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Histoire, description et guide du chateau de Versailles
Le roi fit examiner dans le conseil les lettres de duc qu'il avoit données au maréchal du Plessis; il s'y trouva des choses défectueuses qui auroient empêché le comte du Plessis de succéder à cet honneur-là*, et ce défaut dans ces lettres venoit de trop de précautions qu'on avoit voulu prendre; mais S. M. répara cela, disant que son intention avoit été que tous les enfants du marechal du Plessis pussent avoir part à cette grâce-là, et qu'ainsi, le duc de Choiseul étant mort, il vouloit que le comte du Plessis fût duc et pair sans avoir besoin de nouvelles lettres. M. de Tournay le remercia de cette nouvelle bonté pour sa famille, et Monsieur, quoique mécontent du comte du Plessis, parla fort bien au roi sur tout cela.
Monseigneur alla à Paris voir la comédie italienne avec Madame et la princesse de Conty; il se promena assez longtemps aux Tuileries et revint à Versailles sur les dix heures. Il vit mettre le roi à table, puis descendit dans son appartement avec les dames qui l'avoient accompagné à Paris et quelques autres encore avec qui il se promena jusqu'à minuit, et puis leur donna dans sa chambre un medianoche magnifique. Le roi tira ce jour-là dans son parc. Despréaux prit sa place à l'Académie, et fit une fort belle harangue.
* C'étoit une infâme chicane d'avarice de madame de Clérembault, et il n'y avoit pas de doute que le fils cadet du maréchal du Plessis ne recueillît de plein droit la dignité érigée pour son père par la mort sans enfants du fils unique de son frère aîné. Cette duchesse de Choiseul étoit la femme de ce cadet devenu duc de Choiseul par la mort de son neveu; elle étoit soeur de la Vallière ( depuis duc et pair ), fille du frère de mademoiselle de la Vallière, maîtresse du roi et depuis carmélite, mère de madame la princesse de Conty douairière; la duchesse de Choiseul étoit très-aimable, grande et faite à peindre, gaie et plaisante; ses galanteries sans mesures ont fait ses malheurs, quoiqu'elle eût affaire au meilleur mari et au plus patient du monde; la fille qu'elle eut du comte d'Albert qu'elle confia à madame d'Hautefort, que celle-ci éleva, et voulut, après la mort de son amie, marier à un maître à danser, puis à un médecin, fit grand bruit dans le monde, et, par l'appui pécuniaire de M. le prince de Conty, père de celui-ci, et une grande intrigue , fut déclarée par le parlement fille du duc de Choiseul , et mourut peu après sans être mariée."
Affaire de la famille de Choiseul-Praslin résolue par le Roi Le grand Dauphin a été Paris à la Comédie Italienne et reçoit les dames à un medianoche dans son appartement du rez de chaussée en soirée Chasse du roi à l'ordinaire dans le parc
La duchesse de Choiseul, née La Tour Le Blanc de la Vallière en Diane
Dernière édition par Surintendant le Dim 4 Juil 2021 - 13:29, édité 3 fois
M. de Noisy Admin
Nombre de messages : 24704 Age : 59 Localisation : Royaume de France et de Navarre Date d'inscription : 21/02/2006
Sujet: famille choiseul plessis praslin la valliere Jeu 1 Juil 2021 - 11:20
Cher Surintendant, La famille en question est celle de Choiseul-Plessis-Praslin et non de Richelieu.
Personnages cités :
Le maréchal du Plessis : - César II de Choiseul de Plessis-Praslin (1598-1675), 1er duc de Choiseul, dit le Maréchal du Plessis-Praslin. - le comte de Plessis : Son quatrième fils survivant et unique hériter, César III Auguste de Choiseul de Plessis-Praslin (1637-1705), devenu Duc de Choiseul. La duchesse de Choiseul : L"épouse de ce dernier, Louise-Gabrielle de La Baume le Blanc de la Vallière, (1665-1698), fille de Jean-François, marquis de la Vallière, frère aîné de la duchesse de La Vallière, et de Gabrielle Glé. M. de Tournay : Le frère du maréchal du Plessis, Gilbert de Choiseul du Plessis Praslin, (1613-1689), évêque de Tournai.
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Surintendant Admin-Fondateur
Nombre de messages : 3219 Age : 58 Date d'inscription : 13/12/2005
Sujet: Dangeau Jeu de bague Calèches Pluie Ven 2 Juil 2021 - 11:30
Dimanche 2 juillet 1684 à Versailles
Monseigneur courut la bague. Il plut toute la journée, ce qui n'empêcha pas le roi de se promener en calèche avec madame la Dauphine; Monseigneur, et les courtisans le suivirent à cheval et furent fort mouillés.
Le Grand Dauphin participe au jeu extérieur, de " la Bague". Au cours de ce jeu équestre, des cavaliers armés de lances essayaient d’enfiler ou d’enlever des anneaux suspendus à un bâton. C’est ce que l’on appelait « courir la bague ».
Instauré au XVIIème siècle, la course de la bague est la plus ancienne course de France. Rassemblant des cavaliers portant les couleurs d'une équipe, elle se court sur le « mail ».
