Napoléon et les Arts, J-M Leniaud, Château de Fontainebleau

Mis en ligne le 28 oct. 2015


En cette année de bicentenaire de la fin du 1e Empire, L'Essonne en Auteurs a souhaité évoquer un aspect moins connu du règne de Napoléon 1er, à savoir son rapport aux arts.

Pour cette émission, Emmanuel Couly reçoit Jean-Michel Leniaud, Historien de l'Art et Directeur de l'Ecole des Chartes, au Château de Fontainebleau, pour son ouvrage, "Napoléon et les Arts", publié aux Editions Citadelles et Mazenod en 2012.

Merci Grande Mademoiselle.

On notera au passage que dans la salle du trône, deux fauteuils Vaudreuil de Versailles ont ét retendus de velours rouge et galonnés de neuf pour retrouver leur place en tant que fauteuils de représentation.

Grande Mademoiselle m'a signalé la présence de bouts de pieds devant les deux sièges Vaudreuil placés comme fauteuils de représentation dans la salle du trône de Fontainebleau.

J'ai trouvé dans un blog des photos datées du mois d'août 2015 montrant ces sièges "blog de Didier" lien Didier Tougard.

Merveilleux, cher Alain, merci !

La photo ne permet pas toutefois de rendre l'impression de solennité qu'ajoutent à cette salle la présence des fauteuils Vaudreuil et leur repose-pieds. Notamment la montée en puissance accentuée par la hiérarchie ployants - fauteuils - trône.
L'effet est remarquable sur place. Le résultat intimiderait davantage. On peut donc en déduire que la réussite est pleine et entière !

Cela peut d'ailleurs amener une réflexion sur l'évolution comparée des instruments du pouvoir. Sans vouloir faire de la psychologie de bazar, on observe une évolution au XIX° siècle, en quête de pouvoir légitime.

Sous l'ancien régime donnait le plus souvent audience dans son cabinet (du Conseil) et pour marquer l'importance de la réception, derrière le balustre (cardinal Chigi).

Le trône placé à l'ordinaire sur une estrade élevée d'une seule marche, et à la chapelle, un tapis de pieds suffisant pour marquer la différence.

Seules les ambassades donnaient lieu à un déploiement de faste dans la galerie des glaces sur une estrade surélevée de plusieurs marches. Mais c'était toujours à l'intention de représentants de souverains étrangers. Sans doute fallait-il davantage marquer les esprits à destination de populations lointaines.

On vient de voir que la mise en scène des funérailles royales est allée en se simplifiant à partir de Louis XIII, même si l'exposition par scénographie montre des exemples somptueux, mais le catalogue est affirmatif sur la progression de la simplicité qui ne disparaîtra qu'à la Restauration.

Bien sûr les cérémonies des Sacres déployaient des trésors de somptuosité, avec le roi, sauf erreur, perché sur un trône en haut du jubé. C'est sans doute l'exception qui confirme le propos, avec l'aspect particulier du "divin " lié au pouvoir des rois de France.

Napoléon Ier devait donc plus qu'avant éblouir (tableaux du sacre et de la distribution des aigles) suivi par les cérémonies de la Restauration.
Napoléon III eut aussi besoin de "hauteur". Je pense au trône des Tuileries bien sûr, mais encore plus à celui, gigantesque, qui fut installé pour la clôture de l'exposition universelle de 1867.