Le 18e aux sources du design, chefs d'oeuvre du mobilier

Fin 2014 se tiendra à Versailles une exposition initialement programmée au Petit Palais sur le mobilier français au XVIIIe siècle.

Seront regroupées des pièces insignes et des chefs-d'oeuvres d'ébénisterie et de menuiserie.
Parmi les prêteurs figurent de grands collectionneurs privés et de prestigieuses institutions de par le monde.

De mémoire, parmi les pièces d'ébénisterie, citons les commodes de Louis XIV au Grand Trianon, la commode du roi à Choisy, la commode en Sèvres vert appartenant aux Rothschild, la bibliothèque basse de Leleu appartenant à Axa.

Côté menuiserie, les fauteuils de Parme par Foliot et quelques surprises.

Et une rareté, la console métallique dessinée par Louis pour Varsovie sort pour la première fois des caves de l'Ermitage.

Les notices sont rédigées par les meilleurs spécialistes du moment, qui outre certains conservateurs, sont messieurs Bill Pallot et Alexandre Pradère.

Parmi les prêts, j'ai entendu parlé du secrétaire en laque de Louis XVI de Schwerdfeger.

Ajout pour Claude Monet : ouix
environ 1,50 m au garrot si mes souvenirs sont bons




BVRB, commode à 2 vantaux, loupe et porcelaine de Sèvres, vers 1758-60, pour le prince de Condé (Coll. Rothschild)

S'agit-il M de Noisy du secrétaire plaqué de laques du Japon similaires à la table de Marie-Antoinette du Louvre , et qui figurait dans le cabinet d'angle de Louis XVI ?
J'espère que cette merveille rejoindra un jour Versailles ...

Quelle est cette bibliothèque basse de Leleu détenue par Axa (qui est un mécène du chateau ...)?

Merci pour cette info M Lebrun , cette exposition sera exceptionnelle avec j'espère des découvertes...et des dons

La console metallique de Victor Louis à l'Ermitage est certainement du même modèle que celles du musée Nissim de Camondo :

http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/nissim-de-camondo/l-hotel-et-les-collections/parcours-132/rez-de-chaussee-haut/le-salon-des-huet/deux-consoles

L'EPV vient de publier son appel d'offres pour l'élaboration de la scénographie de l'exposition, dont le titre provisoire est "Le mobilier XVIIIème, aux sources du design". Dates prévisionnelles : 20/10/2014 au 22/02/2015.

Rien de bien intéressant dans le dossier mis en ligne. A se demander d'ailleurs comment les candidats vont bien pouvoir émettre leurs propositions sans même avoir pu consulter une liste des œuvres exposées... Ah si tout de même, la note de présentation de l'expo est accessible, je ne résiste pas au plaisir de la recopier ici :

L’exposition « 18, aux sources du design » (titre provisoire) présentera une sélection d’une centaine de meubles créées entre 1670 et 1790. C’est par la présentation particulière de cette exposition que passera le message pédagogique sur les premières réflexions du génie humain s’appliquant à la création des meubles pour leur forme et non plus uniquement pour leur fonction ou leur effet décoratif.
La naissance de l’ergonomie, les expériences sur le mobilier de rangement, l’invention dans les matériaux et la richesse des couleurs seront le prétexte à une démonstration scénographique laboratoire. Chaque meuble sera individualisé et porté à la lecture du visiteur par différents arguments techniques allant jusqu’à la modélisation et le scan.  