Cette course se déroule sur le « mail » en lisière des bosquets du jardin de Versailles, large allée pédestre qui, pour le temps d’une journée, deviendra champ de course hippique bien avant la mode anglaise des courses de chevaux sous Louis XVI. Ce sont les chevaux de trait qui ouvrent le bal : leurs cavaliers, revêtus des habits de leur équipe, tenteront de les mener à la victoire en parcourant une distance de 1 100 m environ. A peine sont-ils arrivés que les galopeurs prennent le départ. Acclamés par un public entassé derrière de minces barrières de bois placées en bordure de piste, les cavaliers habillés des toques et casaques aux couleurs de leurs équipes, et pour la plupart des gentilhommes de la Cour, vont parcourir à bride abattue une distance deux fois plus importante que la précédente, en ligne droite. La ligne d’arrivée franchie, tout ce beau monde, accompagné du public, retourne en direction du château pour la remise des récompenses par le roi et les princesses
La promenade du roi se déroule en calèche avec sa belle fille, la Dauphine de Bavière. Il existait donc déjà des calèches dans les écuries de Louis XIV. En 1665, trois nouvelles acquisitions enrichissent les écuries royales : une calèche verte, une calèche vitrée et une calèche à ressorts.En 1683, six nouvelles calèches sont achetées, dont une vitrée, deux ouvertes et une de couleur violette. ( J.L Libourel )
Louis XIV disposait aussi de petits véhicules hippomobiles plus légers comme les calèches de chasse découvertes ou couvertes par une capote de cuir dite "soufflet". Depuis qu’il s’était cassé le bras en courant le cerf en 1683, Louis XIV suivait la chasse dans une calèche « tirée par quatre petits chevaux qu’il menait lui-même à toute bride, avec une adresse et une justesse que n’ont pas les meilleurs cochers » selon Saint-Simon, admiratif. Un tableau du peintre J.D. Martin montre le roi menant cette calèche basse, en bois doré, à train rouge, attelée à quatre chevaux noirs (Musée national de Fontainebleau).
C’est alors une voiture légère, à quatre roues, découverte, ou équipée d’une capote de cuir, appelée soufflet — par extension, le mot est appliqué aux voitures munies d’une telle capote —. On l’utilise pour la promenade dans les parcs ou pour la chasse. Certaines plus richement ornées et couvertes d’un dais, inspirées des chars de triomphe, prennent place dans certains cortèges officiels - tradition conservée outre manche à la Cour d'Angleterre. La reine Elisabeth II possède toute une collection de calèches et de landaus du XIXE et mêmes des calèches modernes, construites spécialement pour elle.
La nouvelle arriva de la signature de la trêve de Hollande. Monseigneur courut le cerf, et revint ensuite se promener avec madame la Dauphine autour du canal.
Nouvelles du front - C'est au tour du grand dauphin de " courir le cerf"
Pour en revenir à la chasse cette pratique faisait partit de l'Etiquette du roi qui chasse quasi tout les après-midi avec les princes et la Cour qui suivaient a cheval ou en calèche. Le roi aimer vivre dans des châteaux entourés de bois pour s'adonner a sa passion, les roturiers n'avaient pas le droit de pénétrer dans les forets qui appartenaient au roi et sa noblesse ni d'y chasser ou de braconner sous peine de sanctions.
Monseigneur était surtout un grand veneur de loup. En 1696, lors d'une chasse entrée dans la légende, il attaque un grand loup à Fontainebleau et le prend cinq jours plus tard en forêt de Rennes après un parcours de plus de 350 km. Lors de cette même année, il prend 96 loups. Le Grand dauphin posséda un équipage de vénerie de 1681 à 1711.
La chasse à courre dite aussi vènerie était fort prisé par le roi qui chasse le cerf en priorité, son fils le grand dauphin préfère chasser le loup tant et si bien qu'il dissémina ce qui vivait dans la région parisienne !
La fin de journée se termine par la promenade " à l'ordinaire" autour du Grand Canal, probablement en calèche.
Le Grand canal, lieu ordinaire des promenades royales Photo: Twitter
Surintendant Admin-Fondateur
Nombre de messages : 3219 Age : 58 Date d'inscription : 13/12/2005
Le roi donna audience aux ambassadeurs d'Alger, qui lui firent un compliment très-sensé et très agréable. Monseigneur et madame la Dauphine allèrent ensemble à Paris à la comédie italienne. Le soir mademoiselle d'Hamilton prit sa place de fille d'honneur de madame la Dauphine; c'étoit la place que mademoiselle de Tonnerre avoit eue. Ce jour-là M. le comte de Tonnerre prêta le serment de fidélité d'une des deux charges de premier gentilhomme de la chambre de Monsieur, et le chevalier de Châtillon étoit destiné à remplir l'autre. Le duc de Choiseul avoit réuni ces deux charges là, qui furent perdues pour sa famille par sa mort. Le comte de Tonnerre payoit 100,000 francs. M. de la Fare devoit remplir la charge de capitaine des gardes qu'avoit le chevalier de Châtillon, et donnoit 40,000 écus pour récompenser madame de Clérembault de sa charge de dame d'honneur. - Les 100,000 francs de M. de Tonnerre étoient destinés pour le marquis d'Effiat et pour le chevalier de Chatillon, à qui Monsieur donnoit outre cela 20,000 francs, si bien qu'il leur revenoit à chacun 20,000 écus.
