Exposition Napoléon à la Grande Halle de La Villette

Il est l'un des plus grands personnages de l'Histoire de France : Napoléon est au cœur de l'exposition événement installée à la Grande Halle de La Villette du 14 avril au 19 septembre 2021. Autant admiré que controversé, ses défaites et ses victoires militaires, sa politique, et son héritage culturel ont durablement marqué le pays, et même l'Europe.

Cette exposition promet d'être la star de cette saison culturelle : elle a été créée en partenariat avec le Grand Palais et Re Re / Adonis. Des musées prestigieux ont également participé à l'élaboration de ce grand événement : il a pu voir le jour grâce au musée de l’Armée, au musée national du château de Fontainebleau, au musée du Louvre, le musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, au Mobilier national, la Fondation Napoléon et avec la contribution exceptionnelle du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

Mais alors, quelle différence avec les autres expositions consacrées à l'empereur, qui se déroulent au même moment dans la région ? La Villette a créé un parcours qui retrace la vie de Napoléon, mélangeant son parcours politique et militaire à sa vie privée. Campagnes et voyages, vie de la cour, évolutions sociales, religion, chute politique... Tout est passé au crible pour nous donner une image large et détaillée de cette époque si particulière.

Cette exposition est riche de trésors, riche de réflexions. L'époque napoléonienne est remplie de controverses, d'ambivalences et d'opinions opposées. Esclavage et luxe fastueux, régime autoritaire et instauration de nouveaux droits : la politique de Napoléon est aussi fascinante que contrastée.

Préparez vous également à en avoir plein les yeux : pour son grand retour après des mois de fermeture, la Villette a décidé de voir grand. En témoigne l'animation monumentale et commentée du tableau du Sacre de l’empereur Napoléon Ier et couronnement de l’impératrice Joséphine.

Tableaux, films pédagogiques, bustes et statues, trésors de guerre, mobilier, objets d'époque, armes, habits et accessoires, matériel militaire, bijoux... Quelques pièces devraient susciter la stupéfaction des visiteurs, comme la berline du cortège du mariage de Napoléon et Marie-Louise, prêtée par le Château de Versailles.

Comme à son habitude, La Villette a pensé une scénographie immersive, renforcée par des jeux de lumières, des atmosphères étudiées pour coller aux différents thèmes et des pièces spectaculaires mises en avant.

On a bien sûr très hâte de pouvoir découvrir l'exposition Napoléon, une sortie d'ors et déjà incontournable ! Réservez votre billet dès à présent.

Sortiraparis  Cécile D. · Publié le 18 janvier 2021 LIEN

Site de l'exposition (ici)

Berline de gala à sept places. Exécutée à Paris vers 1804, pour le couronnement de Napoléon Ier ; 1810, utilisée pour le mariage de Napoléon Ier et Marie-Louise ; 1831, acquise de la liste civile de Charles X par Louis-Philippe, en dépôt à la Petite Ecurie du roi ; 1851, exposée au musée des Voitures de Trianon ; 1853, restaurée par Joachim Ehrler, pour le mariage de Napoléon III ; 1856, restaurée par la maison Ehrler et fils pour le baptême du prince impérial.

Exposition universelle, 1867, n°87. Acquis par arrêtés des 2 novembre 1867 et 6 janvier 1868 (O5 69 n°8774 et O5 70 n°8887) pour 25000 francs sur le budget des acquisitions à l'Exposition universelle. L'oeuvre fut payée en deux exercices en 1867 et 1868. Envoyé au musée de Versailles en 1867 par le ministère des Beaux-Arts. Inventorié RF 312 après 1870. Exposé salle du Sacre en 1881. Déposé à Malmaison le 28 janvier 1985. Revenu à Versailles le 18 juin 2007.

