dont la singularité retiendra ici toute notre attention. La scène se passe en 1839 : dans une atmosphère de recueillement, la famille royale visite la galerie de pierre et s’est arrêtée devant une statue de Jeanne d’Arc qui attire tous les regards. Cette sculpture n’est autre qu’une œuvre de la propre fille de Louis-Philippe, la princesse et artiste Marie d’Orléans, décédée prématurément à l’âge de 26 ans, le 2 janvier 1839. L’atmosphère de cette scène est donc à mettre en lien avec le deuil que connaît la famille royale dans ces semaines qui suivent le décès de la princesse.
Le nœud du drame
La fille de Louis-Philippe, bien qu’absente de la composition, est pourtant omniprésente dans le tableau. Bien sûr, son œuvre, la statue de Jeanne d’Arc, en évoque directement le souvenir et en concentre le drame de sa disparition. Cette sculpture, commandée par son père en 1836 pour les Galeries historiques, correspond à un travail très personnel. La figure de Jeanne d’Arc faisait alors son grand retour dans l’historiographie française, notamment depuis la publication de l’Histoire de France de Jules Michelet qui avait enveloppé son passage sur la Pucelle d’Orléans d’une certaine emphase patriotique. Marie d’Orléans, qui lut avec passion l’ouvrage de Michelet, réalisa plusieurs œuvres autour de ce thème avant celle qui viendra orner les Galeries historiques. En 1842, Prosper Lafaye la représentait d’ailleurs dans son atelier des Tuileries devant la statue équestre de Jeanne d’Arc qu’elle avait réalisée en 1834.
Marie d'Orléans représentée dans son atelier gothique installé au palais des Tuileries en 1835-1836, par Prosper Lafaye, 1842. Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin.
Mis à part cette sculpture, Auguste Vinchon fait de toute son œuvre un véritable rébus historique où chaque motif doit rappeler la présence de la princesse. Ainsi, les deux bustes de part et d’autre de Jeanne d’Arc ne sont pas là par hasard : le premier représente Louis d’Orléans, dit le Pieux, qui n’est autre que son ancêtre (arrière-grand père de Louis-Philippe) et le second le maréchal de Saxe, auquel elle est liée par son mari Alexandre de Württemberg, descendant de la famille de Saxe-Cobourg.
Détail des bustes de part et d'autre de Jeanne d'Arc dans Louis-Philippe et la famille royale visitent les Galeries Historiques de Versailles, par Auguste Vinchon, 1848. Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin.
Deux histoires en un même récit
L’œuvre de Vinchon combine ainsi deux histoires en un même récit. Une histoire personnelle, celle de Louis-Philippe endeuillé par la mort de sa fille, et une histoire collective, celle représentée dans les Galeries historiques et à laquelle la figure de Jeanne d’Arc fait directement écho. Le programme politique de Louis-Philippe, celui de son musée de l’histoire de France, se retrouve ainsi parfaitement retranscrit par Vinchon.
Louis-Philippe, roi des Français (1773-1850), détail, par Franz-Xavier Wintherhalter, 1841. Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin.
Déjà en 1841, le peintre Winterhalter avait saisi cette dichotomie en situant Louis-Philippe au cœur de la galerie des Batailles, haut lieu de ce roman national, où d’ailleurs il plaça derrière lui la statuette de Jeanne d’Arc par sa fille. Dans l’œuvre de Vinchon, comme chez Winterhalter, l’artiste découvre discrètement le voile propagandiste qui recouvre le musée Louis-Philippe : un lieu « à toutes les gloires de la France » et à celle des Orléans.
Bastien Coulon, attaché de recherche au Centre de recherche du château de Versailles
Effets de lumière
Le peintre façonne cette atmosphère lugubre autour d’un saisissant effet de lumière : il plonge une grande partie de sa scène dans la pénombre pour mieux concentrer l’attention sur la statue de Jeanne d’Arc qui semble autant recevoir cette lumière que la faire rayonner autour d’elle.
Louis-Philippe et la famille royale visitent les Galeries Historiques de Versailles (détail), par Auguste Vinchon, 1848 . Château de Versailles, Dist. RMN / Jean-Marc Manaï.