Aujourd'hui, audience d'ambassadeurs chez le roi. Ce sont les ambassadeurs du dey d'Alger qui sont reçus. Le Dey est le souverain de la régence d'Alger sous l'autorité nominale de l'Empire ottoman, de 1671 à 1830. Le 1e dey d'Alger élu fut Mohamed Trik.
Audience chez le Roi
Le dauphin et la Dauphine se rendent à la Comédie Italienne à Paris.
Nouveaux venus dans les maisons de Monsieur et Madame : Le soir, Mlle d'Hamilton, fille d'honneur, commença son " service" auprès de Madame, duchesse d'Orléans, probablement lors du grand Couvert. C'était officialiser sa prise de fonction auprès de la belle sœur du roi. Le comte de Tonnerre prête serment entre les mains du duc d'Orléans comme premier gentilhomme de la Chambre.
M. de Noisy Admin
Nombre de messages : 24704 Age : 59 Localisation : Royaume de France et de Navarre Date d'inscription : 21/02/2006
Sujet: chatillon effiat Clérembault fare tonnerre alger1684 Dim 4 Juil 2021 - 17:53
quelques compléments sur les personnages cités :
Le roi donna audience aux ambassadeurs d'Alger : Référence à l'Audience à Hadgi Giafer Aga, ambassadeur du Divan d'Alger, à Versailles en 1684. Le traité du 23 avril 1684 avait instauré une paix centenaire entre la France et Alger.
M. le comte de Tonnerre François-Joseph (1655-1705), comte de Clemont et de Tonnerre, premier gentilhomme de la chambre et chambellan du duc d'Orléans.
le chevalier de Châtillon Alexis-Henri (1653–1737), Marquis de Châtillon, premier gentilhomme de la chambre de Monsieur, frère unique du Roi.
M. de la Fare Charles-Auguste (1644-1712), marquis de La Fare, comte de Laugères, baron de Balazuc, Capitaine des gardes du corps de Philippe d'Orléans. son fils Philippe Charles de La Fare, devint chevalier d'honneur de la dauphine de France et eut appartement à Versailles.
madame de Clérembault Marie Louise Le Loup de Bellenave (1640-1724), marié à René Gillier, Marquis de Clérambault (1614-1713) Dame d'honneur d'Henriette d'Angleterre puis de La Palatine, épouses de Monsieur, frère de Louis XIV,
le marquis d'Effiat Antoine Coeffier de Ruzé d'Effiat (1639-1719), Marquis d'Effiat et de Lonjumeau, Premier écuyer de Monsieur le Duc d'Orléans. son épouse morte en 1684 était Gouvernante des enfants de Monsieur.
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Dernière édition par M. de Noisy le Jeu 8 Juil 2021 - 16:42, édité 1 fois
Surintendant Admin-Fondateur
Nombre de messages : 3219 Age : 58 Date d'inscription : 13/12/2005
Le roi prit médecine et ne sortit point de tout le jour.
Monseigneur se promena le soir avec madame la Dauphine.
Ce jour-là madame la duchesse de Choiseul prit le tabouret. – M. de Villacerf nous apprit le mariage de sa fille qui n'a qu'onze ans, à qui il ne donne que 20,000 écus : elle épouse le fils de M. de Bezemeaux, gouverneur de la Bastille; il est guidon des gendarmes du roi, et son père lui donne en mariage 42,000 livres de rente en fonds de terres.
Le roi donna 2,000 francs de pension à mademoiselle de Princé, qui étoit mariée depuis sept ans secrètement avec le chevalier de Serry, à qui elle donnoit tout son bien à dépenser pour aider à sa fortune. Toute la famille de la fille avoit connaissance de ce mariage.
Aujourd'hui, le Roi est probablement souffrant car il n'a pas fait jour chez Sa Majesté - comme on disait à la Cour - pour indiquer que le roi n'était pas sorti de ses appartements et était vraisemblablement souffrant, donc pas visible. Il a pris donc " médecine" c'est à dire après une consultation des médecins, le roi a pris un traitement pharmaceutique.
Même pour la prise de médicaments, les saignées, les bouillons, les lavements et les opérations chirurgicales, à en croire ST Simon, l'Etiquette régie tout le déroulement de des actes médicaux.
Scène du film : la mort de Louis XIV
Le Roi dispose d'une " Faculté " dans sa maison civile avec un service médical et un service de pharmacie. Il y a plusieurs apothicaires, d'aides apothicaires, d'apothicaires distillateurs et de subalternes sans mission définie qui préparent les remèdes à sa disposition, prêts à agir à la moindre indisposition, aprés avoir recus les ordres du premier médecin ou du premier chirurgien .
Ces pharmaciens travaillent au sein même du château, dans un secteur appelés l'apothicairerie sur une cour intérieure de l'agglomérat de l'aile des Princes. Cour appelée justement de l'Apothicairerie. Certains apothicaires cumulaient la charge de valet de chambre ordinaire du roi, et celle d'apothicaires de la Grande et Petite Ecurie.
