Exposition "Folie textile" à Compiègne

Du 07 juin au 14 octobre 2013 se tient au château de Compiègne l'exposition "Folie textile".

Elle met en lumière (mais pas trop) l'intense créativité en matière d'ameublement, décoration et mode liée à cette activité sous le Second Empire.

Ce fut l'occasion d'exhumer des pièces habituellement en réserve de Fontainebleau, Compiègne et du Mobilier National.
Le musée de la Mode a été mis a contribution et la Maison Prelle a prêté beaucoup de précieux échantillons.
De précieuses vues d'intérieurs et le lit, fraîchement restauré, d'Eugénie à L'Elysée complètent ce survol.

Les photos sont bien entendues interdites du fait du prêt de trois oeuvres provenant de collections privées (néanmoins reproduites au catalogue) mais comment rendre l'intéressante scénographie sans images ?







Au détour d'un cartel de vues stéréos, on retrouve un nom familier :



O surprise, une des copies du fauteuil de Crécy avec sa couverture de Beauvais d'origine.
D'un ensemble commandé par Eugénie, réalisé après 1858 et placé à l'Elysée en 1867:



Evocation des appartements d'invités avec mobilier et textiles d'origines :



"Clou" de l'exposition, le lit d'Eugénie dont j'avais évoqué l'achèvement de la restauration dans nos colonnes.
On regrettera que le chevet de tête ait été laissé dans son état fatigué, cela crée une distorsion visuelle fâcheuse.
Je conçois que l'on souhaite conserver des témoignages de la garniture d'origine mais dans ces conditions qu'on se limite, comme on l'a fait ici aussi, sur des parties peu visibles à l'oeil telles l'intérieur du ciel de lit et le chevet de pied :

Belle présentation, cher Lebrun !
voici en lien quelques documents complémentaires ...

Étant donné que ce sujet porte sur les textiles, j'ai envie de puvblier ici les photos de l'exceptionnelle restauration qu'ont eu droit deux des quatre tapisseries présentées dans l'antichapelle. Cette restauration s'est faite aux ateliers du Mobilier National et les couleurs retrouvées sont exceptionnelles et se marient bien avec les faux marbres du bas lambis datant du Second Empire.

Les sujets tissés à la manufacture des Gobelins au XVIIe reprennent des compositions de Raphaël : La messe de Bolsène et Héliodore chassée du temple. Elles occupent cet emplacement depuis le Premie Empire. Les deux autres tapisseries qui ne sont pas encore restaurées pour le moment représentent toutes deux La Bataille de Constantin . Avec les rideauxen reps rouge et le mobilier de 1856 de Quignon dans un stule Louis XVI et son lustre à 5 lampes carcel, cette salle a un style éclectique remarquable, coloré et les sujets préfigurent bien la chapelle qui suit. Les photos viennent de l’Instagram du château.

Belle exposition et impressionnante restauration des tapisseries de cette antichambre de la chapelle qui vit le mariage de Leopold 1er roi des Belges et de Louise-Marie d'Orléans .
Le château de Chantilly a annoncé pour le mois d'octobre une exposition consacrée à la 1ere reine des Belges sœur du duc d'Aumale .

vue plus large de la pièce retendue et meublée :


"La Messe de Bolsène" et "Héliodore chassé du temple" ont retrouvé leur place dans l'antichapelle du château de Compiègne, suite à une restauration dans les ateliers du mobilier national. Les deux tapisseries avaient quitté le musée en 2011.

"La Messe de Bolsène" rappelle le miracle eucharistique de Bolsena en Italie : en 1263, lors d'un office, l'hostie consacrée se serait transformée en chair et en sang, laissant des traces sur le corporal.
Cette pièce de tissu sur lequel reposent l'hostie et le calice, toujours conservée dans un reliquaire de la cathédrale d'Orvieto, est maculée de nombreuses taches rougeâtres évoquant le profil d'un visage. Des fidèles y voient celui de Jésus-Christ.

"Héliodore chassé du temple", renvoie en 176 avant J.C. Héliodore (représenté à cheval) est alors le vizir du roi séleucide Séleucos IV, qui règne sur la Syrie, la Cilicie, la Judée, la Mésopotamie, la Babylonie et une partie de l'Iran actuel.
Envoyé à Jérusalem, afin d’inspecter et de confisquer le trésor du Temple, il est mis en échec par le grand-prêtre Onias III (en prière au centre de la tapisserie).

article complet : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/oise/compiegne/ce-sont-des-biens-royaux-a-l-origine-deux-tapisseries-de-l-epoque-de-louis-xiv-retrouvent-leur-place-au-chateau-de-compiegne-apres-13-ans-d-absence-3009680.html