Expo, Fontainebleau, Peintre de courre : Jean-Baptiste Oudry et les chasses royales, 2024

En 2024, le chateau de Fontainebleau organise une exposition sur Oudry et l'art cynégetique.

Cette exposition valorisera des trésors méconnus du château de Fontainebleau : les cartons préparatoires au tissage de la tenture des Chasses de Louis XV, dont 4 cartons tout récemment restaurés. Pour la première fois depuis le XVIIIe siècle, ils seront présentés en regard des tapisseries.
L’exposition retracera le processus créatif de l’artiste, notamment à travers ses dessins préparatoires et évoquera l’univers de la chasse dans les arts et dans le décor du château de Fontainebleau, haut lieu de la vénerie royale depuis le XIIIe siècle.

Un colloque sur Jean-Baptiste Oudry et la peinture animalière sera organisé en lien avec cette exposition et en partenariat avec la Fondation François Sommer.

A cette occasion les 8 cartons des chasses royales de Louis XV déposées au château depuis Louis-Philippe (le dernier ruiné est au Louvre) feront l'objet d'une campagne de restauration au long court.

Une campagne de mécénat a été lancée sur ces peintures.
https://www.chateaudefontainebleau.fr/devenez-mecene-au-chateau-de-fontainebleau/projets-en-cours/les-cartons-des-chasses-royales-de-jean-baptiste-oudry/

Pour l'exposition, une partie des pièces tissées en tapisserie par les Gobelins vendue ou offerte à don Philippe infant d’Espagne et duc de Parme, époux de Louise-Élisabeth de France, sera prêtée par le Palais Pitti. L'autre série se trouvant accroché à Compiègne.

une œuvre en vente à point nommée


Provenance :
- vente de la collection Bruun-Neergaard, Paris, 29 août 1814, n°286 (15 Frs) ;
- Gustave Lacan ;
- vente anonyme à Paris, galerie Charpentier, Me Rheims, expert Pierre Lamy, 7 juin 1955, additif au catalogue n°A ;
- Louis Henri Girard (1881-1973), industriel à Champagnole, Jura ;
- par descendance, collection particulière, Tours.

Les oeuvres en rapport dans les collections nationales :

Le dessin de J-B Oudry représentant un Cerf aux abois dans les rochers de Franchard, forêt de Fontainebleau - édité supra - a été préempté cet après-midi à la vente Rouillac (100 000 €), pour le château de Fontainebleau bien sûr !

Cette exposition intitulée « Peintre de courre : Jean-Baptiste Oudry et les chasses royales » se tiendra du 12/10/2024 au 27/01/2025.

Parmi les prêts accordés  :


Le tableau intitulé « Louis XV chassant le cerf dans la forêt de Saint-Germain » a quitté les cimaises du musée des Augustins de Toulouse. L’œuvre mesure 4m 10 de long pour 2m 30 de hauteur.
Cette peinture à l'huile a été exécutée en 1730 par Jean-Baptiste Oudry (Paris 168 –Beauvais 1755) pour répondre à une commande royale de Louis XV.
ce tableau, au format panoramique, immortalise une chasse royale représentant en plein centre Louis XV qui observe avec sa suite l’instant de l’hallali, ce temps où la bête traquée et aux abois (ici un cerf) rend pour ainsi dire les armes. Enthousiasmé par sa mise en scène et la justesse de sa composition, le monarque décida d’accrocher l’œuvre dans l’antichambre de son château à Marly.


L’artiste ne manqua pas d’humour, d’impertinence ou peut-être de prétention, en brossant son propre autoportrait dans l’angle inférieur droit de la toile.
Par ce geste (que l’on retrouve aussi dans le carton « Cerf aux abois dans les rochers de Franchard » au château de Fontainebleau, cf supra), le peintre accompagne son souverain jusque dans ses appartements privés.
On y voit également un autre personnage célèbre des chasses de Louis XV, Marc Antoine, marquis de Dampierre (1678-1754), prolifique auteur des musique de chasses du roi, montrant l'autre facette de portraitiste de Oudry.


source : https://www.augustins.org/fr/actualites/jean-baptiste-oudry-le-meilleur-ami-des-animaux

La restauration de certains des cartons d’Oudry se poursuit.
Ces cartons sont à l’étage noble de l’appartement des chasses qui servit de logement au petit prince impérial sous Napoléon III. Un vrai décor de chambre d’enfant !

oeuvres en rapport avec les cartons de Oudry à Fontainebleau dans l'actualité des ventes:


le premier inscrit 'VÉNERIE 1739' (en bas, à droite) ;
le second inscrit 'LE ROI DÉTOURNE UN CERF / À TRAIT DE LIMIER / Forêt de Rambouillet 1739.' (en bas, à gauche)
huile sur toile, anciennement cintrée mise au rectangle, une paire
chaque : 130,5 x 76 cm (51 x 293⁄4 in.)

Le tableau de gauche reprend un détail du Forhu à la fin de la curée (en bas à droite)


Le second un détail de Louis XV tenant le limier allant au bois au carrefour du puits solitaire

La restauration des tableaux a permis d’assurer leur conservation et aussi une meilleure appréciation du travail de l’artiste, une fois les épaisses couches de vernis et de repeints retirées. Même si cette restauration n’a pu en grande partie se dérouler dans les locaux des ateliers du C2RMF, ses équipes ont pu documenter en amont l’histoire des restaurations passées des œuvres, ce qui a aidé à une meilleure compréhension des altérations et ont assuré un suivi constant. Il faut espérer que la seconde tranche prévue pour les quatre derniers tableaux permettra une nouvelle coopération entre le château de Fontainebleau et les équipes du C2RMF, et que des analyses plus importantes pourront alors être réalisées, afin de compléter les informations existantes sur la technique d’Oudry.

https://c2rmf.fr/actualite/restauration-des-cartons-doudry-pour-la-tenture-des-chasses-royales-de-louis-xv

Date et horaire : jeudi 28 novembre à 19h (entrée gratuite).
Lieu : salle Walter Benjamin (rez-de-chaussée), Galerie Colbert (Institut National d’Histoire de l’Art), 2 Rue Vivienne, 75002 Paris.
Pour tout renseignement et pour l’inscription Zoom : asso.grham@gmail.com


La rencontre de Jean-Baptiste Oudry et du château de Fontainebleau est une rencontre posthume. En effet, malgré le goût du souverain pour le « peintre de chiens » et l’importance des travaux de décors menés dans le château dans les années 1730, Oudry ne reçut aucune commande royale pour l’ancestrale demeure de François Ier.

Il faut en effet attendre le début du XIXe siècle, les règnes de Charles X, excellent veneur, et de Louis-Philippe, qui détestait la chasse, pour que le château s’enrichisse du chef d’œuvre de la carrière du peintre : huit des neuf cartons pour les Chasses royales, peints entre 1733 et 1746. A l’issue de la première phase de restauration de ce véritable chenil sur toile, l’exposition du château de Fontainebleau retrace le processus créatif de l’artiste, du papier bleu au métier à tisser.

Oriane Beaufils est conservateur du patrimoine et directrice des collections de la Villa Ephrussi-de-Rothschild à Saint Jean-Cap-Ferrat. Anciennement conservateur du patrimoine en charge des peintures et des arts graphiques au musée national du château de Fontainebleau, elle a notamment dirigé l’ouvrage La tenture des Valois (2022) et codirigé La cour en fête dans l’Europe des Valois (2022).

Groupe de Recherche en Histoire de l'Art Moderne