Ganymède, aimé de Jupiter, échanson des dieux

Origine: Mythologie grecque
Catégorie : Mortel
Allégorie ou symbolique : Beauté, amours des dieux, échanson des dieux
Texte lié : : Métamorphose d’Ovide
Emblème : Jeune homme ou adolescent accompagné ou enlevé par un aigle
Personnage liée : Jupier/Zeus.

Lien vers le mythe sur internet : https://mythologica.fr/grec/ganymede.htm

Cet épisode mythologique, on disait « de la Fable » à l’époque, ou Jupiter/Zeus métamorphosé en aigle s’approche du jeune Ganymède avant de l’enlever dans l’Olympe, est présent à Versailles au travers de la sculpture.

Cette représentation de Ganymède et Jupiter a été sculpté d'après un modèle de Martin Carlier, lui-même exécuté d'après l'antique de la Galerie des Offices à Florence.
Entrée dans les collections de Louis XIV à Versailles, elle est mentionné en 1695 et 1701 dans le bosquet du théâtre d'Eau, puis déplacé en 1704 dans le bosquet de l'Etoile transformé par Jules-Hardouin-Mansart.
Elle a été restaurée en 2007 grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles, puis mis à l'abri au château.

Son auteur, Jean Joly, sculpteur ordinaire du roi, est né en 1654 à Troyes et mort en 1740 à Montpellier.
Élève de François Girardon, Jean Joly rempota, en 1680, le premier prix de Rome en sculpture avec un « Fratricide de Caïn ». Il séjourne à Rome à la villa Médicis de 1680 à 1686.
En octobre 1686, il se présente pour être agrée à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Pour son morceau de réception,  le peintre Le Brun lui fournit un sujet.
Le 1er février 1687, Jean Joly Sculpteur est agrée sur présentation de l’esquisse qu’il a faite sur le sujet donné par M Le Brun représentant l’Église qui terrasse l’Hérésie. Il dut l’exécuter en Marbre.
Il travailla avec Nicolas Coustou et Antoine Coysevox et livra pour Versailles le Ganymède qui nous intéresse, deux grands vases colossaux ainsi que des ornements architecturaux.

Comme la précédente, cette’œuvre, réalisée vers 1684-1685, s’inspire de la sculpture antique aujourd’hui conservée au Musée des Offices à Florence.
Le sculpteur Laviron utilisa la version en plâtre qui figurait dans les collections royales à Paris.
L’œuvre fut placée au bas de la rampe nord du parterre de Latone ou elle se trouve toujours.

Sculpteur méconnu, Pierre Laviron naquit à Anvers en 1650.
Il entra comme apprenti chez le sculpteur anversois Gaspard Couplet vers 1662-1663.
Il poursuivit sa formation à Paris à l'Académie royale de peinture et de sculpture, où il remporte le premier Prix de Rome en 1676 et 1678.
De 1678 à 1682 il séjourne à l'Académie de France à Rome. Après son retour en France, il est agréé à l'Académie en 1683 avec un bas-relief représentant Bacchus et Ariane.
Entre 1682 et 1686, son nom est mentionné dans les Comptes des bâtiments du Roi sur les chantiers des châteaux royaux de Versailles et de Marly.
Parmi ces œuvres, il livra à Versailles des vases d’ornement, un terme de Bacchante et des modèles en terre cuite pour les bronzes du parterre d’eau. Ses autres œuvres livrées pour Marly ont disparu.
Son groupe de Ganymède fait partie d’une série d’œuvres copiées d’après des antiques célèbres pour faire de Versailles, devenu le siège du pouvoir en 1682, une nouvelle Rome.
Il décède à Paris le 7 novembre 1685.

Merci cher Noisy pour ce sujet.

Vu à l'exposition Sèvres, la manufacture des Lumières, ce biscuit de Sèvres en 2ème grandeur par Boizot :

Le biscuit Sèvres et les marbres ne traitent pas la nudité de la même façon, ce qui me rappelle ce texte de Pierre de Nolhac ;

On aperçoit, du bas du Parterre de Latone, espacés régulièrement derrière le rideau entrouvert des ifs en pyramide, la suite un peu froide des figures antiques copiées, presque toutes en Italie, par des élèves de l’Académie de France à Rome. Les œuvres les plus célèbres à l’époque de Louis XIV se retrouvent dans cette noble assemblée réunie ici pendant les années 1687 et 1688. Ce sont Ganymède, Uranie, Hercule Commode, l’impératrice Faustine en Cérès, le Bacchus de Florence, le Faune à la flûte, du Louvre, les deux prisonniers Daces, du musée de Naples, l’Antinoüs du Belvédère, la Vénus Callipyge, le Silène portant Bacchus, un Mercure de Rome, et enfin l’Apollon du Belvédère. L’Uranie et l’Antinoüs se trouvent répétés, mais sans inconvénients, car la plupart de ces figures sont peu regardées. Elles ne laissèrent pas de choquer, dès leur installation, les prudes de la Cour. Les mentions que l’on peut relever dans les Comptes des Bâtiments nous apprennent que le sculpteur Bertin fut chargé en 1689, d’y poser « des draperies et feuilles de vigne », et l’on trouve également le sieur Fontelle occupé à faire « des feuilles de sculpture pour mettre devant les nudités des figures du jardin ».

1913, Pierre de Nolhac
Les jardins de Versailles

En matière de nudité, il y a toujours eu un concours de pruderie à ces époques où les corps ne se dénudaient qu'en peinture et en sculpture.
N'est-ce point la reine Marie Leczinska qui avait fait habiller les nus par trop nus de la galerie François 1er à Fontainebleau ?

Et Marie-Louise en rajouter uen couche, si j'ose dire sur les nudités des jardins encoe épargnées par la pudeur.

Je n'ai jamais compris pourquoi le défunt Ganymède, photographe inlassable du château, l'avait pris pour pseudo et avatar, lui dont le physique de bûcheron du grand nord tournait résolument le dos à cet archétype juvénil.

Son site tombé en déshérence a disparu, quel dommage

Ce site était vraiment remarquable ! Quel dommage ! Un si beau travail englouti...

Photo du jour :