Exposition "Marie-Antoinette" de 1955

Une petite question liée à cette photo:

Quelqu'un aurait-il des renseignements sur le coffre sous "verre" au centre de la photo?
Il ne me semble pas l'avoir vu ailleurs.



Cordialement

G.J.

Message et titre modifiés suite à la demande d'Alain Roger-Ravilly

Il s'agit du prétendu coffre de mariage de Marie-Antoinette qui fut exposé en 1955 lors de la célèbre exposition consacrée à la Reine.
Je me souviens encore de l'exposition (je n'avais que huit ans) qui dans ma mémoire se trouvait au rez-de-chaussée, notamment dans la galerie basse, ce qui doit pouvoir se vérifier. La petite voiture du dauphin m'avait fort intéressé.
Nombre d'objets du catalogue continuent d'être offert au château ou ont été acquis. Il faut en revanche être circonspect dans ce catalogue sur ce qui ressemble plus parfois à des reliques qu'à de réels souvenirs historiques.


Offert par le Dauphin à Marie-Antoinette et donné par la Dauphine à Mercy-d'Argenteau, en remerciements de ses démarches à l'occasion du mariage.

Le coffret rectangulaire à poignées de bronze ciselé et doré, reposant sur quatre pieds à forme de dauphin en bois doré orné d'appliques de cuivre.
Figurent sur le couvercle les armes du Dauphin et celles de Marie-Antoinette. Fermé par deux serrures en cuivre doré séparées par un soleil, présentant le chiffre MA surmonté de la couronne de Dauphine. Recouvert de velours cramoisi à l'époque moderne en remplacement d'un velours d'origine du même ton.
H : 0,40m  l : 0,50 m   L : 0,70 m
Alors collection du marquis de Pimodan.

Quand je pense que je cherche parfois avec difficulté des photos mystère.

Cher Alain ROGER-RAVILY,

Merci pour votre réponse des plus compète.
J'avais le sentiment de l'avoir déjà vu reproduit, je vais me replonger dans le catalogue de l'exposition Marie-Antoinette de 1955.

Un petit mystère de plus de résolu.
Grand merci

Dupré de Saint-Maur

Ce coffre repassera en vente chez Christie's le 3 novembre prochain (lot 48), je cite le catalogue :

LES ORNEMENTS D'EPOQUE REGENCE, PREMIER QUART DU XVIIIEME SIECLE, LE COFFRET PROBABLEMENT D'EPOQUE
POSTERIEURE
Regainé de velours de soie pourpre réappliqué de galons de fls d'or, ornementation de cuivre repoussé, le couvercle centré d'armes d'alliance dont celles du Dauphin de France à droite,
les écoinçons ornés de feurs de lys, la façade présentant le chiffre rayonnant associé de la reine Marie-Antoinette MA probablement de la fin du XVIIIe siècle, les côtés avec des poignées en bronze doré, l'intérieur regainé de soie ivoire, les pieds associés en bois mouluré, sculpté et doré fgurant des dauphins, avec une étiquette au revers du fond inscrite "Chenue marquise de Pimodan"
Hauteur: 42 cm. Largeur: 82 cm. Profondeur: 54 cm.

€20,000-30,000

PROVENANCE:
Par réputation, offert par le dauphin à la dauphine Marie-Antoinette, puis offert par celle-ci à Mercy-Argenteau
(selon le catalogue de l'exposition Marie-Antoinette (...) de 1955) ;
Ancienne collection du marquis de Pimodan.

EXPOSITION : Château de Versailles, Marie-Antoinette, Archiduchesse, Dauphine et Reine, 1955, n° 581.

BIBLIOGRAPHIE : Château de Versailles, Marie-Antoinette, Archiduchesse, Dauphine et Reine, 1955,  n°581, pl. XXV

Bonjour,
Pour la vente du 3 novembre chez Christie's, il s'agit de la collection de feu la Baronne Liliane de Rothschild.

