Ce soir, Marie Antoinette de Soffia Coppola

Ce soir, sur FR3, pour les aficionados du film de Soffia Coppola

A voir ou à revoir :

Marie Antoinette sur FR3 à 20 h 35
1e difusion à la televison

La réalisation de ce film contreversé flirte avec le roman photo où l'on découvrira une Marie Antoinette marginale et mélancolique

Les décors du film ont nécessité l'emploi de 80 personnes.
Certaines scénes ont ete tournées au chateau, d'autres dans des décors de studio reconstituant approximativement les appartements de la reine à la manière américaine, c'est à dire un peu loin de la réalité.
Le tournage s'est déroulé egalement dans 6 chateaux différents dont celui de Vaux le Vicomte.

Pour un film sans vocation documentaire, je trouve au contraire la reconstitution des décors plutôt soignée.

Celle de la chambre de la Reine en a bluffé plus d'un sur ce forum même.

L'utilisation de meubles de menuiserie d'époque, mêlée à l'emploi de meubles de marqueterie flambant neufs et aux couleurs vives, est même très intéressante à mon sens.

Je regrette presque d'ailleurs que les rideaux et portières installés dans le salon d'Hercule pour le tournage ne soient pas restés en place.

A noter que la diffusion du film accompagne la sortie d'une enième biographie de la Reine, commise cette fois par Philippe de Montjouvent.

On remarquera surtout les costumes : bluffants et magnifiques !

Il est toujours intéressant de voir notre Versailles animé. La mise en scène du film est somptueuse pour les décors costumes et accessoires.

Pour la vraisemblance, on aurait pu respecter la caractéristique physique principale du futur Louis XVI, il mesurait près de 2m, alors que l'acteur choisi a la même taille que Soffia Coppola.

Pourquoi faut-il avoir repris les poncifs habituels et contradictoires : étiquette hyper rigide contre le moindre désir de la Dauphine mais, en revanche, une Madame du Barry autorisée à la plus grande vulgarité en public et s'affranchissant d'une tenue correcte exigée à Versailles.
Elle n'avait pas besoin de cela pour être détestée par la famille royale, sa position suffisait, et il n'est pas besoin d'enfoncer le clou à ce point.
L'abondance presque orientale de son ameublement suffit à classer une personne dont les manières pouvaient être simplement "apprises" et tout à fait conforme aux usages.

Ceci dit, j'ai du mal imaginer la soirée dans la galerie des glaces une coupe de champagne à la main. Les moutons n'ont jamais figuré à Trianon comme des peluches, il est inutile de faire perdurer cela.
En revanche, les anachronismes du bal de l'opéra ne sont pas gênants tant ils sont destinés à rapprocher l'ambiance de l'époque à ce qui peut se faire aujourd'hui dans une soirée "branchées".

Il faut croire également que le champagne coulant à flot est la signature obligée de notre réputation dans le monde.

Néanmoins il est dommage de disqualifier ce superbe tournage par d'autres invraisemblances si facilement évitables.

Je dis cela parce qu'il semble, par de nombreuses scènes, que l'on ait voulu faire de la pédagogie sur les usages de l'époque, comme, par exemple, le bain et le repos ensuite.

C'est cela qui dérange, si l'on veut, en dehors du fond du film, dépeindre en détails la cour de Versailles, il faut éviter de grossières erreurs.

Il n'empêche que l'on apporte rarement autant de soin (faute de moyens, plus que de connaissances) à une reconstitution historique dont nous avions perdu l'habitude.

Pourrais-je dire :"bien mais peut mieux faire"?

En post scriptum, j'ajoute que pour la première fois la cour de marbre de l'époque du tournage m'a paru fade comme une carte postale décolorée. Me serais-je habitué aux ardoises foncées contrastant avec les faîtages dorés et l'ocre des huisseries.

...

J'ai vu ce film à plusieurs reprises. Certains d'entre vous ont peut-être pu relever deux anachronismes de taille dans ce film...

1) lorsque Marie Antoinette revient de Trianon par l'Escalier des Cent Marches accompagnée de Mme de Lamballe et de Mme de Polignac, il est possible de distinguer les guichets actuels donnant accès aux jardins.

2) lorsque Marie Antoinette fait son choix parmi des dizaines de paire de chaussures, toujours en compagnie de ses amies (qui s'empiffrent de patisseries, au demeurant fort appétissantes), vous pouvez voir une paire de Converse entre deux paires d'escarpins.

