CMN-EPV - Expo Henri IV au château ducal de Cadillac - 2019

Dans le cadre de son partenariat avec le Centre des monuments nationaux, le château de Versailles s’exposera cette année au château ducal de Cadillac (Gironde), fastueuse demeure du duc d’Épernon.

Peintures, sculptures et objets d’art du XVIe au XIXe siècle, pour la plupart sortis des réserves du musée, évoqueront à la fois l’histoire et la légende du roi Henri IV, avec lequel le duc d’Épernon entretint des relations tumultueuses.
Sous le commissariat de Raphaël Masson et Lionel Arsac.

A suivre ...

Parmi les peintures conservée dans les réserves du château de Versailles :

Ce second portrait fait partie de la série des 73 portraits d'amiraux commandée par le comte de Toulouse et son fils le comte de Penthièvre pour la salle des Amiraux de leur hôtel parisien, XVIIIe siècle ; saisie révolutionnaire ;
restitution à la duchesse d'Orléans ; don de Louis-Philippe au musée de Versailles, 1834 ; envoyé à Versailles, 14 janvier 1835 ; mentionné dans les réserves, 25 juillet 1966.

Le château de Cadillac fut construit pour Jean-Louis de Nogaret de la Valette (1554-1642), premier duc d'Épernon qui fut l'un des favoris du roi Henri III, qualifié de Demi-Roi, témoin de l'assassinat de Henri IV (voir Henri IV au Louvre sur son lit de mort.- 1610. Par M. Alexandre HESSE, déposé par l'EPV au château de Pau), il mourut à l'âge de 88 ans, sous le règne de Louis XIII, à qui il avait donné six de ses gardes pour sa garde personnelle en 1622.
Formée par Henri IV, cette garde portait jusqu'alors le nom de Carabins (elle portait des carabines) que Louis XIII remplaça en cette même année par des mousquets. Les six gardes du duc d'Epernon firent donc partie des premiers gardes de la compagnie des Mousquetaires.

Les guerres du règne de Louis XIII et de la minorité de Louis XIV, mémoires de Jacques de Chastenet, seigneur de Puységur.
Sujet connexe :  Les Mousquetaires (dans la Maison militaire du Roi)

Le choix du château ducal de Cadillac comme décor de cette  exposition fait écho à la relation complexe entre le roi et le commanditaire du château, Jean-Louis de Nogaret de la Valette, duc d’Epernon (portrait ci-dessus).

Ainsi, l’exposition retracera la vie d’Henri IV et l’évolution de son image aux XVIIIe et XIXe siècles jusqu’à la construction de sa légende. Une cinquantaine d’œuvres seront présentées, mêlant à la fois peintures, sculptures, gravures et objets d’art.

Henri IV enfant (1553-1610) - âgé de 4 ans, alors prince de Navarre, lors de son séjour à la Cour à Paris avec ses parents en 1557.


Mentionné en réserve, 28/12/1962 ; exposé dans les salles du XVIIème siècle (salle n°2 A - Cabinet des tableaux du XVIème siècle), rez-de-chaussée, aile du Nord, 1986 ; mentionné en réserve, 6/06/1990.

Le portrait gravé par Tardieu au XVIIIe s. :

Henri IV enfant, par Bosio (1826) :


Commande de Charles X (13 avril 1825). Fondue en 1826 par Carbonneaux. Placée au château de St-Cloud. Entrée à Versailles en juillet 1839.

L'effigie du jeune roi Henri IV, dont le plâtre fut présenté au salon de 1822, connut un succès prodigieux tout au long du XIXe siècle. Bosio se serait inspiré du portrait par François Bunel (ci-dessus).

Il reçut la commande de deux marbres, l'un pour la Maison du roi (MV 4939), l'autre pour le château de Pau, ville natale d'Henri IV. Une statue en argent (Louvre) fut installée inachevée dans le cabinet de Louis XVIII le 25 août en 1824, pour la fête du roi.

Bosio obtint le privilège de fondre douze bronzes.
La statuette fut copiée dans les matières les plus diverses tout au long du XIXe siècle : ainsi Alfred Brault réalisa une version en terre cuite vernissée aux couleurs vives (château de Pau). De nombreuses réductions réalisées par Barbedienne permirent sa diffusion auprès du grand public. (Valérie Montalbetti)

Cette exposition nous permet donc de (re)découvrir des oeuvres méconnues, restaurées pour l'occasion,
comme cette statuette équestre de Henri IV en bronze sur un piédestal de marbre par Lemot, qui est l'un des deux exemplaires coulés en bronze du petit modèle en plâtre pour la statue d'Henri IV fondue en 1817, et inaugurée le 25 août 1818 sur le Pont neuf à Paris.

Elle fut acquise par le ministère de la Maison du Roi le 30 septembre 1819.
Portée au château de Saint-Cloud, elle est entrée à Versailles le 1er octobre 1837.
(L'autre exemplaire fut acheté parle ministère de l'Intérieur pour la salle du trône à l'Hôtel-de-Ville).


(A suivre ...)

Un article et une vidéo commentée par Lionel Arsac sur cette sculpture à cheval de Henri IV.

https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/chateau-de-versailles/cadillac-henri-iv-au-coeur-d-une-prochaine-exposition-issue-des-collections-de-versailles_3411217.html

Le dernier numéro des Cahiers de Versailles évoque également d'autres œuvres sorties des réserves à l'occasion de cette exposition :

Elle eut un fils légitimé avec Henri IV en la personne de Henri de Bourbon, duc de Verneuil.