Catalogue intéressant à capter en pdf sur le site de Christie's car de nombreux N° de l'exposition Marie-Antoinette de 1955 y sont recensés.

http://www.christies.com/PDF/catalog/2015/PAR11749_SaleCat.pdf

Mais globalement, peu de choses vraiment exceptionnelles en dehors des aquarelles de Chatelet représentant le petit Trianon et le portrait de la reine devant le temple de l'amour attribué à Gautier-Dagoty.
L'applique dite de la salle de bains de la reine (puisque la deuxième est une copie) est à ranger au rang des suppositions douteuses des auteurs du catalogue.

Pour cette exposition de 1955,
il est possible de retrouver quelques éléments cités sur le forum ou passés en vente aux enchères sur le lien suivant :

https://www.connaissancesdeversailles.org/search?mode=searchbox&search_keywords=1955&show_results=posts

Mais rien n’empêche nos forumeurs de l’enrichir ci même en illustrant des pièces plus connues à partir du catalogue de l'exposition.
Cordialement

Vue aérienne dudit coffret :


(cliché Lebrun)

L'exposition présentait des pièces dont la traçabilité n'était pas toujours des plus fiables ... et le lien avec Marie-Antoinette pas toujours très clair. Mais je trouve tout de même intéressant d'avoir rassemblé en une seule exposition, une grande quantité d'objets provenant de collections privées.

La part des objets provenant de collections privées est aujourd'hui beaucoup moindre dans les expositions, ce que je trouve dommage.
Il y en a quelques-uns certes (comme la table à jeu de Marie-Antoinette aujourd'hui exposée à "Fêtes et divertissements à la Cour") mais trop peu.
N'oublions pas que les collectionneurs américains qui ont légué tous leurs tableaux au musée d'Orsay ont d'abord commencé à prêter leurs œuvres pour des expositions temporaires.
Petit à petit, l'idée a fait son chemin dans leurs têtes ...

Voici quelques-uns des bijoux exposés en 1955, avec la description du catalogue :

Les préventions contre les notices du catalogue de l'exposition de 1955 ne sont pas près de s'éteindre

Voici des objets entrés dans les collections de Versailles en 1955 ou après mais, sauf erreur, ayant figuré à l'exposition.
Je pourrais plus tard, retrouver les notices du catalogue pour chacun d'eux.


Le titre exact de l'exposition du 16 mai au 2 novembre 1955, était "Marie-Antoinette, archiduchesse, dauphine et reine".

Commençons donc à partir du catalogue de 1955 ce long et intéressant voyage dans le temps.
Je retranscris les notices du catalogue à l’unité pour une meilleure recherche ultérieure,
tente de les illustrer et fait appel à vos lumières si l'illustration me manque.
Si d'aucuns souhaitaient me seconder dans cette tache de bénédictin, ils sont les bienvenus.

1. MINIATURE, Anonyme de l’école allemande
H. 0,031 m, L. 0,040

Exécutée quelques jours après la naissance de l'Archiduchesse

Coll. : Ancienne propriété de la cour d'Autriche
Inv. des collections de l'Empereur N°32.
Appartient à l'installation du palais impérial.

Bibl. : Leisching : Die Bildnisminiature in Osterreih von 1750-1850.Vienne-Astoria.

Collection des sculptures et des objets d'Arts N° 9476
Kunsthistorische Museum, Vienne

Il s'agit probablement de cette miniature :

M. de Noisy a écrit:

Il s'agit probablement de cette miniature : 

C'est bien cela, en effet. Elle fait partie des 8 portraits miniatures de Marie-Antoinette qui se trouvaient, avant la première guerre mondiale, dans le Salon des Miniatures du Palais de la Hofburg, à Vienne (aujourd'hui en partie occupé par le musée des beaux-arts). 

"Exécutée quelques jours après sa naissance, par un miniaturiste de la Cour dont le nom n'est pas connu, cette minuscule peinture, d'une exécution médiocre, ne présente qu'un intérêt de pure curiosité et n'appelle aucune critique. Elle appartient en propre à Sa Majesté l'Empereur et figure sous le n°32 dans l'inventaire imprimé des collections particulières du Souverain." (Les portraits de Marie-Antoinette, par Vuaflart & Bourin, 1909).

