Exposition Louis-Philippe, en 2018 à Versailles

oui et un marché public est ouvert pour compléter les parties manquantes du décor de Cicéri

Dans la Chronique d'Adrien Goetz, citée par Lebrun, je lis ceci :«L'installation de l'horrible grille archi-dorée, pour créer la fiction d'un retour à un état de la cour du palais sous l'Ancien Régime, a détruit ce que Louis-Philippe avait inventé: ces deux grandes ailes ouvertes pour accueillir le peuple, dans le musée de leur histoire. On a brisé son rêve au moment où il devenait possible de le comprendre et de l'expliquer aux visiteurs. Il est temps de s'en apercevoir."

S'il fallait suivre ce raisonnement, il faudrait aussi rétablir les grandes statues qui encadraient l'avant-cour. Du vrai délire.

Oui, parfois on est étonné de visions suréalistes. L'état Louis-Philippe était déjà un apport modificatif considérable. (On pourrait revenir d'ailleurs à un Versailles un peu plus authentiquement ancien et détruire l'enveloppe. Ce serait plus commode pour le ménage, lol).
Et si on revenait au relai de chasse de Louis XIII, plus de soucis de foule, on aurait rien à mettre dedans.
On comprends le propos mais parfois certaines visions confinent à l'absurde. Versailles reste un lieu que l'on ne peut conserver qu'en y travaillant à le pourvoir des techiniques les plus modernes en le stabilisant si possible dans son état de la fin de l'ancien régime. Pour les jardins on a vu que des compétences internationales ont souhaité un retour à 1701, mais ce retour est justifié par l'idée que c'était l'épanouissement le plus complet que connut Versailles en ses extérieurs.

"ces deux grandes ailes ouvertes pour accueillir le peuple" ce qu'il ne faut pas lire.

Argument d'une absurdité sans fond déjà psalmodié au Louvre, il y a des années, pour justifier la non-reconstruction des Tuileries. Monsieur Goetz souhaiterait-il aussi le rétablissement de la si jolie tourelle d'angle de l'époque LP dans la Cour Royale ??

Nous vous rappelons à la plus élémentaire des modérations dans les termes choisis et vis à vis des personnes extérieures au forum.
Message modifié en ce sens
L’Administration du forum.

C'est tout de même un fait, et non un "délire" que de constater que le Versailles d'aujourd’hui n'a ni l'équilibre de la résidence d'Ancien-Régime, ni la cohérence du musée de Louis-Philippe. C'est désormais un lieu autre, certes séduisant mais surtout éminemment bâtard.
A force de nier (avec une insistance presque inédite et une violence toujours présente) le XIXème siècle, on a sans doute gagné en image mais perdu aussi en authenticité. Après que l'on trouve le résultat agréable à l’œil est éminemment sympathique , mais on ne pourra reprocher à certains de souligner quelques incongruités, si ce n'est une certaine hypocrisie.
Le Versailles de Louis-Philippe a ses torts , mais il montrait une demeure dans son aboutissement , résultat d'une histoire factuelle lourde et tumultueuse.
Il y aura toujours une petite malhonnêté intellectuelle que de faire croire, par omissions ou approximations plus ou moins délibérées,  à un public peut regardant  sur ce genre de détails que tout s'est arrêté en 1789.
C'est un débat qui ne date pas d’aujourd’hui, où les aspects techniques, esthétiques si ce n'est idéologiques se mélangent. Est ce que cette exposition saura faire dépasser la vieille rengaine, automatique pour certains, du "Louis Philippe c'est moche" ? J'en doute fort ...

Il ne faut rien exagérer. Louis Philippe n'a pas été à ce point chassé. Une fois de plus, les écrits d'A. Goetz se veulent polémiques et sont, de fait, excessifs.
Les deux pavillons des "deux grandes ailes ouvertes" (sic) sont toujours consacrés "A toutes les gloires de la France".  Quant à la statue voulue par Louis Philippe, sa place est encore bien meilleure puisque c'est elle, et elle seule, qui accueille sur la place d'Armes les visiteurs, et sans partage !
Et que je sache, la galerie des batailles est toujours là.    
S'il s'agit d'hypocrisie, alors disons le franchement : ce n'est pas tant Louis-Philippe qui intéresse Adrien Goetz, que le dénigrement de tous les travaux entrepris.