Promenade en soirée du Dauphin et de la dauphine, probablement sur la terrasse au pied de leurs appartements. Ces promenades, à la fraiche furent trés appréciées par la famille royale. Elles se poursuivront tout au long du XVIIIE jusque sous Louis XVI, où on calomnia la pauvre reine des pires agissements dans les bosquets avec ses amies et sa coterie Polignac !
Scène du film marie Antoinette 1938 Norma Shearer
Sous Louis XIV, quand une duchesse " prenait son tabouret", cela voulez dire qu'elle était présentée à la famille royale selon son rang et avait donc droit au " divin tabouret" de duchesse - comme on disait à la cour, pour signifier le siège .
Généralement, au grand Couvert, Sa Majesté ordonnait à voix haute à l'huissier de la salle, " Avancez un tabouret pour Mme la Duchesse de ... " " Asseyez vous, Madame" Un garçon de la Chambre apportait et disposait le siège dans la rangée en arc de cercle devant la table du grand Couvert où étaient déjà assises d'autres duchesses, devant la table royale où étaient rassemblée la famille royale.
La duchesse faisait alors les trois révérences d'étiquette, à la porte , au milieu de l'antichambre à l'assemblée réunie et enfin devant la table du grand Couvert au Roi et à la famille royale puis s'asseyait sur le tabouret Pour cette prise de tabouret, elle devait donner des pourboires aux premiers valets, huissiers et au garçon de la Chambre, c'était l'usage.
L'antichambre du grand Couvert de la Reine avec les tabourets des duchesses
C'est au court des grands couverts publics, que le roi annonçait souvent ses " grâces et ses faveurs" comme l'octroi d'une pension sur la cassette royale à telle ou telle personne de sa noblesse, méritante, fiancée, en veuvage ou dans le besoin.
la duchesse de Choiseul - Louise-Gabrielle de La Baume le Blanc de la Vallière, (1665-1698), épouse de César III Auguste de Choiseul de Plessis-Praslin (1637-1705), devenu Duc de Choiseul.(cf supra)
M. de Villacerf - Édouard IV Colbert, Marquis de Villacerf sa fille : Marguerite Geneviève Colbert (morte en 1696), mariée en 1688 avec Jean Baptiste François de Montlezun, Marquis de Besmeaux (mort en 1696).
Mademoiselle de Princé : Marie Charlot de Princé , fille de Joseph Charlot (mort en 1667), seigneur de Princé, grand maitre des eaux et forets de champagne et de Marie Brillet (morte en 1698). le chevalier de Serry Il s'agit en fait de Henri Cauchon de Lhéry ou Léris, dit le chevalier de Lhéry, époux secret de cette dernière, mort le 24 mai 1684 lors de la prise de Gènes. d'ou l'octroi d'une pension en tant que veuve.
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Surintendant Admin-Fondateur
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Sujet: Dangeau Décés Princesse Palatine Chasse anne gonzague Mar 6 Juil 2021 - 9:38
Jeudi 6 juillet 1684 à Versailles
Madame la princesse Palatine* mourut sur les trois heures du matin ( à Paris ) ; Monsieur en paroit fort affligé, et dit que depuis vingt-deux ans il ne lui étoit rien passé dans l'esprit qu'il ne lui eût confié, et que la reine sa mère en mourant lui avoit dit qu'elle n'avoit jamais trouvé personne si fidèle qu'elle, et qu'on pouvoit s'abandonner de confiance avec elle; elle laisse pour 300,000 écus d'effets; ses dettes et les legs pieux montent à peu près à 100,000 écus; madame la duchesse, madame la duchesse d'Hanover et madame la princesse de Salms, ses trois filles, hériteront chacune de 140,000 francs, et les 60,000 écus restant, seront pour payer la dot qu'on avoit promise à madame la princesse de Salms en la mariant et qui n'avoit pas été payée. Elle est morte fort dévotement, après une pénitence très-austère pendant douze ans.
Le marquis de Bellefonds arriva de Catalogne et apporta au roi la nouvelle de la prise de Capdequiers, qui ne s'est défendue que deux heures ; nous n'y avons eu que sept ou huit soldats de tués.
Monseigneur courut le cerf qu'il alla prendre à dix lieues d'ici, et revint à toutes jambes.
Anne de Gonzague-Clèves, Comtesse Palatine du Rhin (épouse en 1645 d'Edouard de Bavière, Comte Palatin du Rhin, veuve en 1663)
Note issue du journal de Dangeau * C'est cette princesse Palatine si célèbre dans la régence de la reinemère par son esprit, ses intrigues et ses talents; elle étoit Gonzague, sour de Marie, épouse l’une après l'autre des deux frères rois de Pologne, les derniers Jagellons. Elle et M. le Prince, son ami intime, aidés de l'abbé Bourdelot, médecin du dernier, ne purent venir à bout de brûler un morceau de la vraie croix ; un songe qu'elle eut longtemps après d'une danse en rond dont un tomboit à chaque tour dans un gouffre qui se refermoit, sans que cela interrompît la danse, acheva de la convertir tout à fait. Que n'y auroit-il pas à raconter de cette habile femme ? Elle étoit veuve, il y avoit longtemps, d'un cadet de cet électeur Palatin qui se perdit pour s'être voulu faire roi de Bohême.
