Fontainebleau, Exposition Louis-Philippe en 2018

De larges tabourets, voire de mini-banquettes ont été replacés dans la galerie des assiettes afin d’évoquer les aménagements mobiliers historicistes dans les lieux de passage.

Un aménagement que l’on espère pérenne.

Il y a en effet une adéquation entre ces banquettes peintes couleur bois et le décor de la galerie des assiettes qu'on imagine, faute de détail dans le catalogue, que ces sièges furent créés pour cet emplacement et retrirés sous le Second Empire (ou plus tard), car cette carte postale les montre en place. Les deux dimensions des banquettes s'accordent avec la largeur des différents panneaux

Le projet de tapis réalisé par J.L. de La Hamayde de Saint-Ange pour la chambre du duc d’Orléans à Fontainebleau recèle des informations non commentées dans le catalogue.

On note qu’il s’agit d’un projet pour « le salon de réception ...servant accidentellement de chambre à coucher ».
On nous a assez répété que le couple princier faisait chambre commune, est-ce à dire que le duc se réservait la possibilité de dormir seul certains jours ?

La présence d’un lit provisoire de côté est tout aussi étonnante. On aimerait savoir à quoi il ressemblait à une époque où on ne recevait plus dans sa chambre.

Ce qui intrigue aussi est la découpe du tapis qui tient compte non seulement du dessin des murs mais aussi des meubles.
Ce projet approuvé interdit toute modification de décor mobilier a posteriori alors qu’on sait qu’un mouvement incessant d’objets et de meubles ont eu lieu tout au long du règne.

Clairement, la nouvelle mode "bourgeoise" de chambre commune ne résiste pas à une analyse un peu plus poussée de nos jours, des us de la famille royale Marie-Amélie eut une éducation de princesse royale, mais aussi Louis-Philippe. On voit aujourd'hui que Louis-Philippe avait à Trianon comme à Eu, une chambre cabinet.
On peut se demander si la mention "accidentelle" ne révèle pas une crainte que ne fuite dans la presse un maintien de l'usage des chambres séparées comme ce fut conservé sans discussion au Petit Trianon, avec chacun sa salle de bains.

On supposera que les découpes pour meubles du tapis correpsondant à des meubles de hauteurs inamovibles(?).

La richesse de l’ornementation fleurie de ce projet de tapis fait écho à celle certains vases de Sèvres de la même époque ainsi qu'au rideau de scène de théâtre des Tuileries exposé actuellement à Versailles.

Concernant les meubles , s'agit-il vraiment de découpes ou juste de l'indication de l'emplacement ce ceux-ci ?

Ce qui interroge également, est la représentation des deux faunes, carrément transformés en personnages d’un couple, sur les représentations contemporaines de la cheminée de la salle de bal.
Les bronzes originaux avaient été fondus et n’existaient plus à cette époque.
État projeté ou état fantasmé ?
Comme quoi, il faut se méfier de ces représentations à la fidélité très fluctuante.



Alfred Armand (1805-1888) aquarelle.
Vue de la salle bal, 1835




Lithographie rehaussée, circa 1840.

Le plan du tapis est intéressant est car d'une grande précision. il indique même les agrandissements permeattnt à partqiuement tous les tapis du temps de joindre les murs, comme il en reste un au rez-de-chausssée Fontainebleau

La comparaison avec d'autres plans ne laisse aucun doute que l'emplacement du lit probablement sur estrade est réservée Il en va de même piur un meuble qui ne pouvait qu'être inamovible. Le mobilier, mobile par définition n'est aps indiqué sur les autres exemple connus En revanche les dessins montrent l'emplacement éventuel des estrades de lit ou de trône.

On aimerait une étude approfondie des deux dessins de la salle de bal, historiographiques ou historiques, car si les statues de bronze de la cheminée sont montrés, en revanche le luminaire de Louis-Philippe est absent et l'estrade la cheminée restituée seulement de nos jours est bien présente.
Il faudrait savoir si l'artiste a pu s'inspirer de gravures plus anciennes.

Au sujet des deux bronzes latéraux de la cheminée sur la lithographie, Christophe Beyeler a parlé de divagation romantique.

Sans doute, mais qui devait reposer sur le souvenir de la présence de tels bronzes dans les mémoires. Divagations dans les statues de bronze sans aucun doute mais leur présence en appui de cheminée ne saurait être fortuite vu leur rareté dans les cheminée.