À l’issue de l’Exposition universelle de 1867 où ce chef-d’œuvre fut présenté avec succès, Napoléon Ier mourant à Sainte-Hélène, ou Les derniers jours de Napoléon Ier, fut acquis sur ordre de Napoléon III, neveu de l’empereur. Tout en soulignant le manque de ressemblance du visage, la critique loua « l’expression, soigneusement cherchée, [qui] dépasse la mesure et aboutit au mélodrame » (Paul Mantz). De même, l’impressionnant travail du marbre qui exprime « si bien le grain d’une étoffe, les filaments d’une couverture de laine, la souplesse d’une dentelle découpée » (Mantz), valut à Vincenzo Vela (1820-1891) les plus grands éloges. L’artiste, d’origine italienne, travaillant à Rome, Milan et Turin, où cette œuvre fut exécutée, adopta le style naturaliste en vogue dans les années 1850. Très engagé politiquement, il exécuta des sculptures allégoriques, dont le célèbre groupe L’Italie reconnaissante (1862, Compiègne, musée national) célébrant la libération de la Lombardie du joug autrichien grâce à l’aide française. Assis sur un fauteuil, la tête soutenue par un coussin, la chemise entrouverte, les jambes sous une couverture, l’empereur semble attendre la mort, imminente, en se remémorant ses triomphes passés qui firent de lui le maître de l’Europe, dont il tient la carte ouverte sous sa main gauche. Audacieuse, cette image de l’empereur, très loin de l’habituelle iconographie héroïque, s’inscrit pourtant dans la légende napoléonienne favorisée par Napoléon III qui conservait, dans son bureau, une photographie de cette œuvre.

A suivre ...

Napoléon Bonaparte est entré en 1779 (âgé de 10 ans), comme boursier du roi Louis XVI, à l’école militaire de Brienne.

Une des répliques en bronze de l'original en plâtre de 1853 conservé au musée Napoléoon de l'île d'Aix ; réplique présentée au Salon de 1859 (n° 3475). Achat de l'Etat ; placée au musée du Louvre en 1865 ; Dépôt du Louvre à Versailles en octobre 1894.

Nous l'avions croisé en octobre 2016 dans la réserve de l'atelier de restauration des sculptures

Un grand merci à vous, chère A-Marie !

On retrouvera également sa voisine à l'exposition :


Réduction fondue par Charles Soyer et Ingé de la statue inaugurée en 1833 au sommet de la colonne de la Grande Armée, place Vendôme à Paris (aujourd'hui conservée aux Invalides).

En 1796, le jeune général Bonaparte prend le commandement de l’armée dite « d’Italie », laquelle combat les Autrichiens au nord de la péninsule.
Il remporte des victoires phénoménales, à l’origine de sa popularité, qui lui valent, deux ans plus tard, de prendre la tête de l’expédition d’Egypte.



Esquisse au Salon de 1804, n°298 ; exposé à la tribune de la salle des Maréchaux aux Tuileries sous le Premier Empire ; achat de 13 toiles de Lejeune au baron Lejeune fils, janvier 1861 ; entré au musée de Versailles, mai 1861 ; non inscrit avant 1943.


A en croire Clausewitz, Lodi fut un "événement à peu près sans égal" qui souleva l'étonnement de l'Europe entière. Après avoir franchi le Pô à Plaisance le 7 mai 1796, Bonaparte poursuivit les troupes autrichiennes jusqu'à Lodi, où la victoire, le 10 mai, lui ouvrit la voie vers Milan. Sous la conduite de Berthier, les troupes de Bonaparte passèrent le pont sur l'Adda à six heures et demi du soir. La charge du pont fut très vite célèbre par sa fureur autant que par son importance stratégique. Pour représenter ce combat auquel il n'a pas assisté, Lejeune a certainement consulté les relations historiques rédigées par les officiers historiographes sous la direction du colonel Vallelongue. Ces textes donnaient un aperçu géographique du terrain, les positions des armées en présence, leurs mouvements au cours de la bataille.

Le tableau donne une place importante au paysage et joue sur des effets de lumière dans le ciel et dans la rivière, tandis que le départ de la colonne se devine plutôt qu'il ne se voit, à demi-caché par la fumée des combats. La matière est particulièrement fine, avec des glacis blanchâtres qui accentuent la luminosité. L'artiste domine maintenant sa technique et se permet des effets de texture, avec un second plan plus épais. La composition de Lejeune est à la fois épique et rationnelle car elle permet une ampleur de vue sans empêcher de fouiller quelques détails. Est-ce pour cette raison que Bacler d'Albe la reprit en l'inversant dasn La Bataille du pont d'Arcole, un épisode absent chez Lejeune ?