Voici un autre portrait de Marie-Antoinette enfant, conservé par le musée lorrain de Nancy :

Cela tombe bien, cette miniature est justement le N°2 du catalogue de 1955 :

2. MINIATURE Anonyme de l'école allemande vers 1758 ou 1759.
H. 0,052, L. 0,042.

L'archiduchesse est âgée de 3 ans environ. Cette miniature et 3 autres représentant 2 archiduchesses et Joseph II appartenaient à Marie-Antoinette. Elles ont été données au Musée Lorrain en 1855 par Mme Viller dont une parente fut au service de la reine.

Bibl. : Catalogue Lucien Wiener du Musée Lorrain, Nancy 1895, n° 385.

Musée Lorrain, Nancy

Nous restons donc bien au cœur de notre sujet ...

Pour rafraîchir nos mémoires et/ou y ajouter des détails, le numéro 3 était la représentation d'un ballet à Schönbrunn le 24 janvier 1765.
La fiche précise que la toile fut ôtée en 1939. En effet, la consultation des fiches de Vien, Doyen, Lagrenée et Hallé montre que les quatre toiles furent récupérées dans les années 30 et remises en place en 1939.


Je ne me souviens plus ds toiles d'origine à Vienne. La présentation sur fiche seulement de la partie basse animée signifie peu-être que le ciel est un agrandissement du sujet de la copie pour la placer à Trianon (?).

Voici le pendant non exposé en 1955.


et ces peintures de nos jours dans la salle des gardes du Petit Trianon

Je lis ailleurs que les originaux seraient en fait de l'atelier du peintre Martin van Meytens et désormais conservé au Kunsthistorische Museum.
Weikert n'étant que copiste de cette œuvre à deux reprises dont celle de Versailles à la demande de Marie-Antoinette.
Je n'ai pas retrouvé ces originaux sur le site du musée de Vienne.
(a confirmer).

Je découvre que c'est un don de la famille de Pierre de Nolhac

D'après Drouais, Claire Constant y voit une copie de l'original perdu de 1773.


On voit combien les copies furent nombreuses, et les attributions par la suite, variées et même renouvelées.

« La Bertrand »

L’artiste dont parle l’Impératrice d’Autriche supra est Gabrielle Bertrand (parfois orthographié Bertherand), née à Lunéville en 1730.
Elle quitte la Lorraine pour suivre son père François Bertrand d’abord appelé à la cour du grand-duc de Toscane à Naples pour y exercer ses talents de jardinier.
Elle part ensuite avec son père à Vienne, ou il est nommé concierge et jardinier du parc du château de Schönbrunn en 1738.
Gabrielle, dont la formation artistique reste inconnue, s’avère douée pour le dessin et le pastel. Protégée par l’Impératrice, elle devient maître de dessin des archiduchesses Marie-Caroline et Marie-Antoinette en 1764.
Elle entre à l'Académie des Beaux-arts de Vienne en 1771 et épouse la même année Wilhelm Beyer, sculpteur à la cour d’Autriche.
Elle exerça ses talents dans le portrait, la peinture de fleurs, les scènes de genre, tant au pastel qu’à l’huile ainsi qu’en miniature et sur porcelaine.
Elle reçut des commandes pour le palais de Schönbruun (cabinet noir) et le palais du Belvédère à Vienne et réalisa, entre autres, un portrait de l’Impératrice.
Elle mourra à Vienne en 1790.
Ces différends éléments ont laissé supposer que Gabrielle Bertrand pourrait être l'artiste connu sous le nom de convention de « maître des portraits des archiduchesses » au travers d'une série de 6 portraits conservés à Schönbrunn dont celui-ci de Marie-Antoinette.

Bibliographie:
A. Vuaflart et H. Bourin, Etude d'iconologie critique des portraits de Marie-Antoinette, Paris 1909,
Neil Jeffares, Dictionary of pastellists before 1800
Maison Coutau-Bégarie, catalogue de vente

Merci. Je précise que la dame représentée sur ce portrait n'est pas Marie-Antoinette mais sa soeur Marie-Josèphe, morte en 1767.
Au château de Schoenbrunn, qui possède deux exemplaires de ce portrait, les cartels le mentionnent expressément.