Pourtant, de nombreux croquis d’Auguste Vinchon montrent que le peintre avait au préalable insisté sur les statues présentes de part et d’autre de la galerie avant de les plonger dans l’obscurité.
Croquis pour trois bustes et pour le priant du marquis de Barbézieux, par Auguste Vinchon, vers 1848. RMN-GP (château de Versailles) / Franck Raux.
Études pour la tableau de la famille royale devant la statue de Jeanne d'Arc (détail), par Auguste Vinchon vers 1848. RMN-GP (château de Versailles) / Franck Raux.
De même, plusieurs croquis laissent à penser que la famille royale devait être marquée par des attitudes plus pathétiques comme pour la figure de Louis-Philippe avec la bouche entrouverte, les sourcils tombant ou la paume de la main tournée vers le ciel tel un geste d’imploration. Le revirement d’Auguste Vinchon pour sa composition finale montre comment cet effet s’est simplifié pour se concentrer sur un effet de lumière qui guide le regard du spectateur vers la statue.
Une arrivée tardive au Château
Bien que commandée par le roi Louis-Philippe en 1848, l’œuvre ne fut jamais livrée par le peintre. Le tableau sera vendu 800 francs par la belle-fille d’Auguste Vinchon en 1911 et sera accompagné d’un don de 13 croquis préparatoires. Il fut présenté lors de l’exposition « Louis-Philippe et Versailles » qui s’est déroulée au château de Versailles en 2018-2019. Il est aujourd’hui exposé dans les salles XVIIe des Galeries historiques du château de Versailles [Galerie d'introduction à l'histoire du château].
Un programme de recherche sur le musée Louis-Philippe
Le Centre de recherche du château de Versailles (CRCV) accueille, depuis 2017, un programme consacré à la représentation de l’histoire au sein des collections du musée de Versailles (1837-1892).
Ses activités visent principalement à interroger les modalités de représentation de l’histoire à travers une étude iconographique, esthétique, sociale et culturelle des collections.
À LIRE
Valérie Bajou, Louis-Philippe et Versailles, cat. exp. (Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, 6 oct. 2018-3 fév. 2019), Versailles, château de Versailles / Paris, Somogy, 2018. Anne Dion-Tenenbaum, Marie d’Orléans (1813-1839) : Princesse et artiste romantique, cat. exp. (château de Chantilly, musée Condé, 18 avril-31 juillet 2008), Paris, musée du Louvre / Paris, Somogy, 2008.
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G.M. co-Admin
Nombre de messages : 12989 Localisation : Entre le comté d'Eu, les Tuileries, Versailles, Fontainebleau, et la principauté de Dombes Date d'inscription : 13/02/2012
Sujet: Révoil Genod Pharamond Laurent-Pierre Jussieu musée histoire Sam 16 Jan 2021 - 10:21
Un tableau, une histoire : la légende du premier roi LCV Histoire(s) 15 janvier 2021 par Bastien Coulon
Un premier roi des Francs pour aller jusqu’au premier roi des Français ? N’en déplaise à Louis-Philippe, qui entendait ainsi retracer l’histoire nationale au château de Versailles, Pharamond n’a jamais été roi, et n’a peut-être même jamais existé !
Pierre-Henri Révoil et Michel Genod, Pharamond élevé sur le pavois par les guerriers francs en 417, 1841-1845, huile sur toile. RMN-GP (château de Versailles) / Gérard Blot.
L’origine du musée de l’histoire de France se trouve dans un document écrit par Laurent-Pierre de Jussieu en 1816. Ce document, intitulé Galerie historique ou Cours d’histoire générale par tableaux, fut adressé au ministère de l’Intérieur dans le but de fonder une grande galerie de peintures qui formerait à elle seule un cours d’histoire de France. C’est sur cette base que furent établies les fameuses Galeries historiques, inaugurées en 1837 par Louis-Philippe.