Ce Monsieur Coppola a peut-être une certaine notoriété au niveau de la réalisation de ces films, mais en ce qui concerne Marie-Antoinette il fut fort avisé de ce référer à ce forum.
Quoique les images soient somptueuses ce film me fait plus penser à un bonbon Louis XV qu’à l’approche d’une reconstitution historique.
Ainsi donc voit-on arriver, en 1770, Marie-Antoinette dans une chambre ou la cheminée en griotte rouge n’a été posée qu’en 1786 (soit dit en passant que cette dauphine fut logé, à son arrivée, au rez-de-chaussée du château)
Je passe sur toutes ces prises de vues qui ce veulent dans Versailles et qui sont glanées dans différents châteaux ( Vaux le vicomte, Chantilly et j’en passe).
Outrancier et vulgaire ce portrait de la du Barry mené à la poissarde.
Le comble pour ce drôle est d’avoir ajouté cette scène de copulation avec Fersen car, quoique on puisse penser des sentiments de la Reine envers le beau suédois, évitons de sombrer dans la l’obscénité.
Monsieur Coppola vous faites régné sur ce sujet de notre histoire de France un esprit qui lui convient guère.

Cher comte ce n'est Francis Ford Copolla qui a réalisé ce navet , mais sa fille Sofia Copolla !!!

Mais cela ne change rien au fait que ce film est une nullité absolu qui ne respecte rien : les mots d'ordre de cette ...chose sont anachronisme et invraisemblance .

...

Vaux le Vicomte et la galerie dorée de la banque de France /hôtel de Toulouse, et Chantilly également et des décors en studio.
Je crois devoir rappeler qu'il ne s'agit pas d'une biographie; ce genre de production ne peut intéresser les amateurs d'Histoire, même d'histoires.
Néanmoins, il vaut mieux l'ignorer dans ce cas que de déverser des flots de bile amère qui n'intéresseront pas le public qui s'est dérangé pour voir ce film.

Pour ma part j'ai attendu qu'il passe et l'ai enregistré pour le regarder en accéléré, mais gardons notre sang-froid. Cette production n'a d'ailleurs jamais prétendu être un documentaire, on l'aura compris, mais une oeuvre de fiction sur fond d'un lieu de mémoire cher aux américains.
La fille de Coppola a voulu exprimer le désenchantement de sa vie qui passe pour celle d'une princesse.
Cela ne présente guère d'intérêt, mais cela a-t-il nuit à Versailles ou rapporté dividendes et notoriété auprès de mécènes américains? (et de joiles vues animées au passage pour nous!).

Et cela a rapporté à l'EPV, 100 000 euros par lundi de tournage si je ne m'abuse. Il y en eut 5 ou 6.

Belle reconstitution de joutes nautiques et de feux d'artifice royaux (pour une fois sans couleurs, en accord avec l'état de l'art).

Très bizarrement, les Marieantoinetteolâtres les plus critiques quand à la vraisemblance historique de cette œuvre de fiction, se gardent toujours bien de pointer les scènes où la reine lit du J-J Rousseau comme proprement surréalistes...

En ce qui concerne Nannerl, la soeur de Mozart je serai moins sévère que Pegmatite de Marcognac. Malgré l'accumulation des invraisemblances et la chronologie parfaitement fantaisiste, j'ai été pris par cette lente histoire, entrainé par la beauté des images et la qualité des décors.
A en juger d'après les noms des personnes remerciées en fin de film, les scènes parisiennes devraient avoir été tournées entre autres dans le salon de l'hôtel de Longueil rue de l'Université -dit depuis Mai 2010 hôtel Ali Bongo- avec ses boiseries de Verberckt, ainsi qu'au rez-de-chaussée et dans la cour de l'Hôtel des Missions Etrangères, rue du Bac, également XVIIIème.

Vidame du Hayreu-Hersay a écrit:

Très bizarrement, les Marieantoinetteolâtres les plus critiques quand à la vraisemblance historique de cette œuvre de fiction, se gardent toujours bien de pointer les scènes où la reine lit du J-J Rousseau comme proprement surréalistes...

Je ne suis point " Marieantoinetteolâtre " mais j'ai le droit de ne pas avoir aimé ce film et de l'exprimer !

Quant à jean-Jacques Rousseau , je ne sais , et j'en doute , si la reine l'a elle-même : mais ce qui est sûr c'est que cela faisait partie des lectures choisies par Madame Campan au Petit Trianon : la quasi-totalité du contenu de cette bibliothèque est consernée depuis le Directoire à la bibliothèque municipale de Périgueux , préfecture de la Dordogne , dont j'ai visité le fonds ancien lorsque j'étais au lycée : eh bien le conservateur ému et ganté nous avait alors montré un seul livre de cette bibliothèque qui en contenait plus de 300 : c'était un Jean-Jacques Rousseau ( je ne sais plus quel titre ) , frappé aux armes de la reine et possédant l'ex-libris du Petit Trianon ....

