Un Allemand à la cour de Louis XIV - Everhard Jabach

Article du Site Sortir à Paris :

Le Musée du Louvre présente l'exposition "Un Allemand à la cour de Louis XIV" du 20 Juin au 16 Septembre 2013, qui révèle la collection nordique d'Everard Jabach.
Autour de peintures flamandes du XVIe et du XVIIe siècles, l'exposition illustre l'engouement du Roi Soleil, et des collectionneurs français, pour l'art nordique, rendu célèbre par des collectionneurs tels Jabach.

Un Allemand à la cour de Louis XIV, l'exposition visible au Musée du Louvre du 20 Juin au 16 Septembre 2013 nous présente les tableaux nordiques vendus par Everard Jabach à la cour de Louis XIV, qui ont contribué au succès d'artistes tels Van Dyck, Rubens ou bien Dürer dans la France du XVIIème siècle.

Le Musée du Louvre a ainsi choisit de revenir sur les collections flamandes de Louis XIV à travers le portrait de Everhard Jabach, un marchand-banquier allemand qui su présenter à Paris et Londres les plus belles pièces de l'école du Nord ; pour cela, Jabach a toujours conservé des contacts avec Cologne, sa ville natale, où il côtoyait des artistes modernes qu'il introduisait sur la scène européenne...

Les œuvres présentées dans l'exposition ont été vendues par Everard Jabach à la cour de Louis XIV en 1662 et en 1671 et se révèlent être tant des peintures de maîtres anciens que des peintres contemporains de Louis XIV.

Outre sa collection d'œuvres flamandes, Everhard Jabach fut l'un des acteurs de l'engouement pour les dessins bolonais du XVIIe, influencés par les Carracci, mis en avant dans l'exposition éponyme visible au Musée du Louvre du 20 Juin au 9 Septembre 2013.

Informations pratiques :
Un Allemand à la Cour de Louis XIV au Musée du Louvre,
Du 20 Juin au 9 Septembre 2013,
Horaires : 9h-17h30 |nocturnes mercredi et vendredi jusqu'à 21h30 | fermé le mardi

Tarifs : 11€ | gratuit -26ans, chômeurs

Site de l'exposition Un Allemand à la cour de Louis XIV au Musée du Louvre
http://www.louvre.fr/expositions/un-allemand-la-cour-de-louis-xivde-duerer-van-dyck-la-collection-nordique-d-everhard-jab

Une visite du forum au Louvre pourra être organisée sur cette exposition début septembre 2013.

Présentation complète de l'oeuvre sur le site du Met. (the collection online) :
http://www.metmuseum.org/collection/the-collection-online/search/626692?=&imgNo=0&tabName=object-information

Trois pages. Cliquer sous "object information" :
- catalogue entry
- Provenance
- Reference

Ce qui m'a surtout frappé, c'est la volonté du propriétaire de priver la France de la possibilité d'acquérir l’œuvre...  

Encore un règlement de comptes!!!   :affraid:

Par ailleurs, je note que Mme Charles Wrightsman continue de soutenir l'action du Met dans l'acquisition de pièces insignes de la France d'Ancien Régime.

Il est bien dommage de ne pas avoir de photo couleur de la version de Berlin (une réplique de l'original aujourd'hui au MET).

Everhard Jabach et sa famille au Metropolitan Museum de New York

Dans les ateliers de restauration du met où le tableau va être nettoyé.
Il devrait être présenté au public l'année prochaine.

Posté le 15 juillet 2014 par Keith Christiansen, John Pope-Hennessy Chairman, Department of European Paintings Lien

La restauration est pratiquement terminée. Pour en voir les résultats stupéfiants, cliquez sur le lien du blog de Bendor Grosvenor
http://www.arthistorynews.com/index.php
Allez jusqu'à la 3e notice du 19 février 2015.
Ce tableau apparaît désormais comme l'un des chefs d'œuvre de Lebrun. Superbe acquisition pour le MET...

Redécouverte d’un Portrait de Jabach par Hyacinthe Rigaud

25/6/15 - Marché de l’art - Barcelone et Paris - La redécouverte spectaculaire du Portrait d’Everhard Jabach et de sa famille par Charles Le Brun acquis récemment par le Metropolitan Museum a permis de rappeler l’importance de ce banquier, grand amateur d’art, dont une grande partie des collections a été acquise par Louis XIV et est désormais conservée au Louvre.

Hyacinthe Rigaud représentera plusieurs fois Jabach. Le château de Bussy-Rabutin conserve un portrait à mi-corps, tandis que plusieurs autres le montrent en buste. Un exemplaire est conservé au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse, d’autres sont notamment à Tournai, Berlin et Cologne (1), tous d’ailleurs d’une composition différente.