La première œuvre proposée par Jussieu concernait le sacre de Pharamond : le premier roi des Francs devait être représenté sur son pavois, élevé par les Francs et les Gaulois. Or, l’histoire de ce roi est tout à fait légendaire et il était déjà établi, à l’époque, que Pharamond ne fut pas le premier roi des Francs, ni même roi ! Comme nous allons le voir, cette œuvre, qui sera finalement réalisée entre 1841 et 1845 par les peintres Révoil et Genod, est représentative du processus de fabrication de ces Galeries, mais également du message politique qu’elles révèlent. Des costumes pour différencier Francs et Gaulois
La scène se déroule dans un campement peuplé par de nombreux guerriers francs et gaulois que l’on reconnaît à leurs costumes. Pharamond est élevé sur un pavois par trois d’entre eux et lève son glaive vers le ciel, comme pour prêter serment en tant que nouveau roi.
Les monuments de la monarchie française, par le R.P. Dom Bernard de Montfaucon, tome I, planche I (détail). Source gallica.bnf.fr/BnF.
Pour mettre en scène un sujet aussi ancien, il était recommandé par Jussieu de faire appel à des documents historiques tels que la collection Gaignières ou encore l’ouvrage de Bernard de Montfaucon, Les monuments de la monarchie française (1729-1733), qui offrait, en deux volumes, une vaste histoire des rois de France et de « l’origine des Français ». Ces sources historiques devaient offrir aux peintres la possibilité de respecter la principale consigne de Jussieu : « s’attacher à bien faire sentir la différence qui doit exister entre le costume des Francs et celui des Gaulois ». Michel Genod, qui termina la toile à la mort de Révoil en 1842, avait certainement consulté cet ouvrage de Montfaucon, où l’on retrouve effectivement une gravure représentant une « inauguration sur un bouclier » et un chapitre consacré à ce rituel ancien.
Du premier roi des Francs au premier roi des Français
Paradoxalement, c’est aussi dans cet ouvrage que Montfaucon avait établi, un siècle plus tôt, que le personnage de Pharamond était très certainement issu d’une légende et qu’il ne fut jamais roi des Francs. La véracité historique tenait ici bien plus au costume et à l’évocation du rituel qu’à l’évènement en question.
Contrairement à ce qu’annonçait Jussieu dans sa notice de 1816, la présence de Pharamond dans ces Galeries historiques aurait plus relevé de l’élaboration d’un imaginaire collectif que d’un « cours d’histoire ». La proposition de Jussieu se fondait sur le modèle du récit, voire du roman, où l’histoire de France était comprise dans une longue narration continue, jalonnée de personnages emblématiques. La salle des rois de France, dans le projet de Louis-Philippe, a finalement fait l’économie des premiers rois légendaires comme Pharamond et a pris le parti de commencer ce récit à Clovis.
La figure de Pharamond était cependant utile dans la conception globale des Galeries historiques en fournissant une sorte d’incipit à l’histoire de France, où Francs et Gaulois partageaient un récit commun, avant la conversion de Clovis, habituellement prise comme point de départ. Ce tissage très artificiel se faisait au détriment de la véracité historique, mais devait servir l’enjeu politique et propagandiste de ce musée façonné par Louis-Philippe : un roman national allant du premier roi des Francs au premier roi des Français.
Bastien Coulon, Attaché de recherche au Centre de recherche du château de Versailles
Pharamond, une redécouverte au XIXe siècle
La figure de Pharamond connut un regain d’intérêt, au XIXe siècle, grâce au succès d’un opéra éponyme de 1825 par Jacques Ancelot, Alexandre Guiraud et Alexandre Soumet. La fin de l’acte III mettait en scène ce sujet : « Pharamond est élevé sur le pavois, les jeunes filles balancent des palmes autour de lui ; les Francs, mêlés aux Gaulois, exécutent des danses guerrières ; et toutes les harpes des Bardes se font entendre […]. ». Le Génie de la France descendait alors du ciel pour honorer Pharamond. Un document de la BNF présentant les 23 costumes de cet opéra par des dessins d’Hippolyte Lecomte nous montre ainsi ce Génie de la France… avec la même pose que le Pharamond de Genod ! L’œuvre n'a jamais été exposée dans les Galeries historiques
L’œuvre, commandée pour 3500 francs le 11 novembre 1840 à Pierre Révoil, puis terminée en mai 1845 par son élève, Michel Genod, a été placée, à Versailles en 1849, dans les appartements de la Questure du Sénat. Elle a été transférée à Paris, en 1991, au Palais du Luxembourg, mais a retrouvé, depuis 2007, les réserves du château de Versailles dont elle a été sortie le temps de l’exposition « Louis-Philippe et Versailles » qui s’est déroulée en 2018-2019.
