Le dragon-serpent, monstre mythologique

Origine: Mythologie grecque
Catégorie : Animaux fabuleux ou Monstre
Allégorie ou symbolique : forces protectrices
Texte lié : : Homère, Hésiode, Apollodore
Emblème ou représentation : : Monstre en forme de serpent
Personnage lié : Apollon, dragon de Colchide, Hercule, hydre de Lerne, Jason, Ladon, Python

Dans la mythologie grecque, les dragons sont un groupe de créatures apparentées aux serpents avec des attributs ou pouvoirs fabuleux, souvent consacrés par les dieux à la garde d’un trésor ou de lieux sacrés.
Contrairement à l’image moderne des dragons, héritée du moyen-âge, ils ne volent, ni ne crachent de feu.
Les plus célèbres sont évoqués à Versailles au travers de la peinture, de la sculpture et des arts décoratifs.

le voici "in situ"



Deux Serpents l'un à plusieurs têtes, l'autre à plusieurs queues, disputaient de leurs avantages.
Ils furent poursuivis ; celui à plusieurs queues se sauva au travers des broussailles, toutes les queues suivant aisément la tête.
L'autre y demeura, parce que les unes de ses têtes allant à droite, les autres à gauche, elles trouvèrent des branches qui les arrêtèrent.

il en existait un autre disparu :



Un Dragon voulait ronger une Enclume, une Lime lui dit :
« Tu te rompras plutôt les dents que de l'entamer. Je puis moi seule avec les miennes te ronger toi-même et tout ce qui est ici.»

Commentaire :
En 1665, l’orfèvre Claude Ballin, fourni à Colbert, le dessin de 6 vases d’ornement à orangers pour les jardins de Versailles.
Les modèles de ces vases furent réalisés par les sculpteurs Magnier et Tuby.
Les 6 premiers exemplaires furent fondus par Ambroise Duval, sculpteur-fondeur du roi, sous la supervision de Ballin.
Sitôt achevés en 1667, les 6 vases furent livrés à Versailles et peut-être initialement disposés sur la tablette de marbre du parterre du Nord, où Mme de Scudéry mentionne des vases en 1669.
Ils migrent ensuite, vers 1685-1687, sur la tablette du parterre du Midi, qui prend à cette époque sa configuration actuelle.
Ces vases avaient été dupliqués probablement par les sieurs Denis Prévost et à François Picard de manière à occuper toute l’étendue de la tablette du parterre du Midi.
Ces vases furent de nouveau copiés sous Napoléon III (1852) pour orner en pendant la tablette du parterre du Nord.

Les auteurs :
Claude Ballin ((1615-1678)
Cet orfèvre du roi reste surtout connu pour avoir réalisé, à partir de 1664, une grande partie du mobilier d’argent de Louis XIV.
Ces vases de bronze de 1665 restent aujourd’hui l’une des rares traces de l’activité de l’orfèvre et un lointain écho du mobilier d’argent disparu.

Ambroise Duval ( ?-1683)
Ce sculpteur fondeur du roi est né au Mans et mort à Paris en 1683.
Il exerça d’abord en Angleterre ou il exécuta plusieurs ouvrages pour le roi Charles II.
Colbert le fit revenir à Paris et lui confia l’exécution de bronzes qui décorent les jardins de Versailles.

Sources :
Guiffrey (Jules), « Ambroise Duval, sculpteur-fondeur du roi : marché de six vases pour les orangers de Versailles (13 décembre 1665) », Nouvelles archives de l'art français, 1881
Base du château de Versailles et RMN

Complément iconographique (royal!) :



Historique
collection de Louis XIV ; passé au Museum central des Arts à Paris ; passé au Louvre ; prêté le 27 mai 1937 à l'exposition "Deux siècles de l'histoire de France" à Versailles et resté en dépôt après l'exposition (Livre des mouvements du cabinet des dessins 1933-1959, p. II 72). Courrier du 8 février 1938 : demande du dépôt à Versailles par M. Rouchès, conservateur du département des dessins et de la chalcographie au directeur des musées nationaux ; inscrit sur les inventaires du château, 1944 ; exposé dans les salles du XVIIe siècle, n°10, 1967.

Commentaire
Les deux miniatures de Werner, Louis XIV en Apollon triomphant du serpent Python et Louis XIV en Apollon conduisant le char du Soleil (INV.DESS 815), ont été réalisées pour orner les cabinets d’Apollon et de Diane, deux meubles dus à l’ébéniste Domenico Cucci. Elles illustrent l’identification de Louis XIV à Apollon, le dieu vainqueur des forces du Mal.

Durant cette première période du règne personnel, les programmes décoratifs des résidences royales firent un large recours au langage mythologique pour illustrer les vertus et la puissance royales. Au XVIIe siècle, la mythologie gréco-romaine n’est plus associée au paganisme antique : vide de toute dimension cultuelle ou confessionnelle, il s’agit d’un langage culturel, compris des élites cultivées de l’Europe entière, qui permet de formuler des idées sous le voile d’un discours plaisant et raffiné.

Alexandre Maral, Thierry Sarmant.

dans la même veine (mais en mauvaise qualité d'image) :

Historique
Collection Louis XIV. Localisé au Trianon en 1709-1710 dans l'inventaire Bailly. Localisé dans les magasins du Louvre dans l'inventaire Villot. Déposé à Bordeaux en 1872. Deposé par le Louvre à Versailles en avril 1932.