Les Grâces ou Charites

Origine: Mythologie grecque & romaine
Catégorie : Déesses de la beauté et de la joie de vivre
Allégorie ou symbolique : Beauté du corps et de l’esprit, grâce, Joie, harmonie
Texte lié : : Iliade et Odyssée d’Homère, Théogonie d’Hésiode
Emblème ou représentation : : trois femmes se tenant par la main ou dansant
Personnage lié : Aphrodite/Vénus, Apollon/Hélios/Phébus, Bacchus/Dionysos, Héphaïstos/Vulcain, Zeus/Jupiter

Lien vers le mythe sur internet : https://mythologica.fr/grec/charite.htm

Elles sont trois sœurs représentées le plus souvent ensemble :
- Euphrosyne (la sereine) qui représente la joie de vivre,
- Thalie (la florissante) pour l'abondance
- Aglaia ou Aglaé (la brillante) pour la beauté, également la messagère d'Aphrodite.

Les trois grâces sont présentes dans les décors de Versailles et en particulier dans la galerie des glaces. Elles apparaissent juste dernière la figure à l’antique du roi dans la composition centrale la galerie titrée « Le Roi gouverne par lui-même ».


Commentaire :
Les Grâces sont figurées ici comme trois jeunes femmes nues enlacées. Cette représentation met en valeur leurs charmes, mais à également pour signification une allégorie des Bienfaits : celle qui est de dos symbolise les bienfaits donnés, et celles qui sont de face les bienfaits rendus.
S’éloignant de la représentation antique classique, le peintre Charles Le Brun différencie nettement les Grâces par leurs attitudes : la première est de face, la seconde de dos et la troisième de profil. Celle peinte de face montre le roi du doigt comme la personne qu’il faut regarder. Celle, peinte de profil à l’arrière-plan, tend une couronne de fleurs vers la tête du monarque.
D’après les textes antiques, ce sont les grâces qui donnent aux humains la beauté du visage et du corps  Elles sont justement peintes derrière le roi pour rappeler cette beauté, aussi bien physique que morale, ici attribuée à Louis XIV, idée que reprend le Mercure galant en 1684 dans sa description du plafond :
« les trois Grâces qui le couronnent représentent les vertus que l’on voit briller dans toute sa personne ».

autres représentations des Trois grâces présentes à Versailles

Les trois Grâces figurent également au plafond du salon de Vénus :
"Le tableau du milieu du plafond est une Vénus couronnée par les trois Grâces ..." (Combes, 1681)


En complément :



Pierre noire, sur dessin calqué à la pierre noire, lavis gris, sur papier beige doublé. Dessin de forme ovale. Traits repassés au stylet. Lacune en bas à gauche, comblée par un papier rapporté et collé. Annoté au verso de la main de Ph. de Chennevières, à la plume et encre noire : 'Le Brun 3049'. Restauré en 2006
Forme : ovale. H. 00,359m ; L. 00,232m

Collections : Chennevières, Philippe de
Lieux : oeuvre en rapport, Versailles, château, Salon de Venus

Etude pour la composition centrale du plafond du salon de Vénus, dans le grand appartement du roi, au château de Versailles. Le plafond compartimenté présente une composition centrale ovale, 'Vénus couronnée par les Grâces qui assujettit les divinités et les puissances', peint vers 1679-1680 par René-Antoine Houasse, sur un projet de Le Brun et divers tableaux.

'La base de ce dessin est calquée à la pierre noire à partir d'un dessin original de Le Brun, non retrouvé. Il a été repris à la pierre noire et rehaussé de lavis gris.
La composition sera transposée, sans changements majeurs, par Houasse au plafond du salon de Vénus. Il est possible que ce collaborateur de Le Brun ait lui-même repassé les traits du calque. Par ailleurs, l'incision au stylet suggère que le présent dessin a pu servir au report sur une autre feuille, pour permettre d'y ajouter les figures gravitant autour de Vénus.'

(L. Beauvais, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, Inventaire général des dessins, Ecole française, Charles Le Brun, 1619-1690, tome I, Paris, RMN, 2000, n° 1092, p. 314, 315)

L'original de Lagrenée fut commandé pour le théâtre de Trianon en 1779.
L'esquisse présentée au salon la même année est conservée dans une collection privée.
Restauré sous Louis-Philippe, le plafond ruiné fut copié par Pierre Paulet en 1968.

Il représente Apollon, Melpomène et Thalie avec les Grâces, la Renommée montée sur Pégase et des amours tenant des guirlandes de fleurs.
Si les trois Grâces accompagnent souvent Vénus à sa toilette à laquelle elles donnent la perfection de la beauté, elles suivent également le cortège entourant Apollon, dieux des Arts. Elles y apportent la plénitude des plaisirs et l'harmonie.

En m'aidant du de la liste des figures représentées dans "l'Apothéose d'Hercule", ouvrage collectif paru chez Alain de Gourcuff, voici les trois grâces peintes au plafond du salon d'Hercule. En zoomant sur la photo de la base du château :