Un appartement de la duchesse d'Angoulême au Grand Trianon?

Extrait de : https://www.connaissancesdeversailles.org/t6985-aubert-parent-sculpteur-sur-bois?highlight=parent

Notice EPV a écrit:

Ce panneau de tilleul sculpté fut offert par le sculpteur Aubert Parent à Louis XVI en 1777.
Il en fut remercié par une gratification de 1 200 livres en 1778.
Exposé par Louis XVI dans sa salle à manger des Retours de chasse à Versailles, l’œuvre fut exclue des ventes révolutionnaires.
Restauré en 1821, elle est exposée dans l'appartement de la duchesse d'Angoulême au Grand Trianon sous la Restauration puis au Petit Trianon sous Louis-Philippe (mentionné en 1852).

Alain Roger-Ravily a écrit:

(..) je suis étonné que la légende de la base du château mentionne un appartement de la duchesse d'Angoulême au Grand Trianon (?).
Il n'y eut aucun séjour pendant la Restauration, tout juste, il me semble, un dîner au Petit Trianon pour célébrer le mariage du duc et de la duchesse de Berry.
Pour le Grand Trianon, les rares plans de cette période mentionnent dans l'aile gauche "l'appartement de la reine" (ex appartement de Marie-Louise), que l'on aurait bien sûr attribué à la duchesse d'Angoulême en cas de séjour.

J'ai profité d'un appel de M. Benoit pour lui parler (entre autre) de cette mention d'un appartement de la duchesse d'Angoulême au Grand Trianon sur la base du château.
Comme nous pouvions nous y attendre, il a confirmé ce que nous savions.

Notamment que l’ex-appartement de l’Impératrice de l’aile gauche du château, conservé en l’état depuis 1810, fut officieusement attribué à la duchesse d’Angoulême, sorte de reine non déclarée du régime.

Que l'’inventaire de 1818 dit bien qu’il s’agit de « l’appartement de la Reine », mais que certains documents mentionnent en effet la duchesse dans le langage courant du temps.
Que la même problématique est enregistrée pour le Petit Trianon.
(De même aussi, les appartements de l’Empereur portèrent désormais le nom d’appartements du Roi.)

Et que la duchesse ne vint jamais à Trianon, outre les quelques fêtes du début du règne de Louis XVIII, comme le 25 juin 1816 lors du mariage du duc et de la duchesse de Berry, et à l'occasion du couronnement de Charles X, et surtout qu'elle n’y dormit pas.

Trop de souvenirs étaient attachés à ces lieux.

Merci pour ces informations puisées à la source cher GM !

Grande Mademoiselle a écrit:

la duchesse d’Angoulême, sorte de reine non déclarée du régime.

Effectivement, reine non déclarée, mais certaines invitations de la Cour des Tuileries ne mentionnaient-elles pas très officiellement qu'elle "en tenait lieu" ?

Oui, en quelque sorte, cher V2H.

Vous faites sans doute référence à la formule Madame représentant la Reine, employée notamment lors des réceptions des épouses des ambassadeurs à la Cour.

Merci cher GM pour votre réponse. Ce fut effectivement un statut curieux que celui de la duchesse d'Angoulême sous le règne de Louis XVIII (l'intronisation de Charles X changeant la donne en faisant d'elle la Dauphine bien sûr).

Saint-Cloud était ainsi rattaché depuis Napoléon au domaine de la Couronne et pourtant, en souvenir de l'acquisition réalisée par Marie-Antiinette pour ses enfants, Louis XVIII faisait adresser les invitations à y séjourner par la duchesse et en son nom.

On pourrait aussi évoquer ces invitations aux Tuileries pour lesquelles la duchesse d'Angoulême tenta de rétablir l'usage ancien (on s'inscrit et l'on attend de savoir si son nom est rayé ou non), ce à quoi elle dut vite renoncer faute de candidats à une telle humiliation publique (cf. mémoires de la comtesse de Boigne).

Toujours dans la même logique, l'inventaire de la salle de spectacle des Tuileries en 1816 mentionne la loge du roi (à la place de celle de l'empereur) et la loge de la reine (à la place de celle de l'impératrice).
La duchesse d'Angoulême occupe de même aux Tuileries l'ancien appartement de l'impératrice, situé sous celui du roi, le duc d'Angoulême occupant l'ancien appartement d'atours de l'impératrice et une partie de de l'appartement du grand Maréchal du Palais.