C’est une nouvelle version qu’a identifiée Stéphane Pinta, du cabinet Turquin, dans une collection espagnole, et qui passera en vente à Barcelone chez Balclis le 8 juillet 2015. La toile est visible exceptionnellement à Paris chez l’expert (69 rue Sainte-Anne, 75002) aujourd’hui et demain (25 et 26 juin).
Jabach y est représenté légèrement de trois-quarts, la tête tournée vers le spectateur alors que dans les autres tableaux il regarde vers la droite du tableau. Admirablement conservée, l’œuvre est d’une qualité tout à fait remarquable et constitue une spectaculaire redécouverte qui n’était connue que par une lithographie dans un catalogue de vente. Il s’agit peut-être du premier portrait de Jabach peint par Rigaud dont la commande est documentée en 1688.

1. Un bon état de la question est accessible sur Wikipedia. (ici)

http://fluctuat.premiere.fr/ 06/07/2015

La restauration d'un tableau de maître résumée en 5 minutes

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Indispensable pour assurer la longévité d'une œuvre de musée, la restauration est un procédé long, contraignant et méticuleux. Un procédé qui prend vie dans une vidéo montrant le rafraîchissement d'un tableau étape par étape.


Processus souvent fascinant à suivre pour les amateurs de peinture, la restauration d'une œuvre classique fait parfois parler pour ses gros loupés (souvenons-nous de l'Ecce Homo défiguré par une artiste espagnole qui avait fait grand bruit il y a quelques années), mais plus souvent pour l'extraordinaire minutie avec laquelle les équipes redonnent vie à des œuvres naturellement abîmées par le passage du temps.

Mais pour comprendre plus en détail comment il est possible d'offrir une seconde jeunesse à ces peintures extrêmement sensibles, le Metropolitan Museum of Art a filmé le suivi du travail des équipes de Michael Gallagher pendant les dix mois qu'ont nécessité la restauration de La famille Jabach, un tableau de Charles le Brun datant de 1660. En trois siècles et demi, l'oeuvre a évidemment beaucoup souffert, et les techniques contemporaines ne doivent pas non plus altérer la technique de l'artiste.

Extrêmement délicat, le processus s'organise en neuf étapes, qui consistent essentiellement à corriger les déformations physiques que subit la toile, car c'est elle qui souffre le plus du passage du temps, et non pas les pigments de la peinture. La toile est ainsi démontée de son cadre, traitée contre les moisissures et "ramollie" par la vapeur avant d'être retournée, retendue et vernie à nouveau. Les corrections à même la toile, elles, n'interviennent qu'à la toute fin pour combler les craquelures, y compris celles qui sont apparues au cours des étapes précédentes.

Et la taille assez imposante du tableau (qui mesure 2,34m sur 3,25m) rend certains passages de la restauration aussi périlleux qu'impressionnant, que ce soit au moment du décrochage du cadre en bois ou lorsque la toile est enroulée pour être retournée. Le résultat, comme on peut constater en GIF, est assez saisissant.

Lien : http://fluctuat.premiere.fr/Expos/News-Videos/La-restauration-d-un-tableau-de-maitre-resumee-en-5-minutes-4207245

Cette restauration extraordinaire a permis la redécouverte d'un chef d'œuvre de Lebrun. Elle témoigne de la perspicacité de la donatrice Mme Wrightsman et du savoir faire de la conservation du Met. Mille fois Bravo!!!

Everhard Jabach et sa famille désormais en place au Metropolitan Museum of Art de New York. (19 mai 2015)

http://www.metmuseum.org/about-the-museum/now-at-the-met/2015/jabachs-in-the-house

Parmi les commentaires enthousiastes du blog du Met, je lis : «The LeBrun is magnificent, its acquisition a triumph for New York. It's one of those pictures you can't believe was still 'at large' and available, and even more remarkably was granted an export license.».

Traduction : (Ce Lebrun est magnifique, un triomphe pour New York. Il est difficile de croire que cette peinture était encore disponible et qu'un permis  d'exportation ait été accordé.)

Voyageur a écrit:

Il est difficile de croire que cette peinture était encore disponible et qu'un permis d'exportation ait été accordé

Tout est dit ! Même nos amis américains en sont étonnés ...

L'Angleterre n'a pas retenu ce tableau pour ses musées parce que je crois qu'il était en trop mauvais état. Il faut louer ici la perspicacité du conservatorat du Met.

Dans les notes du site du Met, on cite le peintre Reynolds  qui écrivit en 1781 : «The heads themselves are equal to the best of Vandick; but there is a heaviness over the picture, which Vandick never had, and this is its only defect".»

(Trad : Les têtes valent celles de VanDick; mais il y a une lourdeur (heaviness) qui se dégage du tableau et qui est inconnue chez Van Dick, C'est là son seul défaut.)

Il est possible que cette réserve s'explique par le fait que Reynolds ait vu non l'original du Met mais  la version de Berlin (copie ou réplique). aujourd'hui détruite.

A noter, dans le N°192/2016-2 de la Revue de l'Art :

L'étude de Mickaël Szanto, L'affaire Jabach : Charles Le Bun et les tableaux de Louis XIV

Sommaire : http://www.centrechastel.paris-sorbonne.fr/ouvrages/revue-de-lart-25#

ISBN : 9782708014541
broché      88 pages
Date de publication : Juin 2016
Prix : 25 €


Sujet connexe sur le forum : La Collection de peintures de Louis XIV

En complément, ce reportage sur la restauration du tableau commentée (en anglais) par  Michael Gallagher en charge du département des peintures du Met.

