Nicolas de LARGILLIERRE. Paris, 1656 - Paris, 1746
Portrait de Charles Le Brun (1619-1690), premier peintre du roi Louis XIV.
Huile sur toile
H. : 2,32 m. ; L. : 1,87 m.
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
L’Anti Le Brun, du Versailles de Louis XIV au Louvre de la République
Paris, musée du Louvre, 16-17 décembre 2019
Journées d’études organisées à l’occasion du 4e centenaire de la naissance de Le Brun
Centre Georges Chevrier (Université de Bourgogne/CNRS, UMR 7366), Centre allemand d’histoire de l’art.Les colloques sur un artiste pour un anniversaire de sa naissance ont souvent pour ambition de consacrer un artiste. Le but de celui présenté ici est plutôt d’étudier sa légende noire, encore peu étudiée.
Car avant même la disparition de Colbert, Nicolas Mignard et d’autres personnes à la cour de Louis XIV (Louvois) ou à la ville (Simon Jaillot) cherchèrent à mettre en difficulté l’autorité que Le Brun avait prise dans le domaine des arts. Cette rivalité se transforma en critique acerbe chez Roger de Piles autour de 1700.
Par la suite, sa peinture put constituer un repoussoir pour bien des artistes, de Watteau à Delacroix. A la différence de Poussin, il fit rarement l’objet d’éloges ou de copies.
Dans l’historiographie, Le Brun fut rapidement assimilé à l’Académie et à ce qui était jugé comme ses méfaits, et à l’absolutisme louisquatorzien, et fut ainsi qualifié de « dictateur des arts ». Les musées ne rendirent pas toujours justice au peintre de Versailles, préférant montrer les peintres de la réalité, et c’est simplement en 1994 que l’on put revoir les toiles qui avaient fait la célébrité du peintre au XVIIe siècles : les batailles d’Alexandre.
En étudiant aussi bien la littérature artistique que la muséographie, les destructions (l’escalier des ambassadeurs), les silences ou les absences (dans les collections des pays étrangers) comme les critiques explicites, ce colloque souhaiterait examiner sur la longue durée la réception critique d’un peintre. Contrairement à bien des expositions sur les artistes français du XVIIe siècle, la grande exposition de Versailles de 1963 ne permit pas de faire découvrir le peintre. Il y a aussi une actualité contemporaine de la non réception de Le Brun. Il pourrait être également intéressant d’interroger quelques lieux et contextes de découvertes ou d’engouements (comme la politique actuelle du Metropolitan Museum) et quelques communications analysant les mises en valeurs de l’artiste seront acceptées pour faire contre-point.
Ce colloque est bien conçu comme un lieu débat, un atelier de réflexion : un large temps sera accordé aux discussions, et il pourra s’appuyer en particulier sur des travaux de jeunes chercheurs.
A coté d’enquêtes plus traditionnelles sur le marché de l’art, l’historiographie, les copies, il souhaiterait ouvrir les recherches sur la réception, sur la présentation des œuvres (notamment avec des visites in situ), voire d’étude de cas de restaurations en fonction d’une idée a priori de l’artiste, et d’analyse de commémoration.
Le colloque durera deux jours: une journée et demi au Centre allemand d’histoire de l’art, une demi journée de visite ateliers.
Un comité scientifique sélectionnera les projets de communication reçus. Les actes seront publiés, probablement en ligne.
O. Bonfait.
Comité scientifique : Thomas Bohl, Olivier Bonfait, Bénédicte Gady, Thomas Kirchner, Gaelle Lafage, Matthieu Lett, Rémi Mathis, Nicolas Milovanovic.
A suivre ...