Exposition Les derniers feux du palais de Saint-Cloud

Exposition coproduite par le musée des Avelines et le Mobilier national qui prête 50 oeuvres pour l'occasion.

On se souvient que le musée des Avelines avait pu acquérir l’album photo appartenant au collectionneur J.D. Serena qui avait servi de base documentaire au livre de M. Chevalier consacré au château de Saint-Cloud.

Parmi les cinquante oeuvres prêtées par le MN, il y aura une paire de pentes de Beauvais créées à l'origine pour la galerie des Guise à Eu. Elles seront installées à Saint Cloud sous le second Empire.

Le MN conserve neuf paires de pentes de 5m de haut qui ont gardé toute leur fraîcheur et leur doublure.

Une fenêtre sera reconstituée à l'exposition avec deux pentes (frange côté mur) et un lambrequin au-dessus.

Je fais remonter le sujet pour rappeler cette exposition qui commence jeudi prochain.

https://www.musee-saintcloud.fr/agenda/les-derniers-feux-du-palais-de-saint-cloud

Petit cadeau aux membres du forum : une vue du grand salon de l'impératrice, restitué avec tous ses éléments mobiliers (tapis compris,livré en 1866 et toujours conservé au MN) à la fin du Second Empire. Cette image est extraite du "film" évoquant une visite du palais en 1870, en images virtuelles qui sera diffusé au début de l'exposition :

L'exposition sera aussi scintillante que votre belle restitution cher Mansart. Le Mobilier National n'a pas lésiné sur les moyens pour redonner vie à des meubles oubliés.

Le guéridon de Wassmus livré en 1857 a été entièrement désossé. Les nombreux bronzes ont été nettoyés et la marqueterie restaurée. Le meuble présenté dernièrement aux JDP brille de mille feux.


Les dorures du mobilier livré par Cruchet ont été nettoyées


Le sélection du lampas pour les garnitures a été difficile vu le choix immense parmi les chutes gardées dans les magasins.


Il y aura aussi des tapisseries du cycle de Marie de Médicis par Rubens tissées par les Gobelins sous Louis-Philippe.

Une préparation d'exposition qui a permis aux ateliers du MN de briller dans leur art de restaurer et de justifier, comme s'il fallait le faire, de l'excellence française dans les métiers d'art. (photos perso).

Merci cher Mansart pour ce partage exclusif. Cette belle reconnaissance officielle de la qualité de vos travaux était attendue et méritée ! J’en suis sincèrement ravi pour vous !

Parmi les oeuvres provenant des collections du château de Versailles :


Copie d'après un original de 1758 disparu.
Commandé pour Madame Infante ; pendant du MV 3800 ; visage, repris du MV 3801, réalisé dans un premier temps, payée en 1760 ; portrait livré à la cour, 3 octobre 1758 ; salon de 1759, n°13 ; collection Louis XV ; cité au cabinet de la Surintendance de Versailles ; 1759-1784 ; transporté à Paris au Museum central des arts, placé dans les réserves, 13 juin 1797 ; retour à Versailles à une date indéterminée.
Une autre version de ce portrait fit partie de la Collection de Louis XVIII. Elle fut donnée au Roi par M. le comte de Beaumont, en 1817. Provenant du château de Saint-Cloud, elle est désormais conservée au musée du Louvre  (inv 6892).

Paire d'encoignures livrée en 1782 par les frères Darnault pour le Grand cabinet de Madame Adélaïde, fille de Louis XV, au château de Bellevue ; inventoriée à Bellevue en 1794 ; mentionnée au XIXème siècle au palais des Tuileries, puis au palais de Saint-Cloud. Versement du Mobilier national au Musée du Louvre, 1870 ; dépôt du Musée du Louvre au château de Versailles, 2011.