Peint en 1796 d'après nature au palais Serbelloni de Milan, d'après une esquisse approuvé par Bonaparte ; exposé au Salon de 1801, n° 163 ; collection du Premier Consul ; collection de Napoléon III ; placé sous séquestre après le 4 septembre 1870 ; 1874, cédé à l'impératrice Eugénie. Dépôt du Louvre à Versailles, 4 mai 1881.

Cette représentation de Bonaparte à la bataille d'Arcole est avant tout un portrait.
Elle est aussi un tableau d'histoire qui met en valeur le comportement exemplaire du jeune général en chef, ralliant ses troupes pendant la campagne d'Italie : Bonaparte est fougueux, décidé et volontaire.
Gros a su mêler dans cette toile le réalisme de la description, pour pouvoir identifier l'évènement, avec l'idéalisation du personnage. (J.T.)

Esquisse au salon de 1806, n°338 ; achat par Napoléon IIII, 1871 ; envoyé à Versailles le 16 avril 1867.

Après son débarquement en Egypte, le 1er juillet 1798, l'armée d'Orient ne rencontre qu'une assez faible résistance dans sa traversée du delta du Nil et sa marche vers le Caire. Mais à l'approche de la capitale, la résistance s'organise et il lui faut livrer bataille contre les Mamelouks aux portes du désert, le 21 juillet, au début de l'après-midi, au nord des pyramides. Face à l'armée française, rangée en carrés, par division, les 6000 mamelouks prennent l'initiative de l'attaque, dans le plus grand désordre, se jetant sur les carrés de Desaix et Reynier. Les divisions de Bon et Vial marchent sur leurs retranchements, qui sont aisément emportés. 1500 mamelouks sont tués ou jetés dans le Nil, tandis que leurs chefs, Mourad-bey et Ibrahim-bey s'enfuient, l'un vers la Haute-Egypte, l'autre vers la Syrie. Le lendemain, les Français entrent au Caire.

Lejeune représente la bataille qui fait rage sur les bords du Nil. Manquant de cavalerie et d'artillerie, l'armée est formée en carrés, avec Bonaparte, Berthier l'état-major et la cavalerie. Aux angles sont placés l'artillerie et les pelotons de grenadiers armés de baïonnettes. Les mamelouks refluent vers le fleuve. Certains fuient, d'autres se défendent avec acharnement, une canonnière explose. Les habitants des villages voisins fuient, mais leurs embarcations trop chargées sont prêtes à chavirer. Selon son habitude, Lejeune attache plus d'importance à la fidélité du récit, qu'il ne connaît que par les témoignages des participants, qu'à la composition d'ensemble de son tableau, au risque de manquer d'effet.

Il choisit un format panoramique et joue avec beaucoup de finesse de la lumière et des couleurs des tenues et emblèmes des deux armées en présence, et notamment de l'attirail très chamarré des mamelouks. Comme la plupart des tableaux de l'artiste conservés à Versailles, celui-ci resta en possession de son auteur et fut acheté par l'Etat à son fils, le baron Lejeune, en 1861. (F.L.)

Devenu empereur,
Napoléon acheta en 1813 (pour 2000 francs) six portraits des principaux cheiks d'Egypte peints d'après nature au Caire.
Il en a existé plusieurs séries identiques, dont une qui se trouve actuellement à la Malmaison.

Pour un historique des (séries exécutées de ces) six portraits des principaux cheiks d'Egypte (dont l'une est conservée à la Malmaison) lire : Un orientaliste bien oublié : Michel Rigo.

Mort le 14 juin 1800 à Marengo (Italie), le général Desaix s'est illustré lors des guerres révolutionnaires et sous les ordres de Bonaparte, notamment en Égypte et en Italie.

En moins de cinq ans, Napoléon Bonaparte a réformé la France dans des proportions considérables. Au fait de sa gloire, le Sénat le proclame empereur des Français en 1804, décision confirmée par un vote populaire.


Sans doute exécuté par L. Bartolini vers 1805-1806. Mode d'acquisition inconnu ; placé dans les magasins du Louvre ; entré à Versailles vers 1835.

Napoléon affronte les armées russes et autrichiennes à la bataille d’Austerlitz le 2 décembre suivant.
Grâce à une stratégie audacieuse, il met en déroute des forces supérieures aux siennes.