Versailles continue de vivre avec son temps. On pourrait croire, à lire certains commentaires que le XXIème siècle et maintenant le XXI ième siecle n'ont aucune légitimité à prendre en charge la gestion de Versailles et de décider ce qu'il convient de faire pour lui rendre une meilleure lisibilité de son fonctionnement d'ancien régime. Il y a 50 ans Louis-Philippe était honni. Si on est revenu sur des dispositions de 1837, on n'a jamais autant réhabilité certains décors comme celui de la salle du Sacre.

Cher Père de la Chaise,
Vous écrivez : «Et que je sache, la galerie des batailles est toujours là. ».
J'ajouterais la Salle des Croisades (en imaginant son Delacroix revenu à Versailles!). Peut-on y voir le chef d'oeuvre du style Troubadour?

En effet, cher Voyageur ! On peut même dire que les grandes réalisations architecturales de Louis Philippe ont été bien préservées et respectées (galerie des batailles, salles d'Afrique, salle des Croisades, salle de 1830 …). Laisser entendre que le XIX° siècle aurait été purgé avec acharnement à Versailles est caricatural.

Comme toujours, tout dépend de l'espace en question, à restituer ou à entretenir dans son état le plus pertinent et le plus instructif au regard de l'Histoire et de l'esthétique à considérer. Chaque lieu présente un intérêt différent pour être davantage tourné vers le XVII°, le XVIII° ou le XIX° siècle. Jusqu'à présent, je trouve que les choix ont été dans l'ensemble assez pertinents et rigoureux pour ce qui est du palais.

Un élément très «moderne» dans la construction de la Galerie des batailles est, si ne m'abuse, l'utilisation du fer pour la première fois dans un édifice public en France. Un apport important des architectes de Louis-Philippe à ne pas oublier.

Cette charpente n'est plus si moderne dans les années 1830 et n'est pas la première : celles de la Halle aux blés et de la Passerelle des arts à Paris sont bien antérieures.
Mais la toute première date de... 1789. Et elle est à mettre au crédit du directorat d'Angiviller ; il s'agit de la charpente du Salon carré du Louvre, toujours en place, dont la couverture banissait totalement le bois, par crainte du feu (Histoire du Louvre, 2016, tome 1, p. 561). Même les ardoises étaient cloutées directement sur la coque en plâtre !

Merci André, effectivement, la galerie des Batailles n'est pas le premier exemple de construction métallique. Pour ma part je me souvenais de la couverture de celle du salon carré. Ce qui est frapppant dans la gaerie des Batailes c'est que l'on a tenu à rendre cette nouveauté architecturale le moins visible possible, caché par des colonnes en stuc masquant les poutrelles,etc...

Les ADV publie sur Facebook cette photo de Valerie Lateiyre de la restitution la toile de fond du fameux décor de Cicéri de 1837 en cours de restauration.

on pourrait demander le prêt des torchères de Fontainebleau en équivalence de celles du décor ?  
Ont-elle réellement existé ou est-ce une fantaisie de Ciceri ?

Cette toile est follement amusante !

À quel spectacle destinait-on ce décor ?

Le communiqué de Presse indique :"Ainsi, les décors de théâtre réalisés pour l’inauguration des Galeries Historiques, le 10 juin 1837, seront montés sur la scène de l’Opéra royal." C'était, après une présentation du Misanthrope (dans d'autres décors?), un spectacle de circonstance de M Scribe.

Nepveu a écrit : " A huit heures le spectacle a commencé par Le Misanthrope joué avec les costumes du temps par Mlle Mars et les principaux acteurs de la Comédie française. Les acteurs de l'Académie royale de musique ont ensuite exécuté des fragments des troisième et cinquième  actes de "Robert le diable".

Le spectacle a été terminé par un intermède de M. Scribe destiné à célébrer l'inauguration du musée et à mettre en parallèle une fête donnée à Versailles par Louis XIV avec la fête toute nationale donnée en ce jour par le roi des français"

J'ajoute que c'est l'inauguration de la galerie des Batailles qui a obligé à nommer autrement la galerie du château, depuis ce temps dénommée "galerie des glaces”.