Je n'aurais jamais cru qu'une exposition sur le mobilier XVIIIème pût me faire trembler d'effroi...

hé bé !!!!
je m'étonne que le rédacteur ait omis d'exprimer que "l'exposition devait aussi prendre en compte la rivalité entre la philosophie inhérente à la structure des oeuvres de menuiserie relevant des conceptions épicuriennes développées  par les ouvriers du faubourg St Antoine en opposition très nette avec celles des meubles d'ébénisterie inspirées des idées aristotéliciennes prônées par les maîtres d'origine étrangère en particulier allemande. "
Il me semble aussi avoir entendu dire que"l'exposition permettrait à des créateurs mondiaux reconnus tels Murakami ou Koons de
de faire évoluer ces meubles dans leur univers poétique dir ectement appréhendable par l'intellect ludique des enfants  au moyen d'arrangements par le biais du média particulier que constitue l'image en mouvement et/ou le son audio déstructuré "

Je me demande qui a eu cette idée loufoque...

Les artifices de présentation visent peut-être à séduire un autre public, habituellement peu sensible aux charmes des meubles XVIIIe.
La présence du mot "design" dans le titre, certes provisoire, vise de toute évidence à séduire un public réputé regarder habituellement les créations des XXe et XXIe siècles.

Citation :

démonstration scénographique laboratoire

Quand je lis ce texte, on se demande si c'est du pipot ou de la pipette !!!
En tout cas bon courage aux conservateurs quand ils recevront les proposition de scénarii !!!

Bonjour
Le titre exact (pour le moment):

"Le mobilier du XVIIIème siècle-Aux sources du design"

date prévues sont: du 21 octobre 2014-22 février 2015
et l'exposition aura lieu dans les Salles Afrique et Crimée

Cordialement
Anne-Charlotte

On ne cesse de porter provisoirement atteinte aux collections permanentes, certes de façon provisoire et souvent pertinente, pour alimenter des manifestations pluriannuelles.
On aimerait tant avoir de Versailles une vision un peu stabilisée.
Avec Arras, et ce que l'on nous annonce, commerce avec la Chine oblige, on n'arrête plus de faire et défaire les installations (ce qui monopolise le personnel de manutention qui est moins disponibles pour les collections permanentes (c'est ce qui se disait au Louvre.
Bientôt L'acajou dans les œuvres de Riesener", bien sûr à Cuba, ou présentation de toutes les soieries retissées à Versailles, bien sûr à Lyon, avec une antenne à Tours.
Je plaisante, et les expositions sont des événements heureux souvent à l'origine de nouvelles recherches, et de trouvailles également. Outre certaines restaurations qu'elle suscitent elles permettent à travers les catalogues, de publications inédites et qui seraient souvent restées dans l'ombre.
Juste une juste mesure à trouver.

Le communiqué de presse du chateau :

La grande exposition thématique de 2014-2015 au château de Versailles présentera les chefs-d'œuvre du mobilier de 1650 à 1789, comme autant d'exemples emblématiques de la richesse créative de cette époque. Portant le génie d'hier au regard d'aujourd'hui, elle mettra en relief le caractère novateur et précurseur du mobilier 18e en matière de formes, de techniques, de décors et de matériaux.

Une centaine de pièces d'exception issues des collections des plus riches amateurs d'art de l'époque - les rois et reines de France, l'entourage royal, le monde de la finance et des amateurs - témoignera de la révolution que le XVIIIe a opéré dans l'histoire du meuble. Tous les grands noms de la création de l'époque seront représentés : André-Charles Boulle, Antoine-Robert Gaudreaus, Bernard II van Risen Burgh, Jean-François Œben, Jean-Henri Riesener, Charles Cressent et George Jacob.

Le parcours de l'exposition conduira le visiteur à la découverte de l'évolution des formes : des grands cabinets du milieu du XVIIe siècle jusqu'aux lignes droites de la fin du XVIIIe siècle, en passant par le jeu des courbes du style Louis XV.

Dans une scénographie contemporaine et épurée, imaginée comme un laboratoire optique, chaque pièce sera présentée en tant qu'œuvre d'art et non comme une composante d'un décor homogène ; elle sera expliquée grâce à différents outils visuels, allant de la loupe à l'imagerie numérique, qui permettront de mettre en évidence son architecture, son dessin, son épiderme, ou son estampille.