Avec La bataille du mont Thabor, exposée au Salon de l'an XIII, l'officier Lejeune, dont on louait le bon coup de pinceau, gagna ses galons de peintre. La protection de Dominique-Vivant Denon lui valut de figurer en 1806 parmi les artistes retenus pour présenter "plusieurs faits mémorables de la dernière campagne et autres événements glorieux de la carrière militaire et du règne de Sa Majesté".

Sur les dix-huit tableaux qui furent alors commandés, quinze portaient sur la campagne de 1805 en Moravie. Napoléon avait arrêté lui-même le programme iconographique de l'ensemble qu'il avait conçu comme un feuilletoniste. De même qu'il dicta les Bulletins de la Grande Armée, de même l'Empereur orchestra tout ce qui touchait à son image. Il imposa les sujets et reconstruisit ses actions avec un savant découpage d'un temps dont il voulait rester le maître absolu.

Dans cet imaginaire dont il nourrissait son peuple, Austerlitz devint l'événement de référence où était né le grand empire qui asseyait désormais sa domination sur l'Europe continentale. La bataille fut divisée en trois épisodes, avec des indications bien trop précises pour laisser aux artistes le choix de l'instant à peindre. Il mit l'accent sur les préparatifs du combat, où s'imposa son génie stratégique. Malgré l'infériorité numérique de ses forces, par l'audace, le sang-froid et un art consommé de la feinte, il l'emporta sur les Austro-Russes.

Ce temps de veille est ainsi contenu dans deux sujets, Le bivouac de l'Empereur pendant les jours de manoeuvres qui ont précédé la bataille d'Austerlitz, confié à Lejeune, et L'Empereur visite les bivouacs de l'armée à dix heures du soir, la veille de la bataille, à Bacler d'Albe. La bataille fut évoquée par Gérard avec La Charge des gardes impériales française et russe.

Lejeune s'exerça d’abord avec trois dessins, exposés au Salon de 1806, qui montrent les différentes positions occupées par l'armée, le 2 décembre 1805, à l'aube, à midi et au crépuscule. Mais c'est avec le Bivouac de l'Empereur qu'il remporta tous les suffrages au Salon de 1808.

La scène est vue depuis un point haut et le spectateur regarde vers l'est. Au sommet de la butte qui se dresse au sud, à une distance d'environ deux kilomètres à vol d'oiseau, on distingue les feux des bivouacs de l'Empereur.
Plus loin, au nord, domine le Santon, un rebord de plateau escarpé que l'Empereur a transformé en camp retranché.
Au centre, Napoléon, entouré des maréchaux Berthier et Bessières, interroge des paysans moraves et des déserteurs de l'armée russe, que Lejeune lui a amenés.
L'artiste s'est représenté de dos, vêtu de l'uniforme rouge et bleu des aides de camp du major général. Roustan, le mamelouk attaché à la personne de Napoléon, qui passa la nuit près du feu, replie une couverture en fourrure. L'écuyer de service, enveloppé dans son manteau, attend à la portière du landau.
Un page de service range dans une malle, à l'arrière de la voiture, le nécessaire de l'Empereur.
Au premier plan, les gens du maréchal Berthier distribuent un repas à ses officiers d'état-major, tandis que d'autres débitent du bois ou pourchassent des volailles.
Toutefois, comme le regrette Fournier-Sarlovèze, "par son constant souci de faire entrer dans un cadre la plus grande partie de ce qu'il a vu dans le combat, Lejeune amoindrit l'effet en divisant la scène à outrance".

Il s'agit d'un vrai tableau d'histoire, dont le traitement quasi allégorique, en dehors du souci propre à ces artistes-soldats de "dire vrai" et de "faire vrai", servit, par le discours qu'il développait, la propagande officielle.

Esquisse présentée au concours de 26 peintres, elle obtient le 1er accessit et fut payée 1200 francs, juin 1807 conservé dans un château des environs de Sonfolens (Charentes) jusqu'en 1942 ; acquis de Mme Rogeon, 5 mai 1960 ; entré à Versailles, 13 mai 1960

A la suite de son triomphe à Iéna, Napoléon avait poursuivi sa campagne jusqu'en Pologne et en Prusse-Orientale. A Eylau, les 7 et 8 février 1807, l'armée française, sous la conduite de Napoéon, combattit les Russes et ce qui restait de l'armée prussienne, dans le blizzard et par un froid glacial.

