L'Amazone, femme guerriere à Versailles

Origine: Mythologie grecque
Catégorie : mortel
Allégorie ou symbolique : Guerre
Sujet lié : …
Emblème : Arc, lance, hache simple ou double et bouclier en demi-lune
Divinité et personnage liées: Vénus/Aphrodite, Mars/Ares, Achille, Hercule, Thésée

Lien vers le mythe sur internet : https://mythologica.fr/grec/amazone.htm

A Versailles, Le thème de l’Amazone (du grec « sans sein »), femme guerrière, est présent au travers de la sculpture, la peinture et les arts graphiques.

Cette œuvre des jardins de Versailles est une copie adaptée d'après l'antique des collections du musée du Capitole à Rome. Elle fut réalisée entre 1685 et 1693.
L’Amazone blessée du Capitole est elle-même une copie romaine d’un original grec par Phidias (vers. 490-430 av J.C.) pour le corps, avec la tête d'une réplique de Polyclète (vers 490-420 av J.C)

Ce marbre versaillais fait partie d'un ensemble de sculptures copiées d'après l'antique qui fut disposé sur l'Allée royale, dans la grande perspective.
Cette partie des jardins de Versailles fut traitée par l'architecte du roi Jules Hardouin-Mansart, qui conçut, pour enrichir son décor, deux alignements de statues et de groupes alternant avec des vases.

Dans sa Nouvelle description des châteaux et parcs de Versailles et de Marly (1724), Jean-Aimar Piganiol de La Force écrit :
« Une Amazone, sous la figure d’une femme qui tient une hache d’armes [sic]. Les Amazones étoient des femmes guerrières sur le compte desquelles on a débité bien des Fables. Par exemple, il est constant que c’en est une de dire qu’elles se faisoient brûler la mammelle gauche. Toutes les Statues antiques d’Amazones ont la gorge comme celle qui donne lieu à cet article, & celle-ci l’a comme les autres Statues de femmes. Elles habitoient dans la Cappadoce & Themiscire étoit la Capitale de leur Etat. Cette figure est belle & a été copiée d’après l’antique par Buret [sic]. »



Son auteur, Jacques Buirette (1631-1699), admis à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1661, dût interrompre sa carrière atteint de cécité en 1681 mais semble avoir été secondé par un atelier qui acheva ses œuvres.
Il réalisa plusieurs sculptures, en marbre et pierre, ainsi que des modèles en plâtre ou terre cuite coulés en bronze, pour le parc et les décors du château de Versailles.

Les collections royales conservaient une autre statue d’Amazone, antique cette fois.

Cette composition est connue par des copies antiques dont la meilleure, signée par le sculpteur Sôsiclès, est conservée au musée du Capitole à Rome.
Elles reprennent un original grec attribué à Polyclète, réalisé vers 440-430 avant J.-C. pour le sanctuaire d'Artémis à Ephèse.

Le nez et une partie du menton, le bras gauche et l'avant-bras droit, ainsi que les jambes, sont des restaurations, en partie attestées dès le XVIIe siècle.
D'abord dans la collection Richelieu puis passée dans celle de Mazarin, cette statue fut achetée par Louis XIV à la mort du cardinal en 1661.

Le sculpteur et architecte Le Bernin la vit dans le cabinet du roi au Louvre à Paris lors de sa visite en 1665.
Selon l’ouvrage Les statues antiques des jardins de Versailles de Christine Pinatel (1963), elle fut présentée à Versailles mais j’ignore à quel endroit, a moins d’une confusion avec la sculpture supra.
L’œuvre saisie lors de la Révolution entra au Louvre en 1804 ou elle se trouve toujours.