Un décès est annoncé à la Cour : la princesse Palatine ( à ne pas confondre avec la Princesse Palatine, belle sœur du roi ) venait de mourir.
Apparentée aux cours européennes, elle était notamment la mère de Madame La Princesse, Anne de Bavière épouse de Henri Jules de Bourbon Condé, fils du Grand Condé, de Benedicte, duchesse de Brunswick et de Hanovre, d'où naitra notamment l'impératrice Wilhelmine Amelie de Brunswick, épouse de l'empereur Joseph 1er. Cette duchesse de Hanovre était la cousine germaine de la duchesse d'Orléans, a qui elle correspondait souvent dans son courrier. Elle vivait depuis longtemps retirée de la Cour et ne résidait pas à Versailles. Comme à chaque décès princier, un deuil sera mis en place pour cette mort. Monseigneur rentra expressément de sa chasse, dés l'annonce faite.
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Sujet: Dangeau Condoléances Bosquet de la Renommée Mer 7 Juil 2021 - 9:37
Vendredi 7 juillet 1684 à Versailles
Monseigneur et madame la Dauphine allèrent à Paris, descendirent à l'hôtel de Condé, firent leur compliment à Madame la Duchesse sur la mort de madame la Palatine sa mère, puis allèrent à l'Opéra. Le roi alla marquer un camp pour dix bataillons qu'il fait venir à Versailles, puis il se promena à ses fontaines et ordonna qu'on oteroit celle de la Renommée (1), voulant dans cet endroit-là faire encore quelque chose de plus magnifique
On apprit la mort de M. de Gravelle, ambassadeur du roi en Suisse. — Le roi nomma M. de Bagnols pour intendant de Flandres, en la place de M. de Breteuil, intendant des finances.
Note de l'éditeur de 1854 (1) La fontaine de la Renommée se trouvait dans le bosquet qui prit, après les nouveaux embellissements ordonnés par le roi, le nom de bosquet des Dômes, et qui existe encore dans le parc de Versailles, mais presque entièrement ruiné.
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A cause du deuil de la Princesse Palatine, les membres de la famille royale en personne ou, à défaut, leurs premières charges - Premiers gentilhommes de la Chambre ou Dames d'honneur - allaient exprimés leurs condoléances aux familles en deuil. On appelait cela à la Cour " faire son compliment" et quand on défilait devant les princes et princesses en deuil, on appelait cette action " faire ses révérences" . Ils étaient reçus avec tous les égards dus à leurs rangs. Il était d'étiquette de leur donneur le fauteuil et de les reconduire jusqu'à leurs carrosses dans la cour.
En général, le roi et la reine ne se déplaçaient que très rarement Les souverains dépêchaient leurs " charges" pour le faire à leur place . Néanmoins, sous Louis XIV et Louis XV, comme indiqués par St Simon ou le duc de Luynes, ils faisaient, il arrivait, pour les membres de la famille, de faire " leurs compliments" en cérémonie lors des visites de deuil , chez les princes et princesses. Les princes et princesses du sang se déplaçaient à Versailles pour les recevoir dans leurs appartements. Les princes et les princesses recevaient , chacun son tour, les membres de la famille royale qui venaient rendre visite. La princesse veuve ou en deuil d'un parent, recevait, couchée dans son lit, toute habillée de noir, entourée de toute sa parenté, également en deuil. Une fois le compliment reçu et les visiteurs partis, on devait rendre, dans la même journée, une visite de remerciement - qui était d'étiquette et obligatoire - à chaque visiteur venus faire son compliment. On allait donc remercier le roi, la reine, le dauphin, la dauphine etc. La Cour faisait de même, et défilait ainsi dans les chambres drapées de noir. On appelait cela les " révérences de deuils" et il y avait souvent des incidents ou des couacs
Les personnes , les appartements, les voitures, les domestiques s'habillaient de deuil suivant les prescriptions d'usage et les ordres du roi, qui ordonnait la durée du deuil, réglementait la matière des tissus et le port de bijoux.
Dames en tenues de deuil sous Louis XIV
Les hommes s'habillaient généralement en habit violet, doublé de laine,cravate,grandes et petites manchettes avec crêpe violet, gants, épée et souliers violets, robe de chambre et nappe de la toilette en violet. Les carrosses du corps drapés de drap violet, les autres carrosses en noir, toute la livrée habillée en noir et carreau d'église violet. Le roi " prend "le deuil le premier.
La reine ou la première princesse de la famille royale prenait le deuil le même jour que le roi, en habit de laine et linge de batiste, toilette noire,carosses et chaises drapés de noir, toute la livrée habillée de noire,drap de pied, fauteuil et carreau à l'église en drap noir
Les princesses , les princes du sang , princes étrangers, ducs et duchesses et autres personnes titrées, les officiers de la Couronne , les principales charges des maisons du roi et de la reine," drapent" leurs carrosses,chaises et livrées et shabillent de deuil
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L'Hôtel de Condé dont il est question était la résidence officielle des princes de Condé, située sur l'actuelle rue Monsieur Le prince à Paris.
