Pégase, cheval ailé né du sang de la Gorgone Méduse

Origine: Mythologie grecque
Catégorie : Animal fantastique
Allégorie ou symbolique : Inspiration poétique
Texte lié : : Les Métamorphose d’Ovide
Emblème ou représentation : : Cheval ailé
Personnage lié : Bellerophon, La Gorgone Méduse, Mercure, les Muses, Les Piérides, Persée.

Lien vers le mythe sur internet : https://mythologica.fr/grec/pegase.htm

A Versailles, Pégase est connu au travers de la peinture, de la sculpture et de la gravure.

Ce tableau relate un épisode mythologique particulier :
Lors d’un concours de chant, les Muses furent opposées aux Piérides sur le mont Hélicon. Emporté par cette joute musicale, la montagne enfla de plaisir au risque de toucher le ciel. Sur l'ordre de Poséidon, Pégase donna un coup de sabot à la montagne qui reprit immédiatement sa taille normale et il fit jaillir la source Hippocrène (la source du cheval) du sol. Cette source était réputée donner la faculté de changer en poète toute personne qui y buvait. Pégase était, sous l’antiquité, l’un des symboles de l'inspiration poétique.

Cette peinture des collections de Louis XIV fut exécutée pour orner la salle de billard de Trianon-sous-Bois au-delà de la galerie des Cotelle (actuelle chapelle de Louis-Philippe).
René-Antoine Houasse fut chargé d'un ensemble de treize toiles illustrant l'histoire de Minerve mais au final 10 œuvres seulement furent livrées.
Le nombre d'épisodes conduisit le peintre à traiter les thèmes rares dont celui de ce tableau. Ce décor peint resta en place jusqu'aux travaux de Gabriel (1739-1740), ou l‘on entresola le billard pour créer de nouveaux appartements.
La série de toile fut alors déposée partant en magasin, puis réutilisé en dessus-de-porte dans d’autres lieux du château et de Trianon au cours du 19e siècle ou encore envoyées en province.
En 1850, cette toile est mentionnée dans le cabinet du Conseil au château de Versailles avec 3 autres tableaux de la même série (toujours en place).

Pégase y est représenté dans les nuées en arrière-plan :


Ce tableau fut commandé en 1778 par Marie-Antoinette pour être placé dans les lambris de la salle à manger du Petit Trianon, en remplacement d’un tableau livré pour Louis XV mais jugé trop leste par la souveraine.

Commandé pour Marie-Antoinette, ce plafond allégorique à la musique, la tragédie et la comédie représente Apollon, Melpomène et Thalie avec les Grâces et la Renommée montée sur Pégase (à gauche) et des amours tenant des guirlandes de fleurs.

Ces deux gravures sont tirées du "Recueil de cinquante des plus belles figures antiques et modernes (...) de Versailles..." gravé par Simon Thomassin vers 1727-1728.

Elles représentent les deux statues équestres en marbre réalisées par Antoine Coysevox entre 1698-1702 pour l'Abreuvoir de Marly puis transportée en 1719 à l'entrée du jardin des Tuileries à Paris (originaux déposés au Louvre).

Cette fontaine s’inscrit dans les propositions faites par Le Brun pour le décor du parterre d’eau à Versailles.
Accompagné des sculptures de la grande commande et d'autres fontaines annexes, la fontaine des Arts et Muses, devait être placée au centre du parterre.
Ce parti trop baroque et en contradiction avec le projet de perspective de le Nôtre sera abandonné.
Le Brun en garda les dessins qui furent saisis dans son atelier sur ordre du roi puis gravés de manière posthume pour ce Recueil.

Petit complément documentaire :


Historique
Conçu à partir de 1708 par Evrard Titon du Tillet et réalisé entre 1718 et 1721 en bronze par Louis Garnier et, pour les médaillons, par Simon Curé ; complété entre 1727 et 1732 par onze autres médaillons en bronze et, après 1732, par huit autres ; augmenté en 1743 d'une hauteur de 35 cm, puis à une date inconnue, antérieure à 1760, d'un soubassement en bois de 130 cm de hauteur prolongeant les flancs de la montagne ; complété entre 1743 et 1756 par une nouvelle statuette en bronze par Augustin Pajou, suivie, probablement après juin 1762, de deux autres par le même ; légué en juillet 1762, par Titon du Tillet à son neveu Jean-Baptiste Maximilien Titon, avec pour instruction d'en faire don au roi ; accepté en 1766 par Louis XV et placé dans la Bibliothèque du roi ; complété entre 1766 et 1776 de la statuette de Titon du Tillet en bronze par Pajou ; déposé en 1926 par la Bibliothèque nationale à Versailles (arrêté du 13 août 1926).

Commentaire
Réalisé entre 1718 et 1721 par le sculpteur Louis Garnier, le Parnasse français était à l'origine entièrement consacré à la gloire du règne de Louis XIV : ce dernier, assis au sommet de la montagne, fut figuré sous les traits d'Apollon et accompagné du cheval Pégase, symbole de l'enthousiasme poétique. Un peu en contrebas, la fontaine de Castalie et les muses furent remplacées par la nymphe de la Seine et le groupe dansant de trois Grâces représentant trois femmes de lettres (Des Houlières, La Suze et Scudéry).

En même nombre que les muses du Parnasse mythologique, les neuf autres figures furent celles des hommes de lettres et du musicien les plus célèbres de l'époque de Louis XIV : le trio formé par Racine, Molière et Corneille (ce dernier debout) au-dessous des Grâces, Lully (lui aussi debout), Racan, Boileau, Chapelle sur les côtés de la face principale, tandis que La Fontaine et Segrais furent assis à l'arrière du rocher. D'autres personnalités littéraires et musicales étaient évoquées par des médaillons et des inscriptions. En 1743, la montagne fut augmentée pour pouvoir accueillir des statuettes (Jean-Baptiste Rousseau, Crébillon et Voltaire), ainsi que des médaillons et des inscriptions supplémentaires.

En 1766, lorsqu'il entra dans les collections royales, le Parnasse français comportait trois cent soixante quatre références. Sur l'immense socle en bois réalisé avant 1760, la statuette du concepteur et du donateur de cet étonnant mémorial fut ajoutée à la demande de l'administration royale. A.M.


Titon du Tillet fit également réaliser par le peintre Nicolas de Poilly un tableau qui fut offert à Louis XV, lui aussi conservé dans les collections du château :

Autre complément sculpté :

Céphale, parti à la chasse aux cerfs, est enlevé par Aurore chevauchant Pégase. Accompagné d'un Amour qui tient un chien, il est armé du précieux javelot que lui a offert son épouse chérie Procris.
Par jalousie, Aurore fera en sorte que Céphale, croyant atteindre une bête sauvage, en blessera mortellement Procris.

- 1687-1688. Exécution ; paiement à Legros par acomptes échelonnés de 1687 à 1689 et parfait paiement global en 1694 pour entre autres : " deux groupes de pierre de Saint-Leu qu'il a sculptés au-dessus des deux gros piliers d'une des portes de l'Orangerie, l'un représentant l'Aurore qui enlève Céphale et l'autre Vertumne et Pomone " (CBR II 1115-1116, CBR III 36, CBR III 249, CBR III 950, CBR III 1006)
- 1901-1904. Restauration par Albert Guilloux des quatre piliers de la Grande Orangerie (Récapitulatif 1896-1907, Arch. nat. F21 2425)
- 1954. Consolidation des sculptures couronnant un des piliers des premières Cent-marches (SADV 1954 / Divers-Travaux de grosses réparations 55)
Béatrix Saule, Château de Versailles.