Voir sa bio sur wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Henriette_de_Balzac_d%27Entragues

Outre les portraits de Charles IX et de Henri III, précieuses huiles sur bois qu’il reste encore à attribuer sortis des réserves à l’occasion de cette exposition, les portraits de Jeanne d’Albret et d’Antoine de Bourbon, parents d’Henri de Navarre seront exposés :


Collection Colbert de Torcy ; mentionné dans la salle des Portraits (n°142), aile du nord, attiques, dans l’inventaire de 1850 ; mentionné en réserve, 20 février 1964 ; exposé dans les salles du XVIIème siècle ( salle n°3 ), rez-de-chaussée, aile du Nord, 19 novembre 1964 ; mentionné dans le bureau de Mme Hoog, 26 janvier 1965 ; mentionné en réserve, 1994.

L’adolescence et la jeunesse d’Henri de Navarre seront retracées par des oeuvres fortes (portraits supra).
Les Noces du duc de Joyeuse, illustre(ro)nt quant à elles les années qu’il passa à la fastueuse cour des derniers Valois dans le contexte troublé des guerres de Religion.

L’exceptionnel portrait du duc de Guise jeune et celui de l’amiral de Coligny permettent d’évoquer les deux partis catholique et protestant qu’opposèrent peu de temps après des luttes tragiques, telles que la Saint-Barthélémy et, un peu plus tard, les troubles de la Ligue.

Réfugié en Navarre après le massacre de 1572, Henri devint rapidement le chef de file des Réformés. Après l’assassinat d’Henri III en 1589, le Béarnais n’eut de cesse de reconquérir le royaume dont il était le légitime souverain, ainsi que l’évoque(ro)nt deux scènes de bataille, huiles sur bois du XVIe siècle probablement exécutées pour un cycle célébrant le nouveau monarque.

La bataille d'Arques (Seine-Maritime) eut lieu du 15 au 29 septembre 1589 entre les troupes royales de Henri IV et les Ligueurs dirigés par Charles de Mayenne :

La bataille d'Ivry (Eure), le 14 mars 1590 opposa l’armée royale commandée par Henri IV à l’armée ligueuse, renforcée de contingents espagnols, commandée par le duc Charles de Mayenne. Elle se déroula dans la plaine de Saint-André entre la ville de Nonancourt et la ville d'Ivry, ensuite renommée Ivry-la-Bataille en souvenir du combat.

Ayant affermi son pouvoir après son entrée dans Paris en 1594, Henri IV se montra soucieux de son image, comme l’évoqueront les portraits exposés :
Le buste en marbre exécuté par Barthélémy Tremblay (supra) représente le souverain portant une cuirasse d’apparat et ceint d’une couronne de laurier, tandis que le portrait peint par Frans II Pourbus le campe en grand-maître de l’ordre du Saint-Esprit. Triomphale, l’iconographie henricienne tend également à s’inscrire dans une continuité légitimatrice.

Portrait équestre d’Henri IV réalisé par Antonio Tempesta.
Le bâton de commandement, l’écharpe au vent, l’attitude du cheval cabré s'inscrivent dans cette même iconographie du pouvoir triomphant.

Outre les beaux portraits de ses filles Élisabeth de France (supra) et Henriette de France, respectivement reine d’Espagne et reine d’Angleterre, fruits de son mariage avec Marie de Médicis,
les familiers du roi seront évoqués par plusieurs portraits du XIXe siècle, commandes de Louis-Philippe pour les Galeries historiques de Versailles.


Portrait "acquis à la vente Crawford pour 225 francs", 18-20 février 1834 ; collection Louis-Philippe. Envoyé à Versailles, 13 novembre 1839 ; revenu au Louvre et renvoyé à Versailles le 10 décembre 1850.

Philippe de Mornay, seigneur du Plessis–Marly, également appelé Philippe Mornay Du Plessis (né le 5 novembre 1549 à Buhy, dans l'actuel Val-d'Oise — mort le 11 novembre 1623 à La Forêt-sur-Sèvre, près de Cerizay, dans les Deux-Sèvres) était un théologien réformé, un écrivain et un homme d'État français, ami d'Henri IV, qui fut l'un des hommes les plus éminents du parti protestant à la fin du XVIe siècle.

Commandé pour 300 francs pour la Galerie militaire de Versailles, 15 avril 1835 ; payé 300 francs, 27 août 1835 ; collection Louis-Philippe ; envoyé à Versailles, 3 juillet 1835 ; mentionné dans la salle des Portraits (n°143), aile du nord, attiques, dans l’inventaire de 1850. Déposé au château de Pau, 13 octobre 1952 ; revenu à Versailles, 19 avril 1961.

C'est lui qui négocia en 1598, il la paix de Vervins entre la France, l'Espagne et la Savoie et obtint du pape l'annulation du mariage d'Henri IV et de Marguerite de Valois et conclut le remariage du roi avec Marie de Médicis.
Il fut nommé garde des sceaux en 1604, puis chancelier de Navarre en 1605 et chancelier de France en 1607, succédant pour ce dernier poste à Pomponne de Bellièvre.

Commandé pour 300 francs pour Versailles, 14 août 1838 ; payé 300 francs, 7 novembre 1838 ; collection Louis-Philippe ; mentionné dans la 2ème salle des Portraits (n°153), du côté des fenêtres, aile du Midi, attiques, dans l’inventaire de 1850. Déposé au château de Pau, 13 octobre 1952 ; revenu à Versailles, 19 avril 1961.

Commandé pour 1200 francs pour la Galerie militaire de Versailles, 11 octobre 1834 ; collection Louis-Philippe.