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Créé en 1675, le bosquet de la Renommée et sa fontaine changèrent trois fois de nom au gré des modifications apportées à son décor. En 1677-1678, il pris le nom de bosquet de la Renommée, en raison de la statue en plomb de la Renommée réalisée par Marsy. Posée au centre du bassin en plomb doré, le pied posé sur une sphère, la représentation de la Renommée lançait un jet d’eau de sa trompette. Cette statue aujourd’hui disparue ne doit pas être confondue avec la statue de la Renommée du Roi placée en face du bassin de Neptune.
Entre 1684 et 1704, les groupes sculptés des Bains d’Apollon de la fameuse grotte de Tethys y sont placés d’où son nom à cette période : le bosquet des Bains d’Apollon. En 1677, les deux pavillons de marbre blanc surmontés de dômes, conçus par Jules Hardouin-Mansart, lui donnent son actuelle dénomination, le bosquet des Dômes, bien que ces éléments aient été détruits en 1820.
M. de Gravelle, ambassadeur du roi en Suisse. Robert de Gravel (1616-1684), diplomate et ambassadeur français mort à Soleure le 30 juin 1684.
M. de Bagnols pour intendant de Flandres Dreux-Louis Dugué de Bagnols (1645-1709) nommé en aout 1684 intendant de justice, police et finances de Flandre à Lille.
M. de Breteuil, intendant des finances. François Le Tonnelier de Breteuil (1638 -1705), marquis de Fontenay-Trésigny, Intendant à Amiens (1674-1683), puis à Lille en 1683.. Son frère, Louis Nicolas Le Tonnelier(1648-1728), Baron de Breteuil et de Preuilly, était introducteur des ambassadeurs à Versailles.
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Dernière édition par M. de Noisy le Mer 22 Sep 2021 - 20:41, édité 1 fois
Surintendant Admin-Fondateur
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Monseigneur recommença à se baigner dans la rivière. Le roi alla tirer l'après-dinée dans son parc. M. Desmarets* eut ordre de se défaire de sa charge de maître des requêtes :c'étoit le seul emploi qui lui restoit.
Ce jour-là on apprit la mort de madame de Castelmoron, mère de mademoiselle de la Force.
On sut aussi que M. le duc de Brissac se remarioit et épousoit mademoiselle de Vertamon, fille de la maréchale d'Estrades.
Ce jour là se fit chez madame de Thianges le mariage de la Lande, maitre de la musique du roi, et de la petite Rebel.
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Sujet: Dangeau Grand aumonier souper météo Ven 9 Juil 2021 - 8:45
Dimanche 9 juillet 1684 à Versailles
M. le cardinal de Bouillon fit une grande cérémonie aux Quinze-vingts pour réparation d'un sacrilége qui y avoit été commis. Cette affaire fut cause d'un démêlé entre M. le cardinal de Bouillon, comme grand aumônier, et M. l'archevêque de Paris, et fut jugée en faveur du cardinal.
Le roi donna un grand souper aux dames sur le canal, et il y eut musique.
On apprit que le tonnerre avoit fait de grands désordres à Strasbourg, et l'on en contoit des effets surprenants.
On sut aussi du même lieu que Guénégault, colonel du régiment de Poitou, étoit tombé à cheval de dessus le pont dans le Rhin et s'étoit sauvé par un bonheur fort extraordinaire.
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Maquette moderne d'une gondole de parade, vers 1950. du type de celles qui naviguaient sur le Grand Canal de Versailles au début du XVIIIe siècle, Legs de M. Boutron, 1959.
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Cérémonie religieuse à Paris, dirigée par le Grand aumonier de France, le cardinal de Bouillon Un souper - probablement sur les gondoles - est offert par le roi sur le Grand canal de Versailles
M. de Noisy Admin
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Sujet: desmarets castelmoron force brissace verthamon thianges Ven 9 Juil 2021 - 9:55
Personnages cités :
M. Desmarets … maître des requêtes … Nicolas Desmarets (1648-1721), seigneur de Maillebois. Il eut un hôtel particulier) à Versailles. Neveu de Colbert (mort en 1683), il est alors évincé par le clan Louvois qui l’accuse de détournement de fonds. Son fils Jean Baptiste François puis son petit-fils Marie Yves seront maitre de la garde-robe du roi.
Madame de Castelmoron, mère de mademoiselle de la Force. Marguerite de Viçose, dame de Casenove et de Castelnau, épouse de François de Caumont-La Force, marquis de Castelmoron, Gouverneur de Montbéliard & Belfort, et leur fille Charlotte-Rose de Caumont-La Force (1650-1724), dite Mademoiselle de La Force, romancière et poétesse.
M. le duc de Brissac … mademoiselle de Vertamon, fille de la maréchale d'Estrades. Henri-Albert de Cossé-Brissac (1645-1698), 4e duc de Brissac, Marié en secondes noces en 1684 à Elisabeth de Verthamon (1658 - 1721)) Fille de Marie d'Aligre (1633-1724), veuve de Michel de Verthamon, Marquis de Manœuvre, remariée en 1679 avec Godefroy (1607-1686), comte d'Estrades, maréchal de France.