Forcément puisqu'on avait des gravures de l'état ancien, dont celle de Silvestre déjà postée dans le sujet sur les luminaires de la salle de bal...

Cette fantaisie romantique était volontaire.

J'ai déroulé le tapis du salon chambre du duc d'Orléans.

Les meubles livrés pour la pièces étaient des cabinets d'ébène, peut-être ceux places dans le salon François 1er sous le second Empire, mais je n'ai réussi à pister ces meubles à l'époque du duc d'Orléans.

On peut aussi y apprécier des objets rarement vus tel ce presse-papiers conservé à Eu :




Ainsi que cette parure sans provenance évoquant les fournitures, par Mellerio dits Meller, de joyaux à la famille royale :




Ou encore cette étude d’après Hersent pour un portrait de Marie-Amélie :

Merci pour ces belles photos. Oui la reine Marie-Amélie eut-elle aussi une parure d'améthystes mais elle était en plus ornée de diamants, pas comme celle-ci seulement or et améthystes.

La salle des fastes présente des portraits de la famille royale, de quelques familiers et  d’objets liés à ces représentations.

La salle Saint-Louis présente des œuvres témoignant de la vogue néo-gothique.
Une porte entrouverte permet un coup d’oeil sur la galerie François 1er.

La salle suivante dite Louis XIII, présente un réaménagement mobilier qui se veut fidèle à celui de Louis-Philippe :





L’occasion d’admirer le somptueux tapis déposé par le mobilier national :

Oui cher Lebrun mais partiellement car les sièges meublant furent achetés à la vente du marquis d'Effiat en 1856, alors qu'on ajouta en 1857 un canapé huit chaises et un bout de pied (atelier du mobilier de la couronne).

Le salon Francois 1er est vidé de ses meubles pour recevoir la production de céramique néo-Renaissance, en adéquation avec la cheminée en porcelaine de Sèvres d’après Dubreuil et Klagmann.
On reconnaît le vase Chenavard déplacé pour l’occasion.







Une tentative d’echantillonage mobilier de la salle est proposée. La tapisserie évoque la tenture qui recouvrait les murs.
C’est à mon avis le point faible de l’exposition, on n’a pas tenté un remeublement à l’identique de l’enfilade des pièces sur la cour ovale.

Le salon des tapisserie propose un florilège du mobilier voulu par Louis-Philippe, oscillant entre historicisme et nouveauté.
Il est également regrettable, comme pour les salles précédentes, qu’on ne soit pas allé jusqu’au bout de la démarche et tenté de restituer l’ameublement de l’époque pièce par pièce.

L’antichambre dite de l’impératrice rassemble une production de créations de confort ainsi qu’une livrée de la maison de Louis-Philippe conservée au château d’Eu.

Le salon Louis XIII est totalement dans sa configuration Second Empire, parenthèse incongrue mais hélas inévitable, l'exposition étant présentée dans les Grands appartements.
L'ameublement de la Monarchie de Juillet était encore en très grande partie celui installé sous Napoléon 1er, le mobilier "historiciste" , plus en accord avec les travaux justement effectués sous Louis-Philippe, n'entrera qu'à partir des années 1850.

[Visite privée] Louis-Philippe à Fontainebleau
Scribe Accroupi. Ajoutée le 20 déc. 2018

Suivez Oriane Beaufils, conservatrice du patrimoine, à la découverte des transformations opérées sous le règne de Louis-Philippe à Fontainebleau pour en faire une résidence à la fois confortable, moderne... et prestigieuse !
Durée : 18 mn.

Le coffre du mariage placé un temps sur la commode Beneman dans la chambre dite du pape avant l'expo LP (en raison de travaux), retrouvera sa place dans la galerie des Assiettes une fois l'exposition terminée.

Sur la commode a déjà pris place une paire de vases en cristal et porcelaine de Paris dorée. D'époque Restauration, ces vases sont arrivés au château sous LP.

merci,
le 19e siècle fut celui du verre taillé et cette paire de vase mêlant de la porcelaine à celui-ci est très originale et fort rare de surcroit.
cette paire marque également la recherche de prouesse technique et les "chefs-d'oeuvres" d'art et d'industrie propre à l'époque.
Je n'en connais pas d'équivalent
la richesse des réserves de nos collections nationales est insondable.

Entreprise depuis quelques années, la restauration ou la restitution des quinquets et lampes Carcel a culminé avec la préparation de l'exposition Louis-Philippe.
Petit tour d'horizon avec les clichés de la très demandée maison Chant-Viron :











nt-Viron