À LIRE
Valérie Bajou, 2018, Louis-Philippe et Versailles, cat. exp. (Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, 6 oct. 2018-3 fév. 2019), Versailles, château de Versailles / Paris, Somogy. Marie-Claude Chaudonneret, Fleury Richard et Pierre Révoil. La peinture troubadour, Paris, Arthena, 1980. Thomas W. Gaehtgens, Versailles, de la résidence royale au musée historique, Paris, Albin Michel, 1984.
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Alain Roger-Ravily + Petite-Fille, Petit-Fils de France
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Sujet: Re: Exposition Louis-Philippe, en 2018 à Versailles Sam 16 Jan 2021 - 10:32
En 1849 il n'y avait pas de questure du Sénat. Peut-être veut-on dire où se sont trouvés les appartements de la questure du Sénat dans l'aile nord des mInistres?
G.M. co-Admin
Nombre de messages : 12989 Localisation : Entre le comté d'Eu, les Tuileries, Versailles, Fontainebleau, et la principauté de Dombes Date d'inscription : 13/02/2012
Sujet: Re: Exposition Louis-Philippe, en 2018 à Versailles Sam 16 Jan 2021 - 11:18
C'est sans doute une faute de frappe.
L'historique de l'oeuvre précise en effet que le tableau fut envoyé à Versailles, le 13 mai 1845 ; qu'en 1850 il était "en magasin" ; puis qu'il fut déposé dans les locaux versaillais du Sénat à la fin du XIXème siècle, et enfin, transféré au Sénat à Paris du 23 janvier 1991 au 14 novembre 2007.
Merci de votre vigilance.
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G.M. co-Admin
Nombre de messages : 12989 Localisation : Entre le comté d'Eu, les Tuileries, Versailles, Fontainebleau, et la principauté de Dombes Date d'inscription : 13/02/2012
Sujet: acte Louis Philippe abdication 1848 autographe Ven 17 Sep 2021 - 9:42
Autre exemplaire de la lettre d'abdication du roi (que celui prêté par les Archives nationales) :
LOUIS-PHILIPPE (1773-1850), roi des Français. Pièce autographe signée, 1 page in-folio (30,5 x 20 cm). [Paris], 24 février 1848. Légèrement froissée, petites déchirures (sans manque), l'une touchant la signature ; pliures, taches d'encre en marge et dans le texte. ACTE D'ABDICATION DE LOUIS-PHILIPPE.
" J'abdique cette couronne que la voix nationale m'avait appellée à porter, en faveur de mon petits fils le comte de Paris. Puisse-t-il réussir dans la grande tâche qui lui échoit aujourd'hui. Louis Philippe 24 Fevr 1848 ".
Ce précieux document est en tout point similaire à celui conservé aux Archives Nationales sous la cote AE/I/21, n°1. Louis-Philippe rédigea 3 copies. La première, conservée aux Archives Nationales, fut léguée par le pasteur Martin Paschoud qui la tenait de la soeur de Louis-Philippe ; il avait souhaité la remettre au comte de Paris, mais finalement la légua aux archives de l'Etat, en 1872, sur les conseils de Jules Simon. Un deuxième exemplaire, qui provenait des archives du vicomte Alcide de Beauchesne, a été adjugé lors d'une vente aux enchères en 2015. Notre exemplaire, le troisième, a connu un parcours tout à fait singulier, dont les péripéties sont contées par Alfred Maury, directeur des Archives Nationales, dans la copie d'une lettre jointe : " La pièce originale contenant l'abdication du Roi Louis-Philippe, fut confiée, presque immédiatement après qu'elle eut été écrite, au général de Lamoricière, qui sortit des Tuileries l'ayant à la main, avec l'intention de la porter à l'Hôtel de Ville. En traversant la place du Palais Royal, il agita ce papier dont il proclamait le contenu, invitant le rassemblement formé alors sur cette place à se disperser. L'un de ceux qui étaient à la tête l'émeute, Charles Lagrange, depuis représentant à l'Assemblée Constituante de 1848, s'élança à la tête du cheval du général, arracha l'acte d'abdication de ses mains, et aux cris de " Vive la République " poussa la foule à pénétrer dans les Tuileries. Peu d'instant après le Roi Louis-Philippe prenait la fuite [] ".