Madame de Thianges Gabrielle de Rochechouart de Mortemart (1634-1693) marquise de Thianges, sœur de la Montespan et amie de La Maintenon. Le Cardinal de Bouillon Emmanuel-Théodose de La Tour d'Auvergne (1643-1715), cardinal de Bouillon
Guénégault, colonel du régiment de Poitou X de Génégaud Du Plessis, Chevalier de Guénégaud puis marquis de Biville, colonel du régiment de Poitou, tué au siège de Bonn en 1689.
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Sujet: Re: Cela s'est passé en 1684 selon Dangeau Dim 11 Juil 2021 - 13:31
Lundi 10 juillet 1684 à Versailles
On sut que M. le duc de Lorraine avoit pris Wisgrade et ensuite passé le Danube, et que, marchant à Pesth , il avoit trouvé 20,000 Turcs qu'il avoit attaqués et défaits entièrement. M. le prince d'Harcourt vint à Versailles dire au roi que son traité avec mademoiselle de Guise, pour le duché de Guise, étoit conclu et déclaré; on prétendoit qu'il l'achetoit 3,000,000, dont il ne payeroit que 2,200,000 livres, et, qu'outre le présent de 800,000 francs que lui faisoit mademoiselle de Guise, pour achever ces 3,000,000, elle lui donnoit encore 30,000 livres de rente sur la ville. Le roi tira dans son parc, et Monseigneur continua ses bains.
Gravure de Balthasar Moncornet
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Personnes citées : Alphonse Henri de Lorraine, comte d'Harcourt (1648-1719), dit le prince d'Harcourt de la Maison de Lorraine-Guise. Mademoiselle de Guise page Wikipédia
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Monseigneur courut le cerf et quitta ses bains parce que le temps se rafraichit. Le roi se promena avec madame la Dauphine et rentra dans le grand appartement, où l'on dansa jusqu'au souper, qui fut grand et magnifique; il y avoit trente femmes à table; après souper il y eut musique. Les officiers généraux de l'armée de Flandres commencèrent à revenir, et nous sûmes par eux que marquis de Grana avoit défendu tous actes d'hostilité aux troupes qui sont sous ses ordres.
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Chasse au cerf pour le Dauphin, le temps se rafraichissant, le prince cesse de se baigner
Le soir, il y a " Appartement" c'est à dire réception offerte par le roi, dans le Grand appartement. Il y a bal et apparemment un souper offert à 30 dames. Dangeau n'indique pas le lieu du souper, on peut imaginer qu'il se deroula peut être dans le plus grand des salons. Le plus grand salon est certainement le salon de Marsou salle des tribunes , qui comme on le sait, disposait de deux renfoncement de part et d'autre de la cheminée centrale. c'est là que la musique du roi s'installait pour jouer.
Plan du salon de Mars avec emplacement des tribunes des musiciens sous Louis XIV
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Dernière édition par Surintendant le Mar 13 Juil 2021 - 9:56, édité 1 fois
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Sujet: Dangeau Chasses Loup Mar 13 Juil 2021 - 9:52
Jeudi 13 juillet 1684 à Versailles
Monseigneur courut le loup, et donna au retour un grand repas à ceux qui avoient eu l'honneur de le suivre à la chasse. Le roi tira dans son parc, puis revint se promener avec madame la Dauphine.
Chasse royale, illustration tirée du catalogue de l’exposition « Versailles. La vie dans le Grand Parc au temps de Louis XIV », éd. Grand Parc Versailles
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Aujourd'hui c'est un jour de chasse pour la famille royale : Monseigneur chassait le loup et le roi alla " tirer" dans le parc. Le Grand Dauphin chassa régulièrement le loup : Du 12 juillet 1684 au 16 janvier 1711, le fil de Louis XIV a couru 1 027 chasses au loup ! Toute son activité cynégétique s’est concentrée sur la région parisienne, à moins de 25 km du cœur de Paris où les loups y étaient bien présents.
Dernière édition par Surintendant le Sam 17 Juil 2021 - 19:58, édité 2 fois
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Sujet: Dangeau Chasse Basset chien grand dauphin brissac mariage Mer 14 Juil 2021 - 8:36
Vendredi 14 juillet à Versailles
Monseigneur voulut chasser une fouine dans un grenier avec des bassets, mais la chasse ne réussit pas; ensuite il vint retrouver le roi qui tiroit dans son parc, puis il y rejoignit madame la Dauphine et se promena avec elle.
M. de Brissac vint ici faire signer son contrat de mariage avec mademoiselle de Vertamon, qui retire une grande partie des terres de la maison de Brissac, et par le contrat de mariage est séparée de biens d'avec son mari.
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Sujet: Dangeau Chasse au cerf Jeu 15 Juil 2021 - 13:10
Samedi 15 juillet 1684 à Versailles
Le roi dit, allant à la messe, que l'Empereur acceptoit la trève pour vingt ans, et se faisoit fort de la faire accepter au roi d'Espagne. Monseigneur partit au sortir de la messe du roi pour aller courre le cerf, à sept lieues d'ici. Nous n'en revinmes que la nuit, et en arrivant Monseigneur nous donna un grand et magnifique souper.