Une double intervention de l'Ecole Boulle permettra au public et notamment aux jeunes générations de comprendre le processus de naissance et de développement d'un meuble d'ébénisterie (une table à écrire) et de menuiserie (un siège). Le lien est ainsi établi entre le patrimoine et la tradition vivante des métiers d'art aujourd'hui.

Commissaires de l’exposition
Daniel Alcouffe, Conservateur général honoraire
Gérard Mabille, Conservateur général au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Yves Carlier, Conservateur en chef au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Patrick Hourcade, Photographe et designer

Œuvres prêtées à Versailles par le château de Fontainebleau pour cette exposition :

Dans une récente émission de la tribune de l'art, Alexandre de VÖGUE annonçait le prêt à Versailles pour l'exposition sur le mobilier XVIIIe d'un bureau boulle ( celui de Levasseur autrefois dans la bibliothèque ?)

Bonsoir,
Mis en ligne du marché public pour les aménagements muséographiques de l'exposition :

Plans de l'expo :

Cordialement,

Le plan de l'expo est déjà très "design", c'est terriblement tarabiscoté !!!

Ils ont recyclé la scénographie de l'expo Le Nôtre   

Espérons que celle-ci soit plus intéressante (pas difficile a priori) et pour l'EPV ait plus de succès (là aussi ça ne devrait pas être compliqué aux dires des agents de surveillance de l'automne dernier - chiffres à confirmer dans le prochain rapport annuel)

Bonjour

trouvé sur le site du Château le communiqué de Presse

http://www.chateauversailles.fr/resources/pdf/fr/presse/cp_mobilier18.pdf

et voici le dossier de presse

http://www.chateauversailles.fr/resources/pdf/fr/presse/dp_mobilier18.pdf

Cordialement

Anne-Charlotte

Damnation !!! Le communiqué parle bien d'œuvres provenant du Getty Museum, mais on ne parle ni du MET, ni du Victoria & Albert Museum, ni de Waddesdon, ni de la Wallace....

Encore un petit espoir ?
(surtout le MET  :affraid: )

Une liste des œuvres présentées est disponible ou pas encore ?

Cher SARPS4, cela s'explique facilement : le Victoria & Albert inaugurera dans le même temps ses nouvelles salles XVIIIe ; une clause interdit le prêt d'oeuvres de la Wallace Collection ; idem pour celles données par les Wrightsman au Met qui constituent l'essentiel de ses collections de mobilier français des XVII-XVIIIe s.

A la lecture du dossier de presse, j'ai particulièrement remarqué ce fauteuil à la reine de Jean Boucault réalisé en 1758, provenant d'une collection privé :


Ce fauteuil m'a interpellé, me rappellant quelque chose et en feuilletant le Faton du Louvre, j'ai trouvé !
Ce siège est à mettre en suite avec la suite de six fauteuils du même acquise en 1959 par le Louvre (ancienne collection Walter-Guillaume) :


(désolé pour la qualité de la photo....)

Il est bien indiqué dans le faton de 1993, qu'un fauteuil en suite appartient à une collection privé.
Intéressant meuble en tout cas qui exprime bien un rapprochement avec les productions de Nicolas Heurtault.

D'autant plus intéressant et curieux que ce mobilier Walter-Guillaume n'est plus exposé dans les salles du Louvre,
un comble quand on sait les lacunes de nos collections nationales en beaux sièges rocaille !!!


L'ensemble est complété par un canapé qui à ma connaissance n'a jamais été exposé dans les galeries d'objets d'art :

En effet Cher Noisy, il faut dire qu'il y a peu de place pour les exposer.

Les boiseries rocailles ne sont pas très nombreuses (hors Abondant, je n'en compte que 3 : Dangé (s) et Salon Chinois) et déjà bien remplies.

C'est donc pour celà je pense que l'on a déposé dans ces affreuses vitrines de bazar d'autres pièces insignes de style rocaille, je pense à la commode de ML, celle de Choisy avec son encoignure et les feux bourbons.