Chacune repose sur trois pieds toupie et ouvre par un vantail plaqué d’un panneau de laque du Japon, incrusté de nacre. Chaque panneau, orné de pagodes (personnages) en relief qui se détachent sur fond noir, est souligné d’une baguette de bronze doré, encadrée d’une bande de laque aventurine, sertie de bronze doré. La frise a été enrichie d’une somptueuse guirlande de fruits enrubannée, en bronze doré. Les montants sont dotés de colonnes cannelées et surmontées de masques antiques. La partie inférieure est ornée de mufles de lions, entourés de rinceaux antiques.

Ces deux encoignures appartiennent à un ensemble très luxueux de meubles ornés de laques du Japon, exécutés à partir de 1780 par Carlin pour Madame Adélaïde et Madame Victoire, les deux tantes de Louis XVI. Ces meubles étaient destinés à différentes pièces du château de Bellevue qu’elles avaient acheté au roi en 1775. Madame Adélaïde destinait ainsi ces encoignures à son Grand Cabinet, où elles étaient accompagnées d’une commode, désormais dépourvue de ses panneaux de laque, d’une console et d’un bureau. Cet ensemble montre que le goût pour le mobilier en laque était encore très vif en France, à la veille de la Révolution. Il montre aussi le mariage très réussi du répertoire de bronze antiquisant avec les somptueux laques à fond noir du Japon.

Marie-Laure de Rochebrune.

Ce portrait de Gérard est une réplique avec variantes du tableau peint en 1805, dont il existe d’autres versions à Malmaison et au Napoléonsmuseum à Arenenberg.
Ce tableau est un dépôt de Malmaison en 1972.

Commandé par l'impératrice Joséphine en 1805 ; présenté au Salon de 1806 (n° 575) ; exposé dans la Grande Galerie de la Malmaison ; entré à Versailles avant 1850 ;
envoyé au château de Saint-Cloud sous le Second Empire ; placé dans les bâtiments de la Préfecture de Seine-et-Oise à Versailles en 1871 ; renvoyé en magasin au musée de Versailles en 1872.

A compléter ...

De rien cher Vidame

Merci cher GM pour ces précisions.
J'ajoute que
-le portrait de Mme Adélaïde ornait le salon gris ou cabinet de travail de l'appartement nord de souverain invité de l'aile de l'orangerie, avec une réplique en tapisserie de Marie-Antoinette et ses enfants, prêtée par le Mobilier national pour l'exposition.
-les deux encoignures et le buste figuraient dans les angles du salon de la Vérité, face aux fenêtres
-le portrait de la reine Hortense était à gauche du lit de l'empereur, en pendant d'un portrait de son frère, Eugène, vice-roi d'Italie (un exemplaire à l'ambassade d'Allemagne, dont c'était la résidence).

Quelques photos de l'exposition modeste mais qui permet au MN de faire travailler ses ateliers et ses métiers d'art.
La vidéo du palais reconstitué de Mansart très appréciée, mettait en lien les éléments présentés qui reprenaient les photos de Richebourg.

Le fleuron était la table de Wassmus, ébéniste qui était à Riesener ce que Viollet-le-Duc était au Moyen Âge, avec sa profusion de bronzes dorés.


Chaise légère de Quignon regarnie pour l'occasion et guéridon de Paillard et André


Gros plan irrésistible sur le fauteuil de Sené, prêté par Compiègne.


Evocation de la galerie d'Apollon avec ses meubles Boulle et leurs garnitures


Retour à la réalité tragique de cette fête d'un instant

L’inauguration de l’exposition hier soir ne peut, hélas, que nourrir les regrets sur ces décors disparus .
Saluons la performance d’un éminent membre du forum, vous aurez reconnu notre Mansart, pour ses reconstituons numériques de très haut niveau qui redonnent vie à ce palais disparu.



Portrait de Napoléon III par Édouard Dubufe, 1853.
Bas d'armoire par Louis Edouard Lemarchand, 1843.



