Sceaux : Expo "Allegoria, les clés de la symbolique baroque"

Au XVIIe s., le genre allégorique imprègne les arts et la littérature de toute l'Europe via un ouvrage venu d'Italie, l’Iconologia. Découvrez son importance dans la France du Grand Siècle !

Du 15 septembre 2023 au 14 janvier 2024, aux Anciennes Écuries, une exposition y présente ses sources, sa mise en œuvre par les artistes, puis son évolution.

Qu’est-ce qu’une allégorie ? C’est la représentation d’une idée par des éléments concrets, personnage, animal, plante ou objet. L’image ou le texte allégorique raconte une histoire apparente, tout en apportant un message plus abstrait.

En 1593, l’érudit Cesare Ripa fait publier à Rome son Iconologia, recueil de connaissances à usage des poètes, des peintres et des sculpteurs. Il y présente par ordre alphabétique les sentiments humains, vertus, vices et passions, à travers des symboles antiques et ésotériques. Une fois illustrée de gravures, l’Iconologia, devient une véritable encyclopédie d’emblèmes et se diffuse dans toute l’Europe. Elle pénètre en France grâce à la traduction de Jean Baudoin entre 1636 et 1644. Sous le règne de Louis XIV, la plupart des artistes s’en inspirent, et notamment les grands décorateurs.

L’exposition Allegoria propose un parcours didactique qui captivera petits et grands : que signifiaient l’éléphant, l’obélisque, l’abeille, la tulipe, le rameau de chêne ou le chameau, l’œuf d’autruche, le tournesol ou le coquillage ? Vous trouverez les réponses à travers des objets, des livres anciens, et surtout un exceptionnel florilège de tableaux du XVIIe s.

Les œuvres présentées proviennent de collections privées, de plusieurs musées des Beaux-Arts, du musée du Grand Siècle, du musée du Domaine départemental de Sceaux, ainsi que des Archives des Hauts-de-Seine. L'exposition est préparée par Cloé Aknin, chargée des expositions, et Céline Barbin, conservatrice du patrimoine. Le commissariat est assuré par Dominique Brême, directeur du Musée du Domaine départemental de Sceaux.

Site : https://domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr/

Des collections du château de Versailles :


Il s'agit d'une esquisse par Charles le Brun d'une composition du décor de la galerie des Glaces: la Franche-Comté avait été conquise une première fois en quinze jours lors de la guerre de Dévolution, du 3 au 19 février 1668. La province avait été rendue à l’Espagne à l’issue du traité d’Aix-la-Chapelle. De nouveau conquise entre février et mai 1674 (la citadelle de Besançon fut prise le 22 mai 1674), elle demeura française. Le Brun montre le roi est immobile au milieu du tumulte. Les villes conquises sont traînées devant le roi par Mars qui lui présente leurs écus. Le rocher escaladé par Hercule et Minerve à l’arrière-plan symbolise la citadelle de Besançon. N.M.

Acquis par Louis-Philippe de M. Crosnier, 29 octobre 1839 pour 700 francs ; collection Louis-Philippe. Signalé aux Tuileries, 1852 ; rentré au Louvre en 1872. Localisé dans les magasins du Louvre dans l'inventaire Villot. Dépôt du Musée du Louvre, département des Peintures, le 5 juin 1946.

Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII, devint régente du royaume après la mort du souverain en 1643. Elle confia la responsabilité du gouvernement au cardinal Mazarin. La régence d'Anne d'Autriche a été troublée par la Fronde (1648-1653), provoquée par les révoltes des parlementaires et des princes contre l'autorité de la régente et surtout celle du cardinal Mazarin. Dans le tableau de Laurent de La Hyre, l'allégorie de la Régence est représentée assise au centre de la composition, la main gauche posée sur le globe fleurdelysé, symbole du gouvernement, et tenant dans la main droite la palme de la Victoire, probablement une allusion aux traités de Westphalie signés en 1648. N.M.

Probablement commandé par Claude II de Langlée pour son hôtel de la rue Neuve-des-Petits-Champs, vers 1684 ; demeuré in situ lors des ventes successives de l'hôtel qui fut acquis par John Law, 1718 ; acquis par le duc de Mazarin, 1720 ; acquis par Jean Pâris de Montmartel, 1752 ; hérité par son fils le marquis de Brunoy ; vente du marquis de Brunoy à Paris, lot 53, décembre 1776 pour 300 francs ; collection Arroyas ; acquis de M. Arroyas pour 300 francs, 12 novembre 1819 ; restauré et verni en août 1821 par Marchais, sous la direction de Bonnemaison, avant d'être envoyé à Compiègne ; revenu au Louvre puis envoyé à Versailles, 10 juillet 1835 d'où il est revenu à une date indéterminée ; figure dans les catalogues de Saint-Cloud en 1843 et 1847 ; revenu au Louvre le 21 septembre 1870 et déposé par le Louvre à Versailles 11 janvier 1893.
Commentaire

Au terme d’une courte guerre contre l’Espagne, Louis XIV s’empara de Luxembourg, la plus puissante place forte espagnole dans les Pays-Bas. Effrayés par cette victoire, l’empereur et le roi d’Espagne conclurent le 15 août 1684 la trêve de Ratisbonne qui reconnaissait les dernières annexions françaises pour une durée de vingt ans. La trêve, qui semblait préluder à une paix avantageuse et définitive, reçut un accueil enthousiaste en France.

Commandée par un particulier, cette étonnante composition met en scène Louis XIV, assis sur un trône et vêtu de la pourpre impériale antique, couronné par l’allégorie de la Victoire. À gauche, l’allégorie de la Paix semble répandre les fruits de sa corne d’abondance sur des figures fluviales, tandis que, de l’autre côté du trône, celle de la Guerre domine deux lions, symboles de l’Espagne et des Provinces-Unies, et l’aigle, symbole de l’Empire. AM -TS.