La trêve de Ratisbonne est un accord signé en 1684 entre le roi de France Louis XIV et l’empereur du Saint Empire romain.
L'Empereur : Léopold Ier de Habsbourg (1640-1705), roi de Hongrie et de Bohême, archiduc d'Autriche et élu empereur des Romains (1658–1705).
Le roi d'Espagne : Charles II de Habsbourg, (1660-1700), roi d'Espagne (1665-1700)
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Sujet: Dangeau Souper Trianon Porcelaine Ven 16 Juil 2021 - 10:47
Dimanche 16 juillet 1684 à Trianon
Le roi donna à souper à madame la Dauphine et aux dames à Trianon; après souper il se promena sur les terrasses.
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Aujourd'hui, souper à Trianon Dangeau n'indique pas le lieu du repas, mais comme nous sommes en 1684 : il ne peut s'agir du grand Trianon que nous connaissons. Ces fêtes et soupers donnés durant cette année là avaient pour cadre encore le Trianon de Porcelaine, qui ne sera démoli qu'en 1687.
Le souper a probablement lieu dans le grand salon central, orné de faïence blanche et bleue, entre les chambres de Diane et de l'Amour. Construit en 1670 sur ordre de Louis XIV, il perdurera moins de deux décennies puisqu'il fut détruit pour laisser place au Trianon de Marbre.
Dessin de Robert Danis tenta de reconstituer ce qu'était les intérieurs du Trianon de Porcelaine
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Sujet: Dangeau prince Conti louis joseph Vendome 1684 Sam 17 Juil 2021 - 16:59
Lundi 17 juillet 1684 à Versailles
M. le prince de Conty revint de l'armée, et le roi le loua fort de tout ce qu'il avoit fait durant la campagne. Monseigneur courut le loup avec MM. de Vendôme. Le roi tira l'après-dinée dans son parc.
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Le Roi reçoit la visite du " Grand Conty". Il était d'usage et d'étiquette, pour les princes du sang, d'aller chez le roi au retour des campagnes militaires , pour rendre compte. Les princesses faisait de même chez la reine, " pour prendre congé" quand elles avaient l'intention de voyager en France, à l'étranger ou se retirer de la Cour, pour quelques temps. A leur retour, elles revenaient faire visite à la famille royale.
Chasses " à l'ordinaire". Le Grand Dauphin chassa le loup avec un autre fameux veneur, le duc de Vendôme.
Louis Joseph de Bourbon, duc de Vendôme, un autre fameux chasseur. par Jean Gilbert Murat.
G.M. co-Admin
Nombre de messages : 12989 Localisation : Entre le comté d'Eu, les Tuileries, Versailles, Fontainebleau, et la principauté de Dombes Date d'inscription : 13/02/2012
Sujet: Grand Dauphin chasse Loup Sam 17 Juil 2021 - 19:19
Du 12 juillet 1684 au 16 janvier 1711, Monseigneur courut 1 027 chasses au loup que le marquis de Dangeau a enregistrées dans son Journal.
Si l'on excepte Chambord où il n'est venu que cinq fois en 1684 et 1685, toute son activité cynégétique s'est concentrée sur l'Île-de-France. Sur ces 1 022 journées (ou demi-journées) consacrées à poursuivre le prédateur, 61 furent infructueuses : il n'y avait point de loup « détourné » ou bien « on n'en trouva point ». Toutefois les autres furent couronnées de succès et, dans certains cas, il y eut plusieurs prises : six loups le 10 novembre 1684 et deux le 24 octobre 1687 à Fontainebleau.
L'implantation des résidences royales favorisait une aussi forte concentration : de Versailles, le Grand Dauphin est sorti à 417 reprises, de Marly 132 fois et de son château de Meudon, 35 autres au moins car, sur ces séjours, le marquis de Dangeau est souvent lacunaire. Cependant, Monseigneur n'hésitait pas à demander l'hospitalité à quelques grands personnages pour se rapprocher d'autres lieux de chasse comme la forêt de Sénart ou celle de Livry.
Dans les environs de Paris l'équipage du Grand Dauphin ne suffisait pas pour éradiquer les loups qui profitèrent d'un repli de la pression cynégétique causée par le départ de leur chef, appelé à participer à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, sur le front du Nord, cinq années de suite, entre mai et octobre, de 1690 à 1694. Avec une vingtaine de sorties annuelles consacrées à courir le loup, le fils du Grand roi a réduit de moitié ses activités. Ainsi, malgré l'essor relatif des chasses infructueuses - que l'on peut interpréter, pour l'essentiel, comme une raréfaction de l'espèce -, le loup n'avait pas déserté l'Île-de-France lorsque succombe son pire ennemi le 14 avril 1711 dans son château de Meudon.
Source : HOMME ET LOUP, 2000 ans d'histoire (Université de Caen).
_________________ « Il n’y a pas d’endroit à Versailles qui n’ait été modifié dix fois, et souvent il arrive que c’est tant pis. » Élisabeth-Charlotte, princesse Palatine, duchesse d'Orléans (1652-1722)