Bizarrement, on persiste à croire en France, y compris chez les historiens, que cette femme est Marie-Antoinette ce qui n'est pas le cas . 
On voit bien que ce n'est pas son visage en plus. 
Couverture du livre de Vincent Meylan (qui croit représenter Marie-Antoinette) :

Marie Thérèse avait eu l'idée de remarier Louis XV avec l'une de ses filles et j'étais persuadée que la "promise" était Marie Josèphe mais son année de décès, 1767, m'indique que non.
Quelqu'un se rappelle t-il du nom de cette sœur de Marie Antoinette mêlée à ce projet matrimonial ? Merci de vos réponses.
Marie Josèphe doit être celle qui est décédée de la variole, comme Louis XV d'où peut être ma confusion.

Les premiers pourparlers entre la France et l'Autriche au sujet de ce mariage ont commencé en 1764, sans qu'aucune des filles de Marie-Thérèse ne soit désignée. Peu à peu, le nom de Marie-Antoinette s'est imposé. Elle était celle dont l'âge était le plus proche de celui du dauphin. Marie-Antoinette avait un an de moins que le dauphin, alors que Marie-Josèphe avait 4 ans de plus que lui. A la mort de Marie Leczinska en 1768, il fut envisagé que Louis XV se remarie avec la fille aînée de Marie-Thèrèse, Elisabeth. Mais Louis XV ne donne pas suite à ce projet, la beauté d'Elisabeth ayant été altérée par la petite vérole, qu'elle avait contracté l'année précédente.

Voici le n°6 :

7. PASTEL par Joseph Ducreux.
H. 0.630 m; L. 0.52

Troisième pastel exécuté à Vienne en 1769 pendant la mision de Ducreux
chargé par Louis XV de peindre l'archiduchesse Antoinette [sic] et la famille
impériale.
Copié et interprété par Krantzinger et Jean -Baptiste Charpentier.
Gravé en contre-partie par Ch. Dupontel (coll. Vinck n°111)

Exp. : Bibliothèque de Versailles. Marie-Antoinette et sa cour, 1927, n°4.
Chateau de Versailles. Deux siècles de l"histoire de France, n°256.

Bibl. : P. de Nolhac, Gazette des Beaux-Arts 1909, T.I, 3 portraits inédits
de Marie-Antoinette, p. 121 et suiv.
Georgette Lyon : le peintre Joseph Ducreux, thèse de l'Ecole du Louvre, 1939.

Collection de M Marnier-Lapostolle.


Concernant le peintre Joseph Ducreux, voir sur le forum :
https://www.connaissancesdeversailles.org/search?mode=searchbox&search_keywords=ducreux&show_results=posts

Le voici en couleur : 


Il s'agit effectivement du troisième pastel exécuté par Ducreux en 1769. 

Diligenté par Louis XV, pour croquer le portrait de l'archiduchesse Marie-Antoinette, ainsi que celui de la famille impériale, Joseph Ducreux arrive à Vienne au mois de février 1769, accompagné d'un coiffeur. Il en repartira au mois de novembre 1769. 

Pendant ce laps de temps, il réalise les portraits des archiduchesses, des archiducs, de l'Impératrice et de son époux, ainsi que 3 portraits de Marie-Antoinette.

Le coiffeur qui accompagnait Ducreux à Vienne avait pour mission de cacher le "front trop haut" de Marie-Antoinette.

Le peintre ramena lui-même ce troisième portrait de Vienne au mois de novembre 1769. 

Le portrait représenté ci-dessous serait, selon Georgette Lyon ("Joseph Ducreux, premier peintre de Marie-Antoinette, Sa vie-Son oeuvre"), le deuxième portrait réalisé par Ducreux, de Marie-Antoinette : 


Ce portrait fut exécuté à Vienne en 1769 et rapporté par le comte de Lorges le 2 mai 1769. Il ornait le cabinet intime de Louis XV dès le 16 mai 1769. Ce pastel a été retrouvé dans la collection du comte de Fels. Il a été acquis par le château de Versailles en 1998.

J'ai du mal à croire que ces deux portraits soient du même artiste et que le modèle ait le même age sur l''une et l'autre des oeuvres.
Le deuxième portrait est sans conteste de meilleure qualité mais pas nécessairement le plus ressemblant avec son modèle ....