"What does it take to revive a masterwork?" Michael Gallagher on conserving Charles Le Brun's Everhard Jabach and His Family

Date de vente : 16/03/18 - Millon
Ecole ANGLAISE du début du XVIIIème siècle
Portrait d’homme
Toile - 47 x 38 cm

En fait un portrait Jabach d'après Rigaud.

Notice en rapport :
http://www.hyacinthe-rigaud.com/catalogue-raisonne-hyacinthe-rigaud/portraits/4-jabach-everhard-1618-1695

Le portrait conservé au château de Bussy-Rabutin (Côte d'Or) :


Ce tableau fut acquis en vente publique, en 1821, par le comte de Sarcus.
Cette vaste huile sur toile (135 × 105,5 cm), malheureusement inachevée et quelque peu ruinée dans sa couche picturale atteste cependant de l'idée générale qu'avait Hyacinthe Rigaud du portrait achevé d'Everhard Jabach.
Identifié comme « homme aux gants gris », il est sans aucun démenti le portrait de Jabach que Rigaud projetait sans doute de réaliser comme en témoigne La Live de Jully qui le décrit d’ailleurs comme  "à mi-corps de grandeur naturelle : il tient un gant d’une main, et a l’autre gantée".

Portraits et décors peints - château de Bussy-Rabutin (CNMHS, 1996) ;
Perreau, 2004, p. 97-98, repr. p. 97, fig. 69 ;
Rosenberg 2005, partie du n°136, p. 178-179, repr. p. 179, fig. a.

Merci cher G.M. pour cet heureux complément, pierre supplémentaire à cet édifice au charme irrésistible.


un portrait de notre homme entre au Louvre en 2021 :


Banquier de Mazarin, Jabach est un personnage incontournable dans le monde des amateurs d’art au XVIIe siècle. Originaire d’une famille de grands marchands établie à Cologne, il s’est installé à Paris dès 1638. Il a constitué une collection absolument unique, qui en fait aussi une figure indissociable de l’histoire des collections du Louvre : en effet, son exceptionnelle collection a suscité l’intérêt de Louis XIV et de Colbert. Le roi a fait acheter, en 1662 et en 1671, les plus belles toiles et dessins de cette collection, qui sont aujourd’hui conservés au Louvre.

Jabach a été portraituré par Antoon Van Dyck et Charles Le Brun. Hyacinthe Rigaud a probablement été introduit auprès de Jabach par Le Brun, dont il était l'élève, et il a peint le banquier selon deux types formels. Le premier, celui-qui nous intéresse ici, met en scène Jabach avec une chemise ouvert et un bonnet en taffetas noir et en dentelle. Ce type a donné lieu à un portrait à mi-cuisse, resté inachevé, et conservé au château de Bussy-Rabutin (cf supra).
Le second type montre Jabach coiffé d’une grande perruque (tableau au musée de Mulhouse).

Sur le présent portrait en buste, composé dans un ovale, Jabach s'est fait représenter de manière exceptionnellement décontractée et sans prétention, de trois quarts, regardant vers la gauche, la tête coiffée d'un bonnet de maison en taffetas noir bordé de dentelle noire ; il porte certes un précieux gilet brodé d'or sous son manteau également noir, mais celui-ci est déboutonné, laissant apparaître sa chemise blanche à plis.

Jabach (1618 Cologne - 1695 Paris) est l'une des personnalités les plus brillantes et les plus influentes du XVIIe siècle ; il est issu d'une dynastie de commerçants fortunés établie à Cologne depuis le XIVe siècle. En 1638, il s'installe à Paris et y occupe une place de choix en tant que grand banquier, entrepreneur et collectionneur d'art passionné et insatiable. En 1642, Jabach devint administrateur des finances du cardinal Jules Mazarin, ministre régnant de France, et depuis 1664, il était le premier directeur de la Compagnie française des Indes orientales nouvellement créée. Parallèlement, Jabach, en tant que mécène, entretenait des relations suivies avec les principaux artistes de son époque. En 1637, il commanda la célèbre "Crucifixion de Pierre" à Peter Paul Rubens pour l'église Saint-Pierre de Cologne. Il se fit lui-même peindre à plusieurs reprises par Anthony van Dyck, Peter Lely et le peintre de cour français Hyacinthe Rigaud, et par Charles Lebrun en 1660 dans des dimensions monumentales dans le cercle de sa famille. Jabach réunit parallèlement d'importantes collections d'art, de nombreux chefs-d'œuvre de la Renaissance et de l'époque baroque, dont certains se trouvent aujourd'hui au Louvre, sont passés entre ses mains.

Huile/peinture à l'huile, doublure ; 65 cm x 49,8 cm.

Joint en annexe : Expertise du professeur Dr. Helmut Börsch-Supan, Berlin.
Lit.// Cf. Ariane James-Sarazin : Hyacinthe Rigaud 1659-1743, Catalogue raisonné, p. 51, cat. n° P.129.//