L'étude de Charles Meynier se distingue par l'étrangeté de son entassement méthodique de cadavres nus au premier plan, et par l'image d'un cavalier nu coincé sous son cheval. dans son esquisse peinte, Meynier à empilé encore plus de cadavres et accentué le pathos en montrant un chien squelettique, la tête rejetée en arrière, poussant un hurlement de souffrance et de désespoir. L'omniprésence des soldats nus reflète peut-être les récits récurrents selon lesquels, sur les champs de bataille, les morts étaient dépouillés par leurs compagnons, mais le but de l'artiste était probablement d'évoquer les nus impressionnants des pestiférés de Jaffa peints par Gros, tableau dont Eylau devait être le pendant. Le carnage dépeint dans les esquisses de Meynier et d'autres concurrents incita Fouché, ministre de la Police, à protester auprès de Napoléon ; mais la plupart des critiques reussirent à concilier sans problème carnage et "héros consolateur". L'esquisse de Gros remporta le concours. Celle de Meynier reçut un prix de mille deux cents francs.

Napoléon remporta le 14 juin suivant la bataille de Friedland contre les armées du tsar Alexandre.
Vaincue, la Russie est dans l’obligation de signer un traité de paix. Désormais, l’empereur des Français est le maître de la plus grande partie de l’Europe.

autre article de presse sur le synopsis de l'expo Par Bruno Deslot:

https://www.actu-mag.fr/2021/04/28/napoleon-un-bicentenaire-sous-conditions/

Pour fêter le bicentenaire de la mort de Napoléon, une exposition grandiose, doit avoir lieu à La Grande Halle de La Villette.
Les dates de cette dernière sont soumises à un avenir incertain.

Pour fêter le bicentenaire de la mort de Napoléon, l’exposition éponyme aura lieu à la Grande Halle de La Villette selon un calendrier à redéfinir en fonction de la situation sanitaire.
« Exposition prévue du 14 avril au 19 septembre 2021 nouvelles dates à venir. »

À l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon, l’exposition Napoléon propose une mise en scène du destin invraisemblable d’un personnage complexe, tant admiré que controversé, victorieux et déboutonné, héroïque et tragique, fascinant toujours autant nos contemporains.
Elle rappellera ses legs politiques et culturels dont la France, entre autres, a durablement été marquée.  

De l’histoire à l’intime, la vie de Napoléon sous toutes ses facettes

Les années d’apprentissage au collège militaire de Brienne ; les campagnes d’Italie (1796) et d’Égypte (1799) ; le coup d’État du 18 brumaire et le Consulat ; l’avènement de l’Empire ; Napoléon intime, ses femmes, Joséphine puis Marie-Louise, son fils légitime, le roi de Rome ; Napoléon, le chef de guerre ; Napoléon et l’Europe, à la tête de laquelle il place ses sœurs et frères ; le déclin de l’Empire, illustré par deux échecs militaires, la campagne d’Espagne (1808) et la campagne de Russie (1812) ; les Cent jours et sa chute définitive après la bataille de Waterloo, autant d’événements autour desquels l’exposition s’articulera.

De nombreux chefs-d’œuvre pour évoquer les arts et la vie de cour

De spectaculaires reconstitutions pour évoquer les arts et la vie de cour d’une époque brève, quinze années, mais qui marquera durablement les arts décoratifs.
« À la suite de la campagne d’Egypte, seront présentés meubles et objets d’art  créés dans l’esprit égyptien, tandis qu’un salon montrera l’évolution du style à l’apogée de l’Empire. Une salle du trône côtoiera une table dressée avec les plus riches productions. Ces espaces seront complétés par de magnifiques vêtements de cour, des armes de luxe, des décorations, des porcelaines de Sèvres, des pièces d’orfèvrerie, jusqu’à une monumentale voiture commandée pour son mariage avec Marie-Louise ainsi que le plus modeste char funèbre utilisé pour ses obsèques à Sainte-Hélène.  S’y ajouteront des objets personnels de l’empereur ainsi que la spectaculaire tente de campagne avec son mobilier d’origine ; la guerre ne sera pas absente avec un canon, un caisson à munitions, plusieurs mannequins et la projection sur un écran géant d’une des plus fameuses charges de cavalerie de l’histoire de France, celle de la bataille d’Eylau. Sans oublier les nombreuses sculptures qu’accompagneront les tableaux réalisés par les plus grands peintres de l’époque comme David, Gros ou Gérard. »