Cela m'avait marquée à l'époque et sachez que parmi le catalogue de cette bibliothèque , il y avait plusieurs oeuvres de JJ Rousseau .

Quant à la bile amère , j'espère que vous ne parlez pas de moi cher Alain , car j'ai un avis certes tranché sur ce film mais c'est le mien et j'ai le droit de l'exprimer .
Si des personnes ont adoré ce film , tant mieux je les respecte

Chère Madame Sophie, je ne vous visais pas, ou alors j'ai été maladroit.
Je peux seulement ajouter que d'une manière générale, la filmographie ayant Versailles pour cadre ou pour sujet ne rencontre jamais les faveurs du forum.
Et pour cause, ces films ne sont jamais destinés à nous apporter des précisions ou des scènes historiques en situation.
Ce n'est pas l'objet de ces productions, le plus souvent grand public.
Est-il possible, d'ailleurs, de nous contenter?
Je reste persuadé que nous avons chacun d'entre nous une vision particulière du Versailles de l'Ancien Régime.
Bien malin celui qui pourrait alimenter notre soif de connaissance et saurait se confronter à tout ce que nous savons déjà.
"Si Versailles m'était conté" ou le "Marie-Antoinette" de Christian Jacques sont bourrés d'erreurs (d'ailleurs revendiquées par Sacha Guitry lui-même) Cela pérennise des légendes et inexactitudes qui nous hérissent. Mais qui sommes-nous, une poignée d'amateurs spécialisés, très informés, et soucieux de voir de beaux ensembles architecturaux, meublés et décorés avec exactitude?
Ils se passent fort bien de nos commentaires.
Les cinéastes servent une idée, à travers l'idée qu'ils se font de Versailles.
Cela n'a rien à voir avec nous.
Il nous reste la vidéo "La visite" qui permet de voir Versailles de loin, sans la foule. Elle est loin d'être exhaustive, et désormais complètement obsolète.
Nul réalisateur ne propose de la renouveler.
Nous n'avons droit qu'à des émissions "grand public" abusant de la notion de secret, de portes dérobées, d'endroits soi-disant cachés au public. La plupart du temps il s'agit de lieux en restauration ou inaccessible par leurs proportions à des visites de groupes.
Mais un documentaire exhaustif serait-il intéressant sans être lassant?
L'animation des lieux avec toilettes et carrosses nourrit notre connaissance en complétant, in situ, ce que nous disent les tableaux et les descriptions anciennes.
A nous d'extrapoler au hasard des scènes de ces productions que l'on peut parfois trouver pittoresques, ce qui reflètent le fonctionnement de l'ancien régime à Versailles.

Madame Sophie a écrit:

Vidame du Hayreu-Hersay a écrit:

Très bizarrement, les Marieantoinetteolâtres les plus critiques quand à la vraisemblance historique de cette œuvre de fiction, se gardent toujours bien de pointer les scènes où la reine lit du J-J Rousseau comme proprement surréalistes...

Je ne suis point " Marieantoinetteolâtre " mais j'ai le droit de ne pas avoir aimé ce film et de l'exprimer !

Quant à jean-Jacques Rousseau , je ne sais , et j'en doute , si la reine l'a elle-même : mais ce qui est sûr c'est que cela faisait partie des lectures choisies par Madame Campan au Petit Trianon : la quasi-totalité du contenu de cette bibliothèque est consernée depuis le Directoire à la bibliothèque municipale de Périgueux , préfecture de la Dordogne , dont j'ai visité le fonds ancien lorsque j'étais au lycée : eh bien le conservateur ému et ganté nous avait alors montré un seul livre de cette bibliothèque qui en contenait plus de 300 : c'était un Jean-Jacques Rousseau ( je ne sais plus quel titre ) , frappé aux armes de la reine et possédant l'ex-libris du Petit Trianon ....

Cela m'avait marquée à l'époque et sachez que parmi le catalogue de cette bibliothèque , il y avait plusieurs oeuvres de JJ Rousseau .