D’après Vigée-Lebrun
Marie-Antoinette et ses enfants
Tapisserie de Beauvais
Il s’agit du 2nd des deux tissages lancés de 1814 à 1822.
Le 1er n’ayant pas donné satisfaction, un second fut mis sur le métier. Ils restèrent en réserve jusqu’à ce qu’Eugénie ne la place à Saint-Cloud, tout d’abord dans la salle à manger des appartements impériaux puis dans le cabinet de travail de l’orangerie.
En 1877, elle figure à l’Elysée dans l’ancien cabinet de travail d’Eugenie puis Félix Faure, grand admirateur de la reine, le fait placer dans l’ancienne antichambre de l'impératrice.
Un 3e tissage est commandé par le président de la République en 1897 pour être offert à la tsarine en 1900.



Un échantillonnage du mobilier de Saint-Cloud sous le Second Empire.



Beauvais, d’après JB. Couderc et F. Starke, lambrequin en tapisserie commandé pour la galerie des Guise au château d’Eu. Le deuxième tissage présente ici fut commandé pour les trois salons d’honneur de Saint-Cloud. 1839-1843.
Sèvres, vase fuseau orné de Napoléon en costume de sacre, 1808. Il se trouvait dans le salon de la Vérité.
Sèvres, Riton, Peyre et Dieterle, vase à quatre lobes et chimères, 1854.
Jacob-Desmalter, console livrée en 1808 pour le grand cabinet de Napoléon 1er aux Tuileries.
Envoyé en 1832 au salon du conseil de Saint-Cloud.

merci pour ces détail,
l'écran garni d'un bouquet à fond noir semble être à celui qui était exposé dans le grand cabinet de Mme de Maintenon.

L'écran exposé provient des collections versaillaises, c'est donc sans doute le même!

Merci pour ces belles photographies, n'ayant pu venir hier soir à l'inauguration.
Je posterai quelques vues du "film" dans quelques semaines, histoire de laisser la primeur des restitutions au musée des Avelines

Mansart a écrit:

n'ayant pu venir hier soir à l'inauguration

On vous a refait le coup de Charles Garnier ?

Cet écran bien connu, de style et sans utilité pour Versailles est un dépôt du musée du Louvre.
Il a été fourni par le tapissier Laflèche en 1844.
La feuille est en tapisserie de Beauvais.

Non cher Vidame, même si je ne suis pas l'architecte du palais!

Merci cher Lebrun pour cette nouvelle photographie évocatrice de l'appartement de l'impératrice : fauteuil de la même série que ceux du cabinet de travail, candélabre, fauteuils, table, pendule et écran du grand salon, vase du cabinet de toilette...

Je me permets de reposter une vue de la restitution virtuelle du grand salon avec ces différents éléments :

Hauts-de-Seine : déambulez dans le décor du palais de Saint-Cloud
Entièrement brûlé dans un incendie en 1870, le palais de Saint-Cloud revit. Le musée des Avelines a reconstitué avec le Mobilier national certaines pièces grâce à une centaine de photos retrouvées.
Par Estelle Dautry
Le 11 octobre 2019 à 12h13, modifié le 11 octobre 2019 à 14h30
http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/hauts-de-seine-deambulez-dans-le-decor-du-palais-de-saint-cloud-11-10-2019-8170875.php

Du fastueux palais, il ne reste rien. Des écrits et quelques peintures. Jusqu'en 2014, où un album de 99 photos du palais, réalisées sur commande par le photographe Pierre-Ambroise Richebourg en 1868, refait surface. Les photos datent de deux ans avant l'incendie qui a entièrement détruit le château. Des petits formats de 9,5 cm sur 8 cm, qui immortalisent le lieu. Le musée possédait déjà 13 vues stéréoscopiques colorées.

« Les Français ont tiré depuis le mont Valérien sur les troupes prussiennes qui était dans le parc. Mais l'obus a atterri directement dans la chambre de l'empereur, ce qui a déclenché le terrible incendie », raconte Emmanuelle Le Bail, directrice du musée des avelines.