La suite du récit de Maury est erronée : en effet, les 2 lettres de Charles Lagrange qui sont jointes au présent document, prouvent que le document fut ensuite remis à Antony Thouret, et que Lagrange tenta en vain de le récupérer. Dans une première, il demande à Antony Thouret de lui rendre son trophée : " Mets à la poste l'acte d'abdication à mon adresse - 2 rue Ribouté - assure la et fais qu'elle m'arrive franco - je n'ai pas le sou. Tu sais que je suis d'un (monde ?) où on donne tout au peuple, et où on ne prend rien. [] ". Dans une seconde, en date du 26 avril 1848, il insiste : " Mon bon Antony, je t'ai écrit hier un mot dont j'ai peur que tu apprécies mal les termes. Je crains par suite de différents petits actes qu'il ne me convient pas de rendre publics, je crains que ta loyauté soit circonvenue et que tu aies pris, pour me retourner l'abdication que je t'ai confiée, toute autre voie que celle que je t'ai prié de suivre - la mettre à la poste (assurée) à mon adresse directement 2 rue Ribouté. Auquel cas il se pourrait que cette restitution essayée d'une autre manière manque tout son effet légitime, et arriva à une destination usurpatrice, ce qui te chagrinerait certainement. C'est pourquoi je te prie à nouveau de m'adresser la pièce [] ".
Le document resta dans la famille d'Antony Thouret jusqu'à aujourd'hui. (Vannes 16/10/2021. 2. Estimation : 7 000 - 9 000 €)
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M. de Noisy Admin
Nombre de messages : 24714 Age : 59 Localisation : Royaume de France et de Navarre Date d'inscription : 21/02/2006
Sujet: conference louis philippe regne versailles frederic lacaille Lun 21 Mar 2022 - 16:31
Les conférences des Amis : « Louis-Philippe et l’histoire de son règne à Versailles », par Frédéric Lacaille 19 mars 2022
Tout au long de sa vie, depuis 1790 jusqu’en 1848 et même au-delà, Louis-Philippe, duc de Chartres, puis d’Orléans, puis roi des Français, n’a cessé de soigner son image, convaincu d’avoir un destin et un rôle à jouer pour la France. Il disparut de longues années en émigration après avoir servi la révolution, attendant son heure de gloire pendant quarante ans, avant d’apparaître comme la meilleure alternative en 1830. Il est choisi comme lieutenant général du royaume, puis comme roi des Français, seul susceptible de donner à la France la paix et une nouvelle monarchie constitutionnelle renouvelée. Dès son retour en France en 1817, il commande aux artistes des œuvres justificatives de son parcours, personnel et politique, et lors de l’ouverture des galeries historiques de Versailles en 1837, il se présente comme le représentant de l’histoire multiséculaire de la monarchie française et le fondateur d’une nouvelle ère.
Jusqu’à la toute dernière semaine de son règne, en février 1848, il commande des œuvres sur l’histoire de sa vie et de sa famille et imagine différentes implantations, des projets que sa chute laissera à jamais inachevés.
Nous vous proposons d’écouter ou réécouter l’intervention de Frédéric Lacaille. Une conférence de la Société des Amis de Versailles donnée le 29 mars 2016.
Frédéric Lacaille est diplômé de l’École du Patrimoine en 1988. Il a été conservateur au musée de l’Armée, en charge des fonds iconographiques et de la bibliothèque, avant d’intégrer la conservation du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon en 2007. Il est aujourd’hui conservateur en chef, chargé des peintures du XIXe siècle et des Galeries Historiques et a participé à de nombreux ouvrages. Il a publié Les salles des Croisades dans la collection « Versailles état des lieux » et le guide Napoléon à Versailles.
_________________ "Oui, Sire, le moulin a disparu mais le vent est resté", M. de Gramont.
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Sujet: Re: Exposition Louis-Philippe, en 2018 à Versailles