Nepveu ne donne pas de précisions sur d'éventuels changements de décors. J'ajoute que le caractère national de la fête est justifié par l'invitation faite, entre autres, aux préfet, député, maires de la région de participer aux banquets donnés dans la galerie ds glaces présidé par le roi, et dans les salons du parterre nord, présidés chacun par un fils du roi.

un nouvel impromptu de Versailles, joué par la comédie française ?
On remarquera cependant que l'élévation de Cicéri présente de nombreuses différences avec le résultat final qui sera plus sobre.

un autre détail partiel de ce décor

Il manquait surtout la toile de fond au décor de Cicéri, c'est ce qui a été reconstitué. Il faut imaginer tout ensemble et en perspective compte tenu de l'immense profondeur de la scène. La toile de fond très en arrière et les côtés visible seulement des spectateurs de gauche ou de droite de la salle.


C'est juste une idée avec mes capacités téchniques réduites et un élargissement volontaire permettent de voir plus du fond qu'on n'en verra de face dans la réalité.

Il faut oublier le rideaux bleu céleste de Louis XV et imaginer un rideau en toile peinte à dominante de rouge.

J'ignore si le rideau du Sénat en est le reste, mais le lambrequin probablement

Magnigique Alain, vous faites coincider la vue incomplète publiée dans le Versalia avec la photo de la toile du fond. Ça rend bien une idée du décor achecé qu'il nous tarde de voir.

Extrait du Dictionnaire de l'ameublement et de la décoration du 13e siècle jusqu'à nos jours, par Henry Havard (Paris, 1887-1889), imprimé par la Maison Quantin (dessiné par Mangonnot, Solvet, Ch. Goutzwiller, Faucher-Gudin, Saint-Elme Gautier, C. Roguet)

fig. 306 , page 527 tome IV : portantine (chaise à porteurs d'appartement) 19e siècle, utilisée au Palais de Versailles pendant le règne de Louis-Philippe // gravé par J. Vitou.

Le lien connexe sur le forum : https://www.connaissancesdeversailles.org/t6840p75-la-chaise-a-porteurs?highlight=portantine#117818

Dans le magazine Le château de Versailles, Marine Mazure-Vetter précise qu'il a deux portantines dans les collections, à l'usage de Mme Adélaïde, l'une pour le château, l'autre pour Trianon
Il y avait par ailleurs six chariots à l'époque à l'usage de visiteurs que l'on traînait pendant 4h1/2.


Pour des raisons personnelles il m'a été donné de vivre cette experience cet été, pour évitere la fatigue, de la salle de 1830 à l'opéra en traversant toutes les galeries, et en bénéficiant d'un roulage exactement comme à l'époque de Louis-Philippe.


Etonnant de revivre ce que connurent les visiteurs de Louis-Philippe.

Outre l'exposition, un article d'Yves Carlier est en préparation concernant les chariots à tirette.

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Pour les portantines la RMN livre deux n° d'inventaires

T1727.1  et T1727.2*

impossible de savoir si c'est bien pour les deux portantines ou si éventuellement on aurait donné un inventaire pour le siège et un autre pour les bâtons. je reste prudent. mais si les deux étaient présentes à la fin du XIX° (inventaire de 1894), on peut penser que l'on a bien les deux dans les réserves.

Je précise  que ce n'est pas une invention pour AdélaÏde, mais un usage connu par exemple chez les Saxe-Cobourg.

Le Comte et de la Comtesse de Wessex @RoyalFamily ont visité le château de Versailles et admiré une peinture représentant Louis-Philippe recevant la Reine Victoria. Cette œuvre est prêtée par la @RCT pour l'exposition #LouisPhilippeVersailles qui ouvrira ses portes le 6 octobre.
Ce lundi 1er octobre sous la conduited d'Yves Carlier

Espérons qu'on leur aura aussi fait admirer la Galerie des Batailles, et plus particulièrement La Bataille de Fontenoy par Horace Vernet.

Après tout, la Reine fait bien de temps à autres l'honneur, à nos officiels, d’être reçus au Salon Waterloo à Windsor (certes rebaptisé pour ces occasions mais tout de même, difficile d'ignorer que l'on traverse la crème des participants au Congrès de Vienne !) .


Plus sérieusement, on notera au passage les procédés muséographiques (voire décoratifs) communs qui se développent au même moment de chaque côté de la Manche : salle à thème, toiles insérées dans les boiseries participant ainsi au décor, mise en place d'un éclairage zénithal.