Commissariat :
Bernard Chevallier, conservateur général honoraire du Patrimoine ;
Arthur Chevallier, écrivain et éditeur ;
Frédéric  Lacaille, conservateur  général  en  charge  des  peintures  du  XIXe  siècle  des  châteaux  de  Versailles  et  de  Trianon ;
Grégory Spourdos, adjoint au chef du département des expositions et de la muséographie et chef du pôle muséographie du musée de l’Armée ;
Hélène Cavalié, conservateur en chef du Patrimoine et directrice adjointe des collections du Mobilier national ;
Jean-Baptiste Clais, conservateur au département des Objets d’art du musée du Louvre ;
Christophe Beyeler, conservateur général du Patrimoine chargé du musée Napoléon Ier et du cabinet napoléonien des arts graphiques du château de Fontainebleau.
Scénographie : groupement concepteur Scénografia – VNT architectes – Hilighting Design – Lundi 8 – Graphica.

Informations pratiques :
horaires : tous les jours de 10h à 19h
tarifs : 20 €, TR 15 € (8-25 ans)
gratuit pour les 0-7 ans

Salon de 1827, n° 674 ; achat par napoléon III au baron Lejeune fils en janvier 1861; entré à Versailles en mai 1861.

Lejeune ne fut pas le premier ni le seul à écrire sur les sièges de Saragosse. L'ouvrage du colonel du génie Rogniat, qui fut édité dès la fin de l'Empire, est plus technique et plus concis que celui de Lejeune. Il décrit les fortifications de la ville qui utilisaient les enceintes des couvents à de nombreux endroits, comme le montre aussi la carte de Saragosse.

A la fin de janvier 1809, l'assaut se concentra donc sur les couvents Saint-Joseph, Saint-Augustin et Sainte-Monique. Les bombardements étaient appuyés sur les mines qui avaient été placées jusqu'au coeur de la ville. Ce fut avec une poignée d'hommes, soutenus par les moines du couvent des Augustins à San Engracia et par les femmes de Saragosse, que le général Palafox défendit l'un des derniers bastions de la ville tenus par les assiégés. C'était le symbole de la résistance de la ville. La bataille fut un corps à corps mené par les lanciers polonais que les Français avaient mis en première ligne.

Lejeune a raconté comment il fut blessé d'un coup de crosse dans la figure peu de temps après le déclenchement de l'attaque. Il continua de se battre, mais dut y renoncer après avoir été atteint à l'épaule par un boulet de canon. Il fut évacué dans le cloître de San Engracia :

"Tandis que je me retirais à travers les décombres de ce cloître ruiné, à l'endroit où ceux qui me soutenaient firent une pause dans ce champ de carnage, je vis une croix blanche qui s'élevait sur un groupe de marbre représentant le Christ dans son linceul au bord du tombeau ; il était placé sur les genoux de sa Mère en prière au pied de la Croix. Les regards de la Vierge tournés vers le Ciel, ses mains ouvertes et étendues vers la terre, son expression de douleur et sa bouche suppliante semblaient dire :
"Dieu tout-puissant, ce n'est point pour s'entre-détruire que tu donnas la vie aux humains ; apaise leur rage homicide, et pardonne à leur funeste erreur, comme mon fils a pardonné!"...
Une auréole divine s'était formée dans un nuage épais de poussière et de fumée, que le vent faisait tournoyer autour de la statue qui semblait être animée. Cette vapeur ne me laissait voir qu'en partie les morts et les mourants dont le sang ruisselait sur les marches du piédestal ; et les tristes réalités de ce tableau n'apparaissaient à mes yeux que comme une vision sublime dont l'aspect imprévu me frappait d'admiration. Ma tête affaiblie crut voir sortir de ce nuage la main que me tendait la Providence."

Lejeune s'est représenté ainsi, en dialogue direct avec la Pietà. Tout semble vrai, à un détail près : aucun groupe sculpté ne décorait le cloître.