Pour revenir au sujet et la lecture du dossier de presse, je suis un peu surpris du titre.

En effet, "18ème au sources du désign, chefs d'oeuvre du mobilier de 1650 à 1790" me paraît quelque peu présomptueux au regard des oeuvres exposées.

Si l'on excepte le cabinet de Strasbourg et un cabinet d'ébène vers 1645 (donc antérieur à la période....), aucune oeuvre datable de la période 1650 - 1708 ne semble devoir être exposée.....

Il est vrai que les collections nationales sont paradoxalement plus (voir très) pauvres en meubles Louis XIV de la pleine période que sur la période 1600 - 1650.

Un prêt du Getty aurait été le bienvenu pour cette exposition (oeuvres de Gole par exemple).

Les collections européennes et même françaises, tant privées que publiques, sont également fort riches en mobilier Louis XIV.

Dans la première mouture de cette exposition, qui devait se monter à Paris, au Petit Palais, les quatre paires de torchères Louis XIV en bois doré et sculpté de l'Ecole nationale supérieure des Beaux-arts devaient y figurer ; je ne sais si elles ont été conservées dans la version versaillaise.

Quant au titre de l'exposition, Alexandre Pradère qui doit rédiger un avant-propos ou une préface pour le catalogue, me confiait en début d'année qu'il l'embêtait énormèment et qu'il essayerait d'en prendre le contre-pied dans son texte. J'ai hâte de le lire pour savoir s'il est arrivé à s'en sortir. Par une pirouette ?

Le design, au sens commun, couramment employé, de belle production de masse et bien adaptée à un usage prédéfini, est à l'opposé des chefs-d'oeuvre d'ébénisterie, de menuiserie et de serrurerie qui seront présentés. On aura bien du mal à retrouver dans ces pièces, presque toutes uniques, la rationalisation, l'industrialisation, le fonctionnalisme, la mécanisation, la réduction des coûts, la production en série, l'interchangeabilité ou la livraison en kit qui caractérisent le design contemporain.

Les termes "d'invention du confort" et de "commodité" auraient sans doute été plus justes... mais tellement moins vendeurs.

Cher André, vous avez bien raison, sur le sens à donner au mot design à cette exposition.
Cependant, je reprécise ma pensée.

Les meubles d'ébénisterie de la pleine époque Louis XIV restent fort rares dans les collections nationales.
En partie en raison des ventes ordonnées par Louis XV vers 1750.

A telle preuve, si l'on consulte les fatons pour le Louvre (collections très représentatives par ailleurs des époques Renaissance, Henri IV, Louis XIII et jusque vers 1650) :
- pour les meubles d'ébénisterie françaises il n'y rien entre le cabinet d'ébène (daté de 1645) et les oeuvres de boulle les plus anciennes (circa 1695).
- pour les meubles de menuiseries, on se trouve devant la même problématique, à part un fauteuil daté de 1685 et provenant du mobilier national, il n'y a rien entre 1650 et 1700.

C'est la même problématique à Versailles et ce fut une chance inouïe pour la conservation de pouvoir acquérir les deux fauteuils de l'ancienne collection Delubac pour Mercure en 2011.

Sans une seule œuvre de cette époque si l'on excepte le cabinet de Strasbourg, le titre de l'exposition me semble être un peu trompeur.
Pierre Gole et Oppenord (entre autres) sont bien absents.

De quelques oeuvres prêtés par des musées étrangers :


Bâti de chêne et bois fruitier, côtés et fond en noyer, et une tirette en chêne, placage de bois de rose, marqueterie sur la ceinture et le plateau de treillage et fleurettes, alternativement en nacre et en corne teintée rouge, sur fond de corne verte, bronze doré ; Paris, vers 1745-1749
H. 70,5 ; L. 99 ; P. 52 cm