Quant à la bile amère , j'espère que vous ne parlez pas de moi cher Alain , car j'ai un avis certes tranché sur ce film mais c'est le mien et j'ai le droit de l'exprimer .
Si des personnes ont adoré ce film , tant mieux je les respecte

Si mes souvenirs sont bons, c'est M. Campan qui était chargé de commander les ouvrages à destination des rayonnages des bibliothèques de la reine. Nul doute qu'il commandait des livres qui l'intéressait personnellement. A ce propos, des ouvrages jugés quelque peu "licencieux" voisinnaient avec des oeuvres plus sérieuses, ce qui a pu desservir la reine aux yeux de certains estimant que la présence de ces ouvrages s'expliquait par la vie désordonnée de la souveraine...

Pour un film "grand public", je trouve le résultat relativement réussi en terme de restitutions des décors, costumes...

Les erreurs qui m'ont le plus agacé, ne concernent pas la Reine, mais le sacre de Louis XVI, qui se limite d'ailleurs au couronnement, joué dans la chapelle royale (???) et surtout la grandissime scéne ahurissante dans laquelle le Roi en grand costume, couronne en tête et sceptre à la main, déambule dans les jardins, d'une manière très bling bling!!

Par ailleurs, comme indiqué par Alain, Louis XV et la du Barry sont peints d'une manière excessivement vulgaire et contraire à la réalité.

Monsieur le Vidame
Je ne sais pas si le terme de Marie-Antoinetteôlatre me sied cependant il est très vraisemblable que la Reine eut en main un ouvrage de J-J Rousseau. En effet le 19 septembre et 12 octobre 1780 Marie-Antoinette interpréta le rôle de Colette du devin du village de cet auteur, dans son théâtre du petit trianon. Je pense que les répétitions se firent à l’aide de cet ouvrage.

Pour mémoire je vous signale qu’un Jean-Baptiste Rousseau, auteur de pièces de théâtre, de cantates et d’œuvres
est répertorié sous le numéro 279 - du catalogue des livres provenant de chez la femme Capet au petit Trianon - établi par le district et commune de Versailles.

Bien à vous

OUi cher comte , c'est bien cet ouvrage !!! " le devin du village " , que j'ai vu de mes yeux dans les reserves de livres précieux de la bibliothèque municipale de la ville de Périgueux , qui conserve donc la majeure partie deu contenu de la bibliothèque du Petit Trianon .

Mais il y en avait d'autres aussi , dont les titres m'échappent .

Chère Madame Sophie,

La Reine fut grande dans son malheur, on le sait ; elle lut beaucoup au temps de son emprisonnement ; mais on sait aussi que précédemment, elle ne feuilletait que des recueils de gravures, et peut-être quelques pièces de théâtre...

Exactement cher vidame , c'est pour cela que j'ai précédemment précisais que c'est Madame Campan qui lui choisissait ses lectures et qui lui lisait aussi ...Pendant que la reine brodait ou menait une autre activité .

D'ailleurs elle ne mit probablement jamais les pieds dans la bibliothèque du Petit Trianon .

Mais qu'elle les ait lus ou pas , les ouvrages de Jean-Jacques Rousseau y figuraient , et seuls les ouvrages appréciés par elle -même garnissaient les rayonnages de cette bibliothèque très privée .

Je répond tardivement à ce sujet il est vrai, mais pour ma part, j'ai mis un certain temps à m'adapter au film que j'ai commencer par détester à cause de ce mélange de musique moderne avec l'epoque XVIIIème qui je l'avoue est assez difficile à encaisser sur le coup (ça change du clavecin) et aussi parce que les actrices, malgré leurs costumes effectivement splendides, ne répondais pas aux critères imposés d'ordinaire (perruques blanches et non pas cheveux de couleur naturelles ou roses...).



Ce qui m'a marqué ( mais pas déplu) en revanche c'est le changement dans le personnage de Louis XVI, habituellement joué dans les films par des hommes obèses et très laids, dans un rôle de passif à l'air parfois austère,je trouve le Louis XVI de Coppola charmant quoique un peu typé par rapport au vrai



J'ai fini par me faire à l'idée, même si comme vous l'avez dit plus haut, les anachronismes et l'histoire ne sont pas forcément respectés à la lettre, je pense que l'on peut simplement qualifier ce film de "joli film" pour un public essentiellement féminin.



J'ajouterais par contre qu'il reste une seule chose relativement choquante à mes yeux dans ce film: lors du repas nocturne à Trianon avec la reine et ses proches (+ Fersen) on peut les voir fumer (l'opium?) la reine également et la Duchesse de Polignac "sniffer" une poudre sortie d'une bague lors de l'anniversaire de la reine. je pense que le scénariste a voulu comme qui dirait "se taper un trip" là-dessus... un mélange XVIIIème siècle/Woodstock peut être?.....