Les Prussiens laissent l'incendie détruire l'édifice. Les vestiges seront rasés en 1892. « Quand nous avons découvert ces photos de Richebourg, je me suis dit qu'il fallait qu'on présente au public le faste du palais » décrit Emmanuelle Le Bail. Patiemment avec l'aide du Mobilier national et de Bernard Chevallier auteur de « Saint-Cloud, le palais retrouvé », le musée a retrouvé une centaine de pièces appartenant à la demeure.


De nombreux objets d'art et du mobilier qui ornaient le palais avaient été évacués vers Paris, dès août 1870, à la demande de l'impératrice Eugénie avec le soutien du commandant Armand Schneider, régisseur du palais. Meubles, objets, tapisseries et tableaux furent accumulés et envoyés au garde-meuble et au Louvre. Le palais, très apprécié de l'impératrice, la femme de Napoléon III, servait de villégiature d'été.

Un film reconstitue la palais en 3D

« Beaucoup ont servi ensuite au palais de l'Elysée. Certains ont rejoint le château de Versailles, le château de Fontainebleau, celui de Compiègne ou sont devenus propriété de particulier » détaille la directrice du musée.

Aujourd'hui, la scénographie confronte les photographies intérieures de Richebourg aux nombreux objets retrouvés. À l'aide d'un plan, on circule entre certaines pièces du palais. Des agrandissements des photos de l'album de Richebourg permettent de resituer un meuble dans son environnement d'origine.
Ici cette console à tête de minerve, en bois sculpté avec son marbre rouge, époque empire de Louis-Etienne Hersent. Là cette table de salon en bois de rose de Henri-Léonard Wassmus. Ou encore des vases, choisis à la manufacture de Sèvres par l'impératrice Eugénie.

 
À l'étage, un film, réalisé par Philippe Le Pareux, reconstitue en 3D le palais du temps du temps de son apogée. Par ailleurs, il est possible de consulter toutes les photos de l'album Richebourg numérisé par la ville de Saint-Cloud, sur le site Internet du musée.
Le Domaine national de Saint-Cloud présente la reproduction en grand format in situ d'une dizaine de vues extérieures de l'album Richebourg pour une meilleure appréhension de l'espace. Aujourd'hui il ne reste aucune trace visible dans le domaine.

Les derniers feux du palais de Saint-Cloud.
Au musée des Avelines, 60, rue Gounod. Jusqu'au 23 février 2020.
Entrée libre.
Du mercredi au samedi de 12 heures à 18 heures et le dimanche de 14 heures à 18 heures.

On notera une erreur dans la légende de la troisième photographie : il ne s'agit pas du mobilier ni de la photographie du salon de la Vérité mais du grand salon.
Par ailleurs, attribuer la redécouverte du décor intérieur du palais à l'achat du recueil Richebourg à Serena en 2014 est un peu réducteur : l'ouvrage de Florence Austin paru en 2005, avec la reproduction de "l'album Schneider", couvrait l'essentiel des décors du palais (voir plus que l'album Serena!)

L'exposition est accompagnée d'un catalogue magnifique, que je viens de recevoir (vendu 17 euros).
Vous y trouverez notamment un article de votre serviteur, et pour ceux qui souhaitaient voir une version "papier" des reconstitutions virtuelles, 7 vues dont une inédite sur le forum (une vue axonométrique du premier étage du palais).

Félicitations ! Votre succès fait plaisir à lire cher Mansart !

A quand une séance de dédicaces pour les membres du forum ?

Vous avez aussi les felicitations de votre surintendant
Tres belle exposition bonne presentation comparative entre les grandes photos de l etat second empire et les objets meubles tapisseries retrpuves au mobilier national

Ce fut un regal de retrouver vos reconstitutions 3d dans la video de presentation

Le catalogue est de petit format mais il est merveilleux et tout a fait abordable 17€

En plus l entree de l expo est gratuite

Quel dommage que ce palais a disparu dans les flammes

Felicitations cher Mansart un bel hommage et encouragement pour votre travail et le résultat extraordinaire